Architecture grecque et architecture romaine

Thèmes abordés

Architecture grecque, architecture romaine, sources antiques au sujet de l'architecture, Samos, Ictinos, Carpion, Tekton, financement des constructions, Eréchthéion, vie d'un chantier, temple de Pergame, temple d'Apollon à Bassae, décor sculpté, Olympiéion, monument des Néréides de Xanthos, Parthénon

Résumé du document

Les textes antiques : les auteurs anciens nous rapportent des noms d'architectes, de commanditaires, ainsi que des conditions d'édification d'un bâtiment. Il s'agit en majorité de littérature en langue grecque : géographes et historiens, comme Hérodote qui voyagea au 5e ou Strabon, 1er siècle. Plutarque, biographe contemporain de Trajan, a recours à de la documentation antérieure, notamment pour parler de la vie et la politique de Périclès. Pausanias, lui, décrit les ruines, qu'il visite et nomme, mais il ne décrit pas systématiquement ce qu'il voit (Périégèse). Parmi les auteurs latins, on compte Pline l'Ancien, avec son Histoire naturelle, datée du 1er siècle de notre ère. C'est un mine d'informations sur les questions techniques : appareils des murs par exemple (livre XXXVI 171-172).

Vitruve et le De Architectura : Traité en 10 livres écrits dans les années 30 avant notre ère et signé par un ingénieur et architecte. Dans la préface de son livre VII (11-14), il donne une liste d'écrivains en architecture depuis le 6e siècle : Théodore qui écrivit au 6e siècle sur l'Héraion de Samos, Ictinos et Carpion présents sur l'Acropole d'Athènes au 5e s, Hermogénès qui se consacra au temple d'Artémis de Magnésie du Méandre au 3e siècle. Ce sont des techniciens qui se sont exprimés sur leurs travaux. Vitruve implique également Aristoxène de Tarente pour l'acoustique des édifices de spectacle (V, 4). Plusieurs autres auteurs de traités techniques et scientifiques cités par lui sont inconnus en dehors de ça. Il s'agit d'un corpus unique.

Extraits

[...] Sur le site de Gülnar, en Cilicie, deux statues de style chypriote supportent le porche d'une tombe de la première moitié 6e siècle, c'est le plus ancien exemple de caryatides dans le monde méditerranéen. Celles de l'Erechthéion, la tombe du roi Kékrops, ont un rôle chthonien. Figure 24. Les caryatides de l'Erechthéion Le nom de Caryatide est cependant postérieur à Vitruve. Les Grecs parlent de korai. Aucune de ces statues ne peut remplacer une colonne à elle seule, malgré sa posture raide et calme. [...]

[...] C'est la moulure qui orne le haut de la corniche. K. Boetticher distingua pour la première fois 3 types de kymations dans une étude parue en 1869 : dorique, lesbien, ionique. Kymation dorique : moulure à départ vertical, infléchie vers l'avant, rappelant un bec-de-corbeau. Ce profil porte une rangée peinte de feuilles d'eau, nervurée qui se recoupe en suivant la ligne concave du bec. On le retrouvera sur les pilastres et sur les corniches. Figure 20. Cimaise dorique Ce type de cimaise pouvait avoir un rôle fonctionnel, celui du rejet des eaux. [...]

[...] Les pièces nord-ouest assurent la fonction de triclinium d'été et d'oeci, les pièces de service orientales connaissaient des aménagements balnéaires. Figure 14. Première phase de la Casa degli Affreschi Figure 15. Deuxième phase Figure 16. Restitution de la même domus Figure 17. Vision générale des vestiges de la domus Figure 18. Troisième et dernière phase de la même domus On ne peut pas voir globalement l'évolution de la domus au début de l'Empire, car les plans complets manquent. Certains exemples, comme celle de Luni, paraissent fidèles, avec des variantes, au schéma atrium- péristyle, les cours à portiques périphériques deviennent l'élément organisateur de la maison, à la place des atria. [...]

[...] Ces structures, reliées par des rues à portiques, constituaient une ville dans la ville. Le peuple pouvait avoir accès sous certaines conditions à ces monuments aussi bien publics que privés. Le transfert des belles pièces d'architecture (colonnes, entablements de marbre) dans les maisons urbaines au dernier siècle de la République est une conséquence de la transformation des domus en maisons palatiales pour les responsables politiques. L'un des points essentiels des résidences princières est la mise en scène. Clodius modifia la maison de Cicéron pendant l'exil de celui-ci (58-57 av JC) : après avoir acheté la résidence voisine, il y démolit la plupart des bâtiments pour construire à la place une vaste demeure, plus proche d'une villa que d'une domus, avec un long portique et un péristyle. [...]

[...] Au début du 1er siècle, des bouleversements (guerre sociale, lutte entre Marius et Sylla) modifient la situation des notables : ils sont dépossédés de leur pouvoir à Pompéi, et de nouveaux dirigeants émergent. La tendance à la multiplication des pièces s'accentue. Dans les secteurs résidentiels, on installe des thermes privés, on aménage fontaines et bassins dans les jardins. Les maisons sont agrandies ou restructurées à cette époque. À Pompéi, la Casa degli Amorini Dorati, dont l'essentiel des structures date de la fin de la République, montre la marginalisation de l'atrium. [...]