Le document parle de l'histoire de l'art et de l'architecture dans la Grèce antique.
[...] L'existence d'une cité repose donc en grande partie sur des lieux de mémoire collectifs : espaces cultuels voués aux héros fondateurs, même lorsque les datations carbone 14 ont pu montrer que les personnages adorés, sensés avoir par exemple joué un rôle durant la guerre de Troie étaient parfois nés trois siècles avant ; fonction symbolique de certains édifices anciens conservés comme traces tangibles d'un passé commun ; l'agora est le lieu, souvent une grande place destinée aux activités politiques et économiques de la cité. Mais celui-ci ne suffit pas : il faut également qu'existe un corps « intellectuel » de croyances communes, de coutumes, de traditions, de rituels partagés. Le cadre architectural et urbain est donc indissociable d'un cadre politique et religieux permettant la vie commune. Ce corps de croyance recouvre pour une large part la mythologie que nous pouvons considérer comme une véritable production de la cité. [...]
[...] Dans de nombreux frontons, frises ou autre décor, les artistes attiques exaltent la splendeur d'Athènes. Dans ces décors, si tout le cosmos grec est représenté, les figures divines prennent une signification nouvelle et plus précise, historiquement déterminée. Ainsi la représentation d'Athéna, né directement de Zeus, maître de l'Olympe, triomphatrice de Poséidon renvoie en fait à la grandeur d'Athènes elle-même, née de ses propres lois et à sa puissance maritime (guerre de Salamine). De manière générale, les décors de la Grèce antique encensent l'ordre contre le désordre, la civilisation sur la barbarie, « l'Europe » sur l'Asie (Xerxès). [...]
[...] Pourtant, il reste en Grèce certains endroits plus ou moins épargnés comme en Attique, du côté d'Athènes. Si cette ville est en crise, celle-ci reste modérée et des innovations importantes dans le domaine de la céramique ont lieu, innovation qui non seulement vont rapidement placer Athènes sur le devant de la scène quant aux productions en céramique dans les siècles à venir autant que préparer son avènement social politique et culturel futur. Certains ateliers parviennent en fait, grâce à de nouvelles techniques (meilleure vitesse de rotation des tours de potier, utilisation de compas précis munis de brosses à poils multiples) à produire des vases au vernis brillant décorés de motifs circulaires ou, plus largement géométriques parfaits. [...]
[...] Les innovations portent sur le sujet, le rendu, l'utilisation des couleurs et de l'ombre et la maitrise progressive de l'espace. En fait, ces progrès sont tels que la peinture s'émancipe de la sculpture et apparaît pour la première fois comme un art à part entière. Les innovations sont en fait moins techniques que liées à la conscience ou à l'esprit des contemporains : laïcisation progressive de la société. Les corps, les mouvements, les relations entre personnes ou les paysages sont de plus en plus parfaitement représentés : le répertoire de la peinture sur vase se modifie ainsi radicalement : les corps ne sont plus représentés en de profil ou frontalement, mais de trois quart, laissant ainsi apparaître les modelés et les torsions des corps. [...]
[...] Toutefois, malgré que les grecs voient dans les images de la grâce, l'idée même d'art est très problématique pour les grecs. Le terme grec se rapprochant le plus du mot « art » est techne, terme qui désigne en fait davantage un savoir faire qu'une activité spécifique. Le statut des sculpteurs, peintres ou mosaïstes est pour les Grecs anciens ambivalent : il est d'une part créateur, maitre des savoirs et des techniques inconnus des autres hommes. Il exerce son art comme un don des dieux ou avec le concours des divinités. [...]
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