Les représentations d'artisans de peintres et de sculpteurs au travail sont nombreux à toutes les époques et dans tous les pays, mais on ne peut parler d'autoportrait qu'en présence d'une figure nettement individualisée et désignée par une inscription, une tradition ou quelque évidence comme un portrait de l'auteur, c'est a dire comme une image réflexive.
Il convient de distinguer ce type d'autoportrait, que l'on peut appeler "professionnel", d' un type plus personnel, dit "physionomique", où l' artiste montre moins un homme en train de peindre ou de sculpter qu' un homme qui se regarde. Dans le premier cas, l'image a des implications sociales évidentes, puisqu' elle est une auto présentation de l'artiste, destinée à rappeler ou à magnifier son activité; dans le second, elle tend à prendre un caractère plus psychologique et entraîne souvent des implications symboliques et morales.
En s'interrogeant sur leur identité, leur corps, leurs passés et leurs fantasmes, les autoportraitistes ont été amenés à donner d'eux-mêmes des images, souvent photographiques.
L'autoportrait se développe de façon significative en Italie du Nord sous la Renaissance tardive. Cette expression s'épanouit grâce au développement de la notion humaniste d'individu, et grâce à l'apparition de nouvelles techniques picturales (perspective, peinture à l'huile, etc.), comme de nouvelles sciences de la nature. L'artiste prend conscience de son art et revendique la singularité de son œuvre. L'autoportrait affirme l'émergence de l'artiste au sein de son œuvre. Il sera sa signature.
[...] Sculpture cubiste Le buste en bronze Fernande Olivier (également intitulé Tête de Femme Musée national d'Art moderne, Paris), confirme, dans la sculpture, ses intuitions picturales. Il réalisa des constructions comme Mandoline et Clarinette (1914, musée Picasso, Paris) à partir de fragments de bois, de métal, de papier et d'autres matériaux, dans lesquels il explora les hypothèses spatiales de la peinture cubiste. Son Verre d'absinthe (1914, Musée national d'Art moderne, Paris), combinant une cuillère à absinthe en argent avec une sculpture en bronze peinte, anticipe ses créations objets trouvés ultérieures comme Guenon et son petit (1951, musée d'Art moderne, Paris) et ouvre la voie aux artistes du pop art des années 1960. [...]
[...] Il s'inspira d'un épisode de la guerre d'Espagne, le bombardement de la ville basque de Guernica par les avions allemands, le 26 avril 1937. Achevé en moins de deux mois, Guernica ne représente pas directement l'événement ; Picasso y symbolise plutôt l'horreur des conflits humains par l'emploi de formes exprimant l'éternelle cruauté : le taureau, le cheval agonisant, le guerrier tombant, la mère et son enfant mort, la femme emprisonnée dans un immeuble en flammes. Cette toile majeure, tel un immense papier collé de la mémoire picturale, fut l'occasion pour le peintre de récapituler toute son expérience formelle à l'aune de celles de ses prédécesseurs. [...]
[...] Il peut par elle et avec elle conjurer le temps qui passe, la vieillesse et la mort. Il doit penser que son salut est là, dans la peinture, la peinture seule. De plus, il se sait malade lorsqu'il peint cette œuvre. On sent qu'il se réinvente encore une fois dans l'urgence de ces dernières années. Son style se fait plus sobre ; l'enjeu réside ailleurs, dans la matière même de la peinture. On discerne l'ivresse rageuse qu'il a de l'appliquer, armé de ses pinceaux aiguisés, tels des couperets pour affronter la mort. [...]
[...] Ce sera le début de l'autoportrait dans l'art figuratif. Ainsi, dès son origine, l'autoportrait se présente comme un art de la comparaison, puis, grâce aux recherches anatomiques de Léonard de Vinci, comme un art de l'observation. Sous l'influence de ces sciences, l'artiste portera son attention à la fois sur ses traits, pour souligner la dimension psychologique de sa personnalité, et sur des couleurs diluées, pour observer la trace du temps sur son visage. Il ne devra plus seulement être compris, mais reconnu. [...]
[...] Ce n'est pas à moi de faire le choix Bibliographie / sitographie CABANNE Pierre, Le siècle de Picasso, tome la gloire de la solitude Gallimard Folio, page 55 à 83. FERMIGIER André, Picasso livre de poche références GIRARDET Sylvie, MERLEAU- PONTY Claire, SALAS Nestor, Les tableaux de Pablo Picasso salut l'artiste ! regardé dans son ensemble. BLANC Caroline, Picasso édition du Sorbier. [...]
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