Cette huile sur toile fait partie de la série intitulée "Les Meules" : elle a pour titre "Meules, fin de l'été, effet du matin". Cette série a été peinte par Claude Monet entre l'été 1890 et le printemps 1891. Dans cette peinture, le peintre montre l'objet, la meule : c'est la représentation de l'enveloppe. Il prend de la distance par rapport à l'objet, car il veut aussi peindre ce qu'il y a entre lui et cette meule.
[...] Le fait que MONET ait peint ces meules plus de 20 fois relève de la sérialité ; chaque moment de la journée et de chaque saison peints sur une année marquent ainsi le temps et les conditions atmosphériques différentes. Ce travail en série et par utilisation du clair-obscur rappelle celui d'Edgar DEGAS sur les danseuses. En effet, quelques années auparavant vers 1880, DEGAS fit une série de peintures représentant les petits rats de l'opéra. Il a aussi abordé une série sur les femmes nues. [...]
[...] Elle est le médium parfait pour capter les jeux de lumière. De plus, c'est dans la photographie que l'on retrouve vraiment ces objets coupés par le cadre. MONET veut copier la réalité, les lumières, les variations il entre dans la mimesis. La photo a beaucoup libéré le peintre de la contrainte de mimesis. Les peintres se sont effacés en laissant à la photo l'impératif de montrer la réalité. MONET est le fondateur du Mouvement Impressionniste. Il sera suivi par beaucoup d'artistes dans ses démarches. [...]
[...] D'ailleurs, KANDINSKY dira que l'objet fait défaut au tableau L'important c'est la lumière, l'objet lui, reste là comme figé et éternel, juste soumis au temps. MONET aime travailler sur les variations plastiques, les cadrages et autres modes de perception. Il peint par touches indépendantes et superposées en tenant compte du temps de séchage. Dans cette série, MONET fige le moment présent par l'importance et les variations de la lumière. Ce peintre travaille dans l'instant ; il essaie de fixer la lumière et le temps. Le temps qui passe fait varier la lumière, mais aussi la météorologie fait changer celle-ci. [...]
[...] Le travail de MONET sur cette série est donc un travail de mimesis sur la lumière. Son but est de marquer le temps par un travail sur la couleur et la technique du clair-obscur ; Les Meules ne sont qu'un palier pour parvenir à son but. Le travail sur la mimesis n'est pas nouveau ; il a été évoqué beaucoup plus tôt par ARISTOTE ; idée reprise par Michel MAGNIEN dans Introduction à la poétique d'Aristote. Cette problématique a traversé les temps pour déboucher aujourd'hui sur la photographie, répondant tout à fait au problème de la mimesis et de l'instantanéité. [...]
[...] Dans cette peinture, MONET montre l'objet, la meule : c'est la représentation de l'enveloppe. Il prend de la distance par rapport à l'objet, car, il veut aussi peindre ce qu'il y a entre lui et cette meule. MONET disait : Je deviens d'une lenteur à travailler qui me désespère, mais plus je vais, plus je vois qu'il me faut beaucoup travailler pour arriver à rendre ce que je cherche, l'instantanéité, surtout l'enveloppe, la même lumière répandue partout Sur cette toile, l'on retient une rupture de symétrie, les meules ne sont jamais centrées. [...]
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