C'est un artiste de la génération de David. Il a une formation néo-classique des beaux arts, mais ne fait jamais parti de l'atelier de David bien qu'il en ait fréquenté le cercle d'artiste. Il remporte le prix de Rome en 1797. Il est connu pour sa rigueur dans l'exécution, sa maitrise de l'espace et ses dons de théâtralisation des scènes.
L'oeuvre présentée s'inscrit dans les campagnes napoléoniennes en Egypte. Elle présente la scène ou Napoléon pardonne à une poignée de Mamelouks qui s'étaient retournés contre l'armée française.
C'est une oeuvre qui diffère des thèmes habituellement traités par l'artiste qui se concentrait sur des scènes aux thématiques classiques (Le retour de Marcus Sextus ou La mort de Caton d'Utique) (...)
[...] De plus, l'armée Napoléonienne est en uniforme, quant au soldat maures, ils sont en habits civils et ne correspondent donc pas à l'idée d'un armée organisée et structurée. De ces diverses oppositions surgit un constat : Peut paraitre inapproprié, mais ce qui est représenté (comme le dit Albert Boine dans Art in Age of Bonapartism 1800-1815 : Un laquai de Napoléon (le Guérin) a représenté le contraste entre un colonisateur européen civilisé et le peuple barbare et ignorant qu'il vient sauver de sa propre folie L'argument qui est utilisé c'est donc la légitimité de l'action militaire par la nécessité de répandre la juste civilisation occidental dans le monde indigène. [...]
[...] Mais une contrainte supplémentaire vient perturber l'équilibre de l'œuvre : Le sujet de la révolte du Caire est sensible, car on a en mémoire les actes de maltraitance de Napoléon. C'est par une habilité de jeu spaciaux et de manière de présenter la scène que le Guérin parvient à trouver un équilibre entre l'image d'un souverain puissant et celle d'un homme faisant preuve de clémence. De plus, l'artiste choisit d'inscrire l'œuvre dans un cadre contemporain afin qu'une apparente vérité historique soit perceptible rendant l'œuvre plus vraisemblable, et l'impact symbolique de l'acte de Bonaparte plus puissant. [...]
[...] Les œuvres des campagnes d'Egypte : Récit de voyage et propagande. Les œuvres du mythe Napoléonien. Description : La scène présentée montre Napoléon devant les quelques survivants de la révolte des mamelouks contre les troupes françaises. Un interprète traduit sans doute la volonté de Napoléon de laisser les dissidents en vie, malgré leur acte de rébellion. C'est une scène d'extérieur présentant une multitude de personnages. On est d'abord attiré par un premier groupe d'hommes sur le droite : ce sont les révoltés. [...]
[...] Le temps de l'éloquence 1775-1825 : André Chastel Flammarion - 1996 (L'entreprise de propagande Napoléonienne : Les clémences de Napoléon, l'image au service du mythe, Jean Tulard. (Les campagnes d'Egypte et l'épisode de la révolte : Art in Age of Bonapartism, 1800-1815, Albert Boime, Vol The university of Chicago Press. (Napoléon et la campagne d'Egypte Bonaparte, la campagne d'Egypte : Jean Tranié 1988. Napoléon Bonaparte : Bonaparte en Egypte : Thierry Jean 1973. [...]
[...] Et c'est la toute la porté de la peinture de propagande qui se fait sentir. Une peinture qui participe à forger le mythe Napoléonien mais qui ne respecte pas forcément les codes de la peinture de propagande : Les révoltés au centre de l'œuvre : Les objectifs liés au rôle de propagande que doit tenir l'œuvre sont donc remplis. Seulement, même si Napoléon incarne une figure conquérante et civilisatrice, on peut percevoir un souci de prudence dans la manière de le présenter. [...]
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