Depuis toujours l'homme a cherché à avoir un abri, un habitat, que se soit pour se soustraire aux conditions météorologiques et climatiques, pour se protéger des agressions extérieures (animaux, autrui…), ou simplement pour posséder un territoire, un lieu propre à lui.
On remarque, en effet, que des mécanismes d'appropriation humaine existaient déjà, il y a 30.000 ans environ, comme par exemple les dessins ou les pictogrammes sur les parois de l'habitat, comme l'illustrent les grottes de Lascaux, ou celle de Chauvais, en Ardèche, découverte en 1994.
Pour cette raison, je me suis intéressée aux relations qu'entretiennent les usagers avec leur habitat, et au rôle que l'architecte peut y jouer.
L'habiter, l'habitat, n'exclut pas toutes les constructions au profit des seuls logements, mais signifie tout espace dans lequel l'homme évolue, tout bâtiment qu'il fréquente.
On fera la différence entre l'habitation et le logement : le logement est un lieu d'habitation. C'est un local, un appartement ou une maison et plus généralement tout endroit où une ou plusieurs personnes peuvent s'abriter, en particulier pour se détendre, dormir et manger en privé.
Le logement intègre une dimension d'ordre social et affectif. En effet, une adresse, l'adresse du logement, en l'occurrence, concourt à la représentation que l'on se fait d'une personne. De plus, au fil du temps, le logement acquiert une dimension affective de par les souvenirs personnels, familiaux, amicaux, intimes, qui s'y attachent.
Au départ, ce qui m'intéressait était le lien entre le projet de l'architecte et l'utilisation par l'usager d'un espace, d'un bâtiment. Je souhaitais comprendre pourquoi un lieu n'est pas toujours perçu par ses usagers tel que l'architecte aurait voulu.
La question sous-jacente pose la problématique de la culture : doit-on avoir la même culture, les mêmes expériences que l'architecte pour comprendre son œuvre ? Doit-on comprendre comment un espace a été conçu pour bien l'habiter ? Doit-on être cultivé pour être un bon utilisateur, pour bien vivre dans un espace, pour bien l'appréhender ?
Cela impliquerait-il qu'il faut avoir été « cultivé » pour pratiquer une église une cathédrale ? Cependant, durant des siècles, les « gens du peuple » qui « habitaient », qui fréquentaient ces édifices de culte, n'avaient aucune connaissance architecturale, et ne savaient, parfois, même pas lire ! Pourtant, ils avaient un usage juste de ces espaces.
[...] C'est-à-dire c'est être dans sa dimension de mortel avec cette conscience de notre finitude sur Terre. Habitation et poésie, solidaires l'une de l'autre Habiter, on a pu le voir précédemment, n'a lieu réellement que lorsque la poésie apparaît et déploie son être, c'est-à-dire comme la prise de mesure de toute mensuration, mesure ménageante proprement dite. C'est la poésie qui, en tout premier lieu amène l'habitation de l'homme à son essence. On constate alors que l'habitation et la poésie sont solidaires l'une de l'autre et ne peuvent aller séparément. [...]
[...] L'habitation repose dans la poésie. Il faut penser ce qu'on appelle existence de l'homme en partant de l'habitation et penser l'être de la poésie comme un faire habiter, un bâtir par excellence En effet, la poésie est structurante, et c'est par elle qu'est possible un bâtir La Dimension et l'habitation L'homme a besoin de se mesurer à la Divinité pour mieux apprécier son existence sur la terre, pour se situer par rapport à la terre et au ciel. Cette mesure s'appelle la Dimension. [...]
[...] Ce chapitre m'a éclairé sur ces questions : j'ai compris, que l'architecture, l'art de bâtir, est elle même poésie, et que c'est elle qui engendre l'habitation, et non l'inverse. Une architecture poétique conduit à une habitation, c'est-à-dire, à être sur la Terre en tant que poète. Mais en aucun cas, l'habitation engendre l'architecture. Être poète sur cette Terre, c'est avant tout être ouvert. III. Apprendre Le Tiers Instruit, aborde le questionnement de l'apprentissage. Cet ouvrage est la suite logique de mes lectures. [...]
[...] L'image poétique est une imagination pure. En cela, on conçoit que l'image ne peut être en lien avec la culture des uns et des autres. Le lecteur comme fantôme de l'écrivain La sympathie de la lecture est inséparable d'une admiration, plus ou moins grande, mais toujours dans un élan sincère. On a un orgueil discret, secret, à lire et à relire un passage qui nous plaît. On a l'impression que les choses nous parlent, qu'on a un contact avec elles. [...]
[...] Rien ne donne plus de sens que de changer de sens. L'ambidextre est neutre. En effet, il ne se donne aucun mal pour écrire d'une main ou de l'autre. Cela est naturel, chez lui. Le droitier et le gaucher sont deux moitiés d'individus, qui n'exploitent pas tout le potentiel qu'offre leur corps. Par contre, le gaucher contrarié fait le comble et l'unité de l'individu. Il exploite par l'apprentissage l'entièreté de son corps. L'espace du milieu Michel Serres prend l'exemple d'un fleuve à traverser à la nage. [...]
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