En bâtissant son œuvre à Rome en opposition aux courants habituels de l'époque, Nicolas Poussin allait devenir l'un des créateurs du classicisme grâce à un univers bien particulier, une tendance aux thèmes d'origine religieuse et d'une portée sans précédent, tant à son époque que pour ses contemporains.
Avec « Moïse exposé sur les eaux », qu'il réalisa en 1654, soit dix ans avant sa mort, il dépeint une fois encore une scène à caractère religieux, celle où le destin de Moïse va basculer lorsque sa mère se résout à l'abandonner au Nil.
[...] La lumière et les couleurs au centre de la dynamique et du thème du tableau Dans ce tableau, la mise en valeur par la lumière se fait sur quatre personnages, tous importants dans le destin de Moïse : tout d'abord Amram, son père, accompagné d'Aaron, son frère, qui lui est comme happé dans l'ombre. Amram, en revanche semble se diriger vers la lumière qu'il attire avec sa toge jaune. Il apparaît comme attiré vers la luminosité de manière honteuse, comme pour s'excuser du geste de sa femme. La mère est plus écrasée par cette même lumière qui devient la personnification de sa culpabilité, mais qui s'avère aussi l'accompagner dans son geste, comme pour lui signifier la justesse de ce choix douloureux. [...]
[...] Dans ce tableau, on peut observer l'hégémonie des différents verts qui semble, au premier abord, se déployer au détriment des autres couleurs. Nous pouvons cependant noter que le bleu, que l'on peut qualifier de bleu Klein, contraste fortement. Il se retrouve sur la mère, la sœur, mais également sur Thermusis que l'on peut considérer comme les trois figures maternelles qui statuent dans la vie de Moïse. Pour finir, on peut noter que le saumon de la jupe de Jacobed est associé à la peau du nouveau-né afin de souligner le lien qui existe entre une mère et son fils. [...]
[...] Construction narrative du tableau et angles de vues L'action que Poussin chercher à mettre en valeur est bien sur l'acte cruel, mais nécessaire, d'abandonner son fils au destin. L'ensemble des personnages principaux se ressert autour de la mère et du nouveau-né afin de souligner l'action principale, et ce, dans un plan de semi-ensemble, créant alors une sorte d'intimité digne à ce choix pourtant inhumain. De plus, on constate un fort contraste de couleur avec le reste du tableau, qui rend l'atmosphère du premier plan un peu inquiétante, avec une lumière qui essaye de percer, par la gauche, dans le choix tragique que cette famille. [...]
[...] Tout porte à croire, au vu du choix du thème du tableau, que Poussin nous offre sa version d'un haut lieu religieux et culturel, représenté un nombre de fois incalculables, Jérusalem. Elle semble dominer la scène de par son poids et par le savoir qu'elle possède sur la scène initiale. Par cela, peut donc noter un effet de perspective crée par le tableau qui, une fois que notre regard s'est attaché au premier plan, l'attire tout d'abord vers la gauche de manière furtive vers la forteresse pour nous amener à sa destination finale, la ville ensoleillée. [...]
[...] Analyse du tableau Moise exposé sur les eaux En bâtissant son œuvre à Rome en opposition aux courants habituels de l'époque, Nicolas Poussin allait devenir l'un des créateurs du classicisme grâce à un univers bien particulier, une tendance aux thèmes d'origine religieuse et d'une portée sans précédent, tant à son époque que pour ses contemporains. Avec Moïse exposé sur les eaux qu'il réalisa en 1654, soit dix ans avant sa mort, il dépeint une fois encore une scène à caractère religieux, celle où le destin de Moïse va basculer lorsque sa mère se résout à l'abandonner au Nil. [...]
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