Cette dissertation d'Histoire de l'Art oppose "Madrid" de Richter à "Metropolis" de Grosz, deux visions de la ville différentes. A travers un plan complet explorant facture, composition, lignes dynamiques, thèmes, connotations, palette chromatique... Ce devoir est une synthèse très efficace.
[...] On peut, en cette mesure, voir sa toile non pas comme une vision de la ville mais une "représentation" qui relève presque de croquis architecturaux ou encore d'une prise de vue photographique aérienne. La Géométrie cubique mais élancée de Grosz permet de traduire le mouvement. Les lignes dynamiques sont évocatrices de la folie qui anime les habitants. Au contraire, chez Richter, cette géométrisation, cette réduction à des formes reconnaissables et non métamorphosées pour traduire une émotion, existe dans le seul but de peindre au mieux la ville, de réaliser une oeuvre parfaite de mimesis. Le rythme, la géométrie . [...]
[...] les bâtiments se suivent mais l'on ne devine pas la vie qui y bouillonne . Au contraire, Grosz privilégie les individus, sans pour autant en oublier la ville, sujet de son oeuvre, puisque tous deux utilisent la moitié de la toile. A ce stade, on peut déjà définir deux conceptions de la ville opposées ; celle de Richter qui la caractérise comme succession de bâtiments élevés et Grosz qui traduit avec force son aspect frénétique. Pour parfaire son dessein de toile évocatrice du bouillonnement irrépressible de la métropole, Grozs construit sa toile selon une composition et des rythmes précis : plaçant en son axe de symétrie un lampadaire (aux traînées lumineuses à nouveau ardentes), il construit sa perspective suivant deux points de fuite diamètralement opposés, ouvrant deux accès de chaque côté, sur la gauche et la droite. [...]
[...] Analyse comparative entre Madrid de Richter et Metropolis de Grosz: A 50 ans d'intervalle, deux artistes réalisent une huile évoquant le thème de la ville . deux visions très différentes de la métropole de par, tout d'abord, l'évidente sobriété de Richter, à opposer à la profusion visuelle de l'artiste expresionniste Grosz. Pour affiner la comparaison, nous étudierons tour à tour une description formelle du site, le rythme et les consonnances géométriques, l'ambiance et l'atmosphère qui implique l'utilisation d'une échelle particulière. [...]
[...] Une foule en mouvement, stylisée et schématisée . qui rappelle à sa manière les futuristes. Les corps s'élancent, les formes se mêlent, toujours plus géométriques et réduites par endroits à des aplats de couleur qui rendent la forme indéfinissable. Seules les têtes, figées sur des rictus, se détachent de la masse. L'individu disparaît totalement et même si la ville est vecteur de dynamisme, elle happe dans son sillage les habitants, qui se ruent frénétiquement dans les rues, rougeoyantes de folie. [...]
[...] Finalement, on peut donc rapprocher ces deux oeuvres sur le sujet. Les deux artistes nous révèlent par leurs biais qu'ils ne conçoivent en aucun cas la ville de la même façon : Richter y perçoit un alignement logique de bâtiments, il en analyse la réflexion conceptuelle mais il oblitère ainsi son essence : contenir une population entre ses murs. Individus que Grosz sublime dans leur démesure et décadence. Impossible de savoir où commence ce cercle vicieux : sont-ce les habitants qui dénaturent la vision presque utopique de sérénité urbaine de Richter ou alors la ville qui les dévore jusqu'à les pousser à la folie ? [...]
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