Les Acteurs de bonne foi est une pièce de théâtre écrite par Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux et publiée en 1757. Cette oeuvre peu connue, est, en 2010, réactualisée par la mise en scène de Jean-Pierre Vincent. Depuis le milieu du XXe, les mises en scènes de textes classiques fluctuent comme s'il y avait un désir profond de retrouver ces oeuvres englouties par le passé. Mettre en scène une pièce classique permet de s'interroger sur la Fable, sur l'historicisation de l'intrigue et permet de l'actualiser afin de la rendre présente. Comme Jean-Pierre Vincent l'a dit lors de la rencontre organisée lors de ses représentations au TAP: « Monter les pièces anciennes, c'est creuser la façon dont on est et ne pas vivre seulement dans son époque ».
[...] Il y a deux chaises suspendues par des fils au plafond. Ceci Les bottes de paille, lieu des réflexions montre que les choses ne sont pas jointives. Il y a donc des éléments qui fixent la pensée (le tas de fumier, la paille) contrairement à d'autres (les chaises au plafond) qui permettent de faire fonctionner l'imaginaire du spectateur. Au fond de scène, il y a une immense toile qui représente un bout du tableau de Jean Antoine Watteau de sa peinture L'indifférent. [...]
[...] Passant du rang de spectatrice surprise à actrice involontaire, de bonne foi c'est elle qui est la plus manipulée car on l'oblige à jouer alors qu'elle se refusait ceci. Elle feint de rompre le mariage et de partir avec le neveu et l'argent ainsi que de donner son neveu à sa meilleure amie qui l'accompagne. Totalement affolée, la châtelaine se met dans des états tragiques, poussant des cris et exigeant même, pour maintenir ce mariage inespéré, qu'on donne tout de même la comédie chez elle. [...]
[...] Le corps de Blaise est notablement mis en valeur, plus que sa parole car il effectue des cascades lors de cette rixe. Cette scène burlesque permet de rire des malheurs du personnage. C'est ce que permet de faire la comédie. Le rire est une véritable arme au théâtre. De plus, au moment où Blaise se révolte face à la situation dont il n'a aucun contrôle, il jette sur la scène des cageots remplit de pommes. Il y a une idée de fouillis à ce momentci, d'anarchie soudaine et pourtant; nous avons aussi l'impression que cette pagaille soudaine permet de marquer un point de rupture entre cette scène-ci et les prochaines qui seront moins mouvementées du point de vue corporel mais plus agressive du point du vue du débat sur la culture et sur la place du théâtre dans notre société. [...]
[...] Il y a un effet de réel avec le décor bien que ce décor ne soit pas naturaliste. Selon J-P Vincent, le théâtre est un divertissement qui doit emporter les gens dans un voyage dans le temps agréable grâce à la forme, les costumes, le décor, etc. Pour lui, son théâtre est Beau. Il y a une accumulation de sensation de beau notamment grâce à son décor non traditionnel et grâce aux costumes colorés. Par rapport au jeu des comédiens, il y a un passage au visuel, plus ou moins burlesque, leur comportement des acteurs est de temps en temps exagéré. [...]
[...] Il y a tout au long de la pièce, une mise en scène du double. Il y a le théâtre et la vie (les personnages ne différencient plus le réel de la fiction), les hommes et les femmes, les jeunes et les vieux, les riches et les pauvres, les parisiens et les provinciaux et les manipulateurs et les manipulés (Merlin et Madame Amelin sont les manipulateurs, les marionnettistes dirigeants leurs acteurs). Cette pièce est une mise en abyme du théâtre. [...]
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