Antoine Watteau (1684-1721) part pour Paris où il travaille dans divers ateliers successifs après avoir effectué un apprentissage de maître-couvreur à Valenciennes. Le 30 juillet 1712, il est agréé par l'Académie à laquelle il s'est présenté. Il est chargé de peindre un morceau de réception. Contrairement à l'usage, le sujet lui est laissé au choix. Mais Watteau tarde pendant cinq ans à remettre son morceau de réception, préférant répondre aux nombreuses commandes privées qu'il reçoit. Le 28 août 1717, il présente alors Pèlerinage à l'Isle de Cythère. Cette œuvre est une huile sur toile mesurant 128*193cm et se trouve au Louvre sous le numéro d'inventaire 8525.
[...] Les Amours voltigeant portent des flèches, des traits et des torches, symbole du feu de la passion. Nous apercevons difficilement deux Amours éliminés par le peintre entre la seconde femme de gauche et l'enfant à sa droite. De plus, d'après le dessin préparatoire du cabinet de Dresde, un troisième aurait dû se trouver derrière la tête du pèlerin agenouillé. Les divers gestes que les amants ont l'un pour l'autre, le contact des mains sur la taille, ainsi que les regards appuyés montrent la réciprocité de la passion qu'ils ressentent. [...]
[...] Cette manière de suggérer les émotions bouleverse les conventions académiques. III- La volonté de représenter une catégorie précise de la société, dans son élément 1-La représentation du luxe Au XVIII° siècle se développe la tendance nouvelle de dépeindre les plaisirs d'une société élégante et fastueuse, mais aussi la simplicité quotidienne de l'intimité de la vie bourgeoise. En effet, dans cette œuvre, nous pouvons constater la richesse des étoffes portées par les personnages, les chapeaux et les coiffures bourgeois, ainsi que les gestes et les attitudes élégantes. [...]
[...] Deux nautoniers s'apprêtent à se servir de leur rame et de petits Amours voltigeant semblent guider les voyageurs vers l'île qui émerge à l'horizon. A droite du tableau nous apercevons un terme surmonté d'un buste de Vénus. En quoi le sujet et la facture particulière du Pèlerinage à l'Isle de Cythère rompent-ils avec les conventions académiques, tout en étant caractéristiques des conceptions sociales de l'époque ? Dans une première partie, nous montrerons comment le nouveau genre de la fête galante sert l'exaltation de l'amour. [...]
[...] Le 28 août 1717 il présente alors Pèlerinage à l'Isle de Cythère. Cette œuvre est une huile sur toile mesurant 128*193cm et se trouve au Louvre sous le numéro d'inventaire 8525. Le principe de l'Académie est l'étude soigneuse et précise des attitudes et des expressions humaines, afin que leur représentation sur la toile permette de reconnaître le sujet, de comprendre les actions et les sentiments exprimés. Sur une île, nous pouvons observer à droite un groupe de six personnes et un Amour. [...]
[...] Le ciel et l'eau semblent inondés de lumière. Son paysage brumeux et mystérieux est proche de ceux de la peinture du nord du XVI siècle : un point culminant descend vers l'horizon. La représentation du brun, du vert et du bleu indique la profondeur. Il s'inspire des paysages de Rubens. Son paysage rappelle aussi ceux du Titien et de Domenico Campagnola, eux-mêmes inspirés de la peinture hollandaise. Ses montagnes font penser à celles représentées par Léonard de Vinci, et sa statue de Vénus rappelle celle de Bruegel. [...]
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