L'essor de la peinture dans l'Europe septentrionale au XVème siècle s'est fait à travers les œuvres des peintres appelés « Les Primitifs Flamands ». Cette désignation prend forme lors de leur redécouverte au XIXème siècle en comparaison à « l'excellence italienne » de la Renaissance. Le travail de ces peintres que sont Jan Van Eyck, Robert Campin et Rogier Van der Weyden, situé dans la première moitié du XVème siècle prend toute son ampleur grâce aux divers commanditaires, principalement issus de l'état bourguignon. Le contexte politique, social et religieux permet à ces artistes d'exprimer la singularité de leur art. En effet, le XVème siècle voit émerger la nouvelle catégorie sociale des bourgeois qui, en adéquation avec le courant de la Devotio Moderna, tourné vers la dévotion personnelle, sont les nouveaux commanditaires d'œuvres vouées à la dévotion privée. Une importance particulière est portée sur l'homme dans son environnement naturel, mais également l'homme face à la mort. Ces préoccupations voient le jour dans un contexte où l'Eglise ne parvient pas à satisfaire les nouvelles attentes des fidèles.
C'est dans cette atmosphère que se développent les talents de Jan Van Eyck et de Rogier Van der Weyden dont les deux œuvres majeures le polyptyque de l'Agneau Mystique pour le premier et le polyptyque du Jugement Dernier pour le second révèlent à la fois leurs similitudes mais aussi leurs différences.
[...] Les conditions de sa formation sont mal connues. En 1422, il travaille à La Haye, à la cour de Jean de Bavière, pour le comte de Hollande, de Zélande et la principauté ecclésiastique de Liège. Il reçoit une allocation annuelle et bénéficie des avantages d'artiste de cour grâce à son statut. Son rôle est déterminant dans la représentation et le prestige des Princes. La peinture se révèle être un outil de propagande dans l'expression de la légitimité du pouvoir politique. [...]
[...] Van Eyck témoigne également de sa maîtrise de ce qu'Erwin Panofsky a appelé le symbolisme caché même s'il n'est pas aussi présent dans ce polyptyque que dans d'autres tableaux comme les Epoux Arnolfini (1434, National Gallery de Londres). Toutes ces caractéristiques typiques de l'art de Jan Van Eyck, sont présentes dans l'œuvre de Rogier Van der Weyden, montrant l'influence du premier sur le second. Pourtant le polyptyque du Jugement Dernier témoigne aussi de la singularité de l'artiste qui se concentre sur l'expressivité de ses figures afin de créer une certaine empathie chez les fidèles face à l'humanisation des figures bibliques. [...]
[...] En 1425, à la mort de Jean de Bavière, Van Eyck est nominé à la cour de Philippe le Bon le 19 Mai. La description de ses qualités exprime la confiance du duc envers l'artiste qui obtient plusieurs privilèges tels qu'une résidence libre, la permission d'exécuter des travaux en dehors de la cour pour une clientèle privée et il effectue des missions diplomatiques en Espagne. Face aux objectifs religieux et politiques du duc qui entame des croisades contre les Turcs, Van Eyck est chargé de l'élaboration des plans et cartes de route de l'Orient. [...]
[...] Les deux chefs-d'œuvre mêlent à la fois le symbolisme de la signification et le réalisme de la représentation typique des Primitifs Flamands. Les deux artistes témoignent de la richesse de leur art en montrant leur connaissance des textes religieux et leur maîtrise technique. Se concentrant sur la représentation naturaliste et symboliste pour Van Eyck et sur l'expressivité et l'humanité de ses figures pour Van der Weyden, ils ont inspiré fortement la deuxième génération de Primitifs tels Hans Memling, Hugo Van der Goes ou Bouts. [...]
[...] Sa figure rappelle le sacrifice du Christ sur la Croix, permettant le rachat des fautes des hommes et ainsi la Rédemption. Il est entouré d'un paysage minutieux représentant la diversité de la flore et la beauté des merveilles de la Jérusalem céleste. Des quatre points cardinaux arrivent les martyrs hommes et femmes reconnaissables à leur palme, les témoins de l'Ancienne et de la Nouvelle Alliance (patriarches et prophètes à gauche, évêques et prêtres à droite) dont la diversité des visages est frappante et parmi lesquels sont reconnaissables Virgile et Isaïe qui portent une branche de myrte ainsi que saint Livien et sa tenaille. [...]
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