[...] Cette estampe nous présente une femme à cheval dans une attitude sereine et majestueuse, et à l'allure fière et digne, allure que l'on retrouve dans la prestance du cheval. Cette jeune cavalière, représentée de 3/4 plus que de face, semble être revêtue d'une armure métallique ornée d'un visage surréaliste laissant tout de même percevoir un drapé au niveau des jambes. Sa tête est quant à elle surmontée d'un casque agrémenté de plumes et d'un élément décoratif à volutes donnant davantage d'importance et de grandeur à cette femme, et adoptant légèrement l'apparence d'une tête d'oiseau où la visière formerait un bec. Ce casque, attaché à l'aide d'une lanière, laisse toutefois apparaître une chevelure abondante et bouclée. Le visage de l'Amazone, abaissé, est tourné vers sa gauche, partie dans laquelle elle tient d'une
main ferme un bouclier agrémenté d'une figure certainement apotropaïque, peut être un lion ou un être fantastique. De ce même côté, on aperçoit un drapé volant au vent et suggérant un possible déplacement de la part du cheval. Dans sa main droite, la jeune femme tient une massue à longue manche dotée de piques. Plus bas, sur sa hanche gauche, est disposé un sabre au manche en forme de tête de volatile et dont la lame est ornée de motifs. Dépassant de sa robe, sa jambe se termine par un pied dénudé posé sur un étrier.
Tout comme sa cavalière, le cheval est largement orné de motifs décoratifs, notamment un collier présentant des visages, motifs que l'on retrouve aussi sur sa croupe. Alors que sa crinière est soigneusement peignée, elle reste cependant dépourvue de toute ornementation, à la différence de son crin qui dispose de pompons, éléments que l'on retrouve à différents endroits sur le cheval, notamment au niveau de son mors. Cet animal nous paraît plutôt vif et plein d'entrain, ce que l'on voit notamment à son regard et sa démarche élancée et fière. Notons que
l'ensemble est finalement assez réaliste avec une attention portée aux détails, comme on peut le voir dans la représentation des clous des fers à cheval (...)
[...] Toutefois, c'est sans doute le maréchal de La Ferté, gouverneur de la Lorraine pour le roi de France, qui devint son commanditaire le plus actif. Ainsi fut réalisé l'Enlèvement des Sabines (fig.5) et une dizaine d'autres toiles peintes. Finalement, après son retour à Nancy, il décéda le 20 octobre 1660 des suites d'une longue maladie. A la cour de Lorraine, mais aussi chez Claude Déruet, les femmes eurent toujours une place importante, c'est pourquoi l'artiste, s'inspirant de thèmes hérités de la grande tradition courtoise du Moyen-Âge, se mit à réaliser des compositions où la femme constitue le sujet central. [...]
[...] Claude Déruet, L'Enlèvement des Sabines fig. Claude Déruet, Potrait de Mme de Saint Balemont fig. Claude Déruet, Mars et Minerve, vers 1620 fig. Claude Déruet, Couple équestre, vers 1620 fig. Claude Déruet, Bataille des Grecs contre les Amazones Bibliographie Catherine Tourre-Malen, Des Amazones aux amazones. Équitation et statut féminin Techniques & Culture [En ligne], 43-44 2004, mis en ligne le 15 avril 2007, Consulté le 28 février 2012. [...]
[...] Cependant, les choix politiques de Charles IV, proche du Saint Empire Germanique, provoquèrent l'arrivée des troupes françaises dans le duché, après la prise de Nancy, le roi Louis XIII séjourna alors dans la Romaine et c'est alors que Déruet tomba sous protection royale. C'est ainsi qu'en 1635 Déruet décida de se rendre dans la capitale où il réalisa, vers 1641-1642 pour le Cardinal de Richelieu, Les Quatre Eléments. Dans cette période parisienne, il réalisa également un décor pour la chapelle Saint Elie et une Crucifixion destinée au Val de Grâce, commande de la Reine. [...]
[...] Né vers 1588 à Nancy dans une famille originaire de Troyes en Champagne, Claude Déruet s'est rapidement épanouit au sein d'un milieu urbain aisé, sa famille étant au service de la maison ducale de Lorraine. C'est donc tout naturellement que l'artiste s'intéressa à la culture, comme la littérature ou encore l'art, d'une part grâce à son éducation, et d'autre part grâce à la situation du duché à cette époque. En effet, sous Charles III, le duché connu un nouvel essor, notamment en raison de la construction d'une Ville-Neuve afin d'agrandir l'ancienne cité ducale, ensemble qui sera fortifié. [...]
[...] Sa tête est quant à elle surmontée d'un casque agrémenté de plumes et d'un élément décoratif à volutes donnant davantage d'importance et de grandeur à cette femme, et adoptant légèrement l'apparence d'une tête d'oiseau où la visière formerait un bec. Ce casque, attaché à l'aide d'une lanière, laisse toutefois apparaître une chevelure abondante et bouclée. Le visage de l'Amazone, abaissé, est tourné vers sa gauche, partie dans laquelle elle tient d'une main ferme un bouclier agrémenté d'une figure certainement apotropaïque, peut être un lion ou un être fantastique. De ce même côté, on aperçoit un drapé volant au vent et suggérant un possible déplacement de la part du cheval. [...]
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