L'oeuvre de Picasso est une huile sur toile de 3.51m sur 7.82 m. Picasso renonce à la couleur pour Guernica à cause de la gravité du sujet ; c'est donc l'austérité qu'apporte l'absence de couleur. Un tableau en grisaille lui paraissait également plus approprié pour évoquer les gros titres, la typographie et les photos d'un journal.
C'est pour cela qu'il a incorporé à son oeuvre de nombreuses références. Comme, par exemple, le pelage du cheval, fait de petits traits serrés, réguliers et alignés rappelant les caractères typographiques. Pour cette raison, on considère que le tableau a été réalisé avec trois « non-couleurs » (...)
[...] Au moment du raid aérien sur Guernica, il ne reste que les femmes, les enfants et les vieillards. Guernica représente, dès lors, le symbole de la guerre civile ; l'Espagne est divisée en deux. L'Angleterre et la France avaient refusé d'intervenir à l'appel au secours des Républicains. Par contre, l'Allemagne de Hitler, qui avait été sollicitée par les fascistes a immédiatement envoyé 22 trimoteurs (avions de chasse). Cette attaque était en quelque sorte un prélude à la Seconde Guerre mondiale. [...]
[...] Dans beaucoup d'œuvre le cheval est accompagné par son cavalier, mais dans Guernica il n'y en a pas. Le soldat mort, couché sur le sol, ne fait qu'accroître l'espace au cheval qui est entrain de s'effondrer. Les cris des femmes ne semblent pas aussi déchirants que celui du cheval, car il est placé au centre et a une plus grande taille. o Le taureau représente la force brute et la cruauté. Il apparaît impassible au milieu de ce chaos. Dans l'œuvre globale de Picasso, l'iconographie tauromachique est une composante fréquente. [...]
[...] o Un cheval se tord de douleur ; il est placé au centre du tableau. Le corps du cheval est couvert de petits traits noirs qui évoquent de loin la typographie des colonnes d'un journal. o En bas à droite, une femme se traîne péniblement, comme si elle avait été écrasée par un lourd fardeau. o Un peu plus loin à droite, une autre femme lève les bras, désespérée et suppliante. Elle essaie d'atteindre en vain une petite fenêtre. Le bas du corps de cette femme n'est pas visible ; il est recouvert d'écailles évoquant les flammes qui la consument. [...]
[...] Grâce au pinceau de Picasso, Guernica devient une allégorie cubiste de la guerre magnifique et troublante. Ce tableau souligne les atrocités d'un fait historique qui est le bombardement de la petite ville basque de Guernica. Avec ses éléments métaphoriques, cette œuvre parvient à décrire les horreurs commises par des hommes contre d'autres hommes. Bien que l'impact soit important, l'inhumanité ne choque pas comme pourrait le faire de vraies images d'un massacre. La force symbolique s'affirme dans l'épée brisée qui apparaît au premier plan, dans les flammes qui consument les corps, à travers l'oiseau agonisant dans les ténèbres de l'obscurité, par les femmes hurlant et/ou implorant, par la lumière jaillissant du néant ou encore avec des larmes. [...]
[...] Guernica est une œuvre tridimensionnelle. En effet, en multipliant les points de vue, Picasso semble avoir fractionné l'espace pour lui restituer cet aspect tridimensionnel. Le format horizontal du tableau laisse apparaître tout d'abord une composition en frise. L'alignement de figures dans cette bande ornementale peinte invite l'œil à scruter l'image comme la lecture d'un texte. Les effets de l'ombre et de la lumière démontrent aussi une composition en triangle dont la base occupe la quasi-totalité de la largeur. Le sommet du triangle étant situé en haut du tableau dans son milieu, sur la torche tenue à bout de bras par la femme. [...]
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