De La maison des morts, Leos Janacek, opéra
Critique de l'opéra, De La maison des morts de Leos Janacek.
De La Maison des morts est un opéra créé en 1928 par le compositeur tchèque Leos Janacek. Il s'inspire du roman éponyme de Dostoïevski, dérivant de sa propre expérience de prisonnier d'un camp en Sibérie. Le metteur-en-scène Krzysztof Warlikowski en propose une nouvelle production qu'il inscrit dans un cadre contemporain. L'élément le plus saillant de sa proposition scénique consiste en projections vidéo au début de la représentation, puis ponctuellement durant le spectacle. Dans le premier extrait, Michel Foucault lui-même expose le cœur de son ouvrage Surveiller et Punir. Dès lors, la mise-en-scène illustre et développe ce propos sur l'autorité qui dépasse l'univers carcéral où il prend racine.
[...] Dès lors, la mise-en-scène illustre et développe ce propos sur l'autorité qui dépasse l'univers carcéral où il prend racine. Dostoïevski, Janicek et Warlikowski à travers eux nous montre dès le début de la représentation la reproduction sociale qui règne au bagne. En effet, les hiérarchies de la société libre y sont maintenues. Ainsi, lors de la toute première scène, les prisonniers s'en prennent à un aigle. La symbolique est limpide : l'oiseau, capable de prendre son envol, incarne la liberté par excellence. [...]
[...] En conclusion, on pourra reprendre les éléments sur la survivance d'une forme de solidarité malgré cette mise-en-scène sombre, à la volonté de réalisme sociologique. Surtout, on n'oubliera pas d'ancrer chaque idée dans la mise-en-scène elle-même avec des exemples précis. On ajoutera d'ailleurs de tels exemples partout où l'on pourra dans le développement. J'ai pu fournir une structure un peu plus solide que votre proposition mais, n'ayant pas vu la pièce, je ne peux pas m'avancer plus. C'est dans cet accord le plus juste possible entre idée originale et exemple pertinent et précis que réside le succès d'un tel devoir. [...]
[...] Homme riche, il est le seul à sortir indemne - et surtout : libre - de la pièce. C'est lui - et non l'un de ses codétenus, plus proches du prisonnier-type - qui sert de guide à notre regard de spectateur, et à notre empathie. Pourtant, Goryantchikov est passé à tabac dès son arrivée au camp. En effet, tous les rapports de pouvoir que nous avons évoqués jusqu'à présent sont maintenus par les prisonniers eux-mêmes. Le directeur du pénitencier est certes impressionnant, son influence omniprésente, mais il n'est qu'un seul homme. [...]
[...] Cet univers apparemment clos ne l'est pas tout à fait : une prostituée y trouve commerce. Là encore, de manière plus explicite, un rapport de pouvoir et de subjugation structurant la société libre est reproduit jusque dans la prison. Il y a toujours plus faible que les prisonniers, des catégories de personnes sur qui asseoir une forme de supériorité faussement salvatrice. À part le rôle de la prostituée, les femmes ne sont représentées qu'à travers le travestissement des hommes lors de la pièce dans la pièce. [...]
[...] En effet, par définition, l'écart entre la violence dans la pièce et dans la pièce-dans-la-pièce est proportionnel à celui entre la pièce et notre monde. Le théâtre prend ainsi sa dimension de miroir dans cet événement qui devrait être cathartique. La pièce-dans-la-pièce est toutefois cathartique pour sa première couche d'acteurs-spectateurs. Ce lancer de confettis traduit aussi sa dimension festive et légère. Il s'agit d'une échappatoire où les déterminismes sociaux n'ont plus prise : pour preuve, les hommes s'y travestissent et incarnent des femmes. C'est le seul espace présenté dans la pièce où cela est possible. [...]
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