Le peintre congolais Chéri Samba a réalisé l'œuvre J'aime la couleur en 2003. C'est une acrylique sur toile, avec ajout de paillettes, mesurant 206 cm sur 296,7 cm.
Cette œuvre fait aujourd'hui partie de la collection privée d'Art contemporain africain du photographe et entrepreneur suisse Jean Pigozzi.
Le tableau fut dernièrement exposé, du 12 octobre 2006 à février 2007, au musée Guggenheim à Bilbao dans le cadre d'une exposition sur l'Art contemporain africain intitulée « 100% Afrique ». Cette exposition se concentre sur les œuvres, tant architecturales, picturales que photographiques, d'artistes vivant et réalisant leurs œuvres en Afrique sub-saharienne.
Le principal objectif de cette exposition est donc de faire découvrir aux occidentaux l'Art du continent africain, et par ce fait démontrer que l'art n'est pas seulement centré sur l'Europe, permettant ainsi de participer à une histoire mondiale des arts.
Parmi ces artistes, nous pouvons aussi retrouver des œuvres du peintre congolais Chéri Samba. Celui-ci est sûrement l'artiste africain le plus connu en occident et fut un des premiers artistes « extra-européens » à exposer en Europe.
Nous étudierons donc son œuvre J'aime la couleur, qui par son sujet et son traitement pictural témoigne très bien de son orientation artistique, et est considérée comme une de ses œuvres majeures.
Dans une première partie nous procéderons à la description plastique et formelle de la toile.
Dans une seconde partie nous analyserons plus profondément son œuvre et tenterons de comprendre sa visée.
Enfin, dans une dernière partie nous verrons son impact ainsi que l'ampleur de l'Art contemporain africain dans l'histoire de l'art.
[...] Il se représente en buste, au centre même de la toile. Le portrait de l'artiste est alors découpé dans une longue spirale. Son corps apparaît vidé de toute son anatomie, au profit d'un flot de couleur rose et bleu en dégradé qui l'emplie. Il ne garde ainsi, à l'extérieure, que son enveloppe corporelle, sa peau, qui n'est caché par aucun ajout de vêtement. Son expression est plutôt hiératique, il fixe le spectateur. Son regard est à la fois pénétrant et insistant. [...]
[...] De l'autre côté du pinceau, repose à son extrémité gauche une assiette blanche dans laquelle se trouve divers poissons et crustacés ainsi qu'un coquillage. Le personnage est plaqué sur un arrière plan quasi-uniforme figurant le ciel, dans un dégradé plutôt doux de bleu. Le cadrage est assez simple, l'œuvre est entièrement centrée autour du personnage de Chéri Samba. Celui-ci occupe presque toute la hauteur de la toile tandis que l'espace latéral laissé vide est symétrique de chaque côté. Chéri Samba utilise un cadrage photographique propre au portrait. [...]
[...] Il n'y a pas de perspective et la profondeur est quasi-inexistante ; celle- ci est seulement rendue par l'opposition des couleurs chaudes et froides. La composition vise dons l'essentiel et limite le superflu. Le dessin est régulier et précis. Il cherche à rendre la réalité, et procède à une approche mimétique par son traitement des formes et des volumes. En revanche, les couleurs utilisées pourraient servir la mimésis mais sont en fait bien trop puissantes pour cela. Chéri Samba emploie des couleurs incroyables et vives à la fois. Ce sont pour la plupart des couleurs primaires ou alors des couleurs secondaires particulièrement intenses. [...]
[...] Pour ceci il travaille sur son cadrage en se focalisant sur le plus important, la rigueur du dessin ainsi que la puissance de sa palette chromatique. Son approche artistique de la peinture réside moins dans un but esthétique, c'est à dire en vue de la délectation du public, que dans la volonté de faire passer un message. Pour cela, il s'appuie avant tout sur la puissance évocatrice du dessin et du graphisme. Cette œuvre pouvant ainsi être considéré comme une allégorie de la couleur. [...]
[...] ou encore L'agriculteur sans cerveau Ses titres constituent ainsi de mini-récits. En plus de cela une des particularités de ce peintre et de rajouter du texte à l'intérieur même de sa toile. Ce n'est pas le cas dans J'aime la peinture le titre étant sûrement assez évocateur et le message suffisamment simple pour ne pas avoir recours au discours. Cet ajout de texte rapproche ainsi son art à l'art de rue, notamment par ses formats qui sont généralement importants, ainsi que la couleur et le texte employé. [...]
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