Le Printemps fait partie des grandes peintures profanes exécutées par Sandro Botticelli à la fin du Quattrocento. Conservé aux Offices de Florence, ce tableau sur panneau de bois mesurant 203 x 314 cm, fut certainement commandé par Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, placé sous la tutelle de son cousin Laurent Le Magnifique en 1476. La datation de l'œuvre, prêtant à controverse, est communément comprise entre 1478 et 1485, en fonction des repères historiques et des analyses stylistiques. C'est en 1550 que Vasari reconnaît dans la frise de personnages la représentation du Printemps, devenant ainsi le titre de l'œuvre. Accroché dans la villa de Castello à cette date, un inventaire de 1499 révèle que le tableau avait été initialement peint pour le palais florentin de Lorenzo et de son frère Giovanni.
Considéré comme l'un des tableaux les plus commentés par les historiens d'art, Le Printemps soulève le problème de savoir si ses multiples interprétations en font une exaltation du contexte culturel de la cour des Médicis à la fin du XVème siècle.
Dans un premier temps, le programme iconographique fondé sur des sources textuelles antiques et contemporaines fournit une lecture allégorique et métaphorique. Cette représentation chargée de plusieurs significations peut aboutir à une interprétation néo-platonicienne, témoin d'un courant de pensée.
[...] Mais elles incarnent l'idée d'un amour chaste et légitime atteint par le mariage. La représentation de Zéphyr est également expliquée par une autre source, cette fois contemporaine, celle d'Alberti qui conseille sa présence afin d'expliquer les mouvements dans les drapés et les cheveux des figures féminines. Si Botticelli suit certains des préceptes d'Alberti telle que la représentation des mouvements élégants, des figures des trois Grâces (déjà évoquées par Sénèque comme étant vêtues de robes légères sans ceinture) et fait preuve d'une inventivité chère à l'auteur du De Pictura (conseillant également de fréquenter des hommes de lettres de sorte qu'ils aident le peintre à composer leur fable il refuse la perspective géométrique, le volume des corps et la recherche de naturalisme. [...]
[...] Si la Primavera offre à la fois une lecture allégorique et métaphorique de par le langage pictural singulier de Botticelli, elle est également le témoin des inquiétudes morales et religieuses du contexte humaniste. Le Printemps ayant été conçu au sein du cercle médicéen, il est nécessaire de prendre en compte l'influence du courant de pensée humaniste porté par des érudits tels que Marsile Ficin, Pic de la Mirandole ou Politien. Il n'est donc pas exclu que le tableau puisse faire référence à la culture néo-platonicienne qui trouve dans les figures mythologiques de nouveaux symboles idéologiques. [...]
[...] Cette représentation qui place la peinture aux limites de la réalité, témoigne de la volonté de Botticelli de faire de l'image bidimensionnelle un moyen de réflexion. Il est donc tout à fait compréhensible que le Printemps n'ait pas un seul niveau de lecture définie mais prête à diverses interprétations. L'allégorie du printemps est donc incarnée par la présence de Flora, déesse de la saison, veillant sur un jardin éternellement fleuri et incarnant le mois d'avril, précédée par Zéphyr, le mois de mars et Mercure fermant la composition et incarnant le mois de mai. [...]
[...] Art et humanisme : l'interprétation du Printemps de Botticelli Le Printemps fait partie des grandes peintures profanes exécutées par Sandro Botticelli à la fin du Quattrocento. Conservé aux Offices de Florence, ce tableau sur panneau de bois mesurant 203 x 314 cm, fut certainement commandé par Lorenzo di Pierfrancesco de Médicis, placé sous la tutelle de son cousin Laurent Le Magnifique en 1476. La datation de l'œuvre, prêtant à controverse, est communément comprise entre 1478 et 1485, en fonction des repères historiques et des analyses stylistiques. [...]
[...] La beauté charnelle des corps féminins mise en valeur par les tenues seyantes ou les voiles diaphanes, illuminés par une lumière immatérielle, devient une transposition figurative séduisante de l'Idée de beauté. Le but étant de pouvoir se détacher de la concupiscence pour se concentrer sur les belles choses de l'esprit comme les sciences et la philosophie. Le langage formel de Botticelli permet donc d'incarner les nouveaux concepts abstraits philosophiques. De par sa position médiane, Vénus apparaît comme le personnage central de la scène, déesse de l'Amour, incarnant le concept néo- platonicien de l'Amour et de l'Humanité. [...]
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