Analyse comparative de deux oeuvres in situ : "Tournons-nous en rond dans les maisons ou les maisons tournent-elles en rond autour de nous ?" de Mario Merz et "Merzbau" de Kurt Schwitters. Cette étude très approfondie de 2 000 mots confronte les oeuvres grâce à un plan constitué de 5 sous-parties. Celles-ci permettent de voir tous les aspects des pièces, le fond et la forme avec des notions artistiques. Idéale pour en apprendre plus sur ces deux artistes.
[...] Le lien entre matériaux "réels" et artificiels existe dans cette oeuvre : les barres métalliques sont recouvertes de boue qui est elle-même en contact avec le verre . L'oeuvre de Schwitters, par contre, se caractérise par un assemblage. Nous ne sommes plus dans un concept aussi ardu que celui de Merz ("j'utilise tels matériaux pour dégager telles impressions") mais comme le terme l'indique une oeuvre dont l'avancée est perpétuelle. De par cet aspect, les matériaux se font très divers : "papiers, étiquettes, gonds" et pas aussi réfléchis que Merz . ou en tout cas, c'est l'impression donnée au premier abord. [...]
[...] Elle semble traiter le thème de l'égocentrisme. En effet, placer le moi au centre ( "les maisons tournent-elles en rond autour de nous qui est d'une forme sphérique, et de plus illuminé par la lumière divine, voilà ce que semble montrer Merz. L'utilisation du pronom personnel "nous" fait donc écho à une période contemporaine. Si les hommes restent chez eux et tournent en rond, ils ne peuvent, comme ils pensent se trouver au centre de l'Univers, avoir de contact privilégié avec les divinités (ici rappelées par le lieu d'exposition qui est loin d'être anodin). [...]
[...] mais est-ce le même but que recherche Schwitters ? On quitte la sphère publique pour rejoindre celle du privé et même si l'oeuvre de ce dernier est bien sûr, en tant que tel, une création artistique, elle ne comporte pas, comme chez Merz, de dimension "voyeuriste" . Ces deux oeuvres peuvent aussi être analysées sur le plan matériel et formel. Les deux réalisations, en volume, varient les matériaux dans un but prédéterminé. Merz, qui pour cette oeuvre a forcément fait des croquis préparatoires très précis avant de se lancer dans la "conception"( ce terme industriel peut paraître exagéré mais, même en un exemplaire, cette oeuvre, par juxtaposition à celle de Schwitters, est un "produit fini" que l'artiste présente d'emblé dans un lieu) a su varier les matériaux : d'étranges tuiles et pierres pour l'arrière ovale de l'oeuvre, des piquants de verre à l'avant et des boules de terre au premier plan. [...]
[...] On gardera donc comme impression première à la visite de ces lieux, l'aspect religieux du second et le tourbillon artistique du premier. L'installation, oeuvre très courante à partir des années 70, repose sur un lien particulier avec le lieu dans laquelle elle se trouve. L'oeuvre d'art n'est plus une création "rangée" dans un musée mais cherche à tisser un lien étroit avec le lieu qu'elle investit. Schwitters, lui, va même au- delà de cette "contrainte" puisque le terme d'installation n'est que trop réducteur : comme plus récemment le directeur d'Artprice l'a fait avec sa Maison du Chaos, il revisite complètement l'espace qui devient support illimité de création. [...]
[...] Il réalise en 1919 Merzbau dans son atelier. Quant à lui, Mario Merz, issu de l'Arte Povera, produit une installation dans la Chapelle de la Salpêtrière en 1987. Le point de départ de ces deux oeuvres sont bien sûr le fait qu'elles s'inscrivent dans un lieu, une création in situ qui est abordée différemment par les deux artistes . l'art investit les lieux et ne se borne plus à une surface plane. Nous allons donc procéder à cette analyse avec en premier lieu la question de l'installation, puis les matériaux utilisés et la forme, ensuite le volume et la question du visiteur puis finalement la portée de l'oeuvre. [...]
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