Théorie architecturale, architecture autonome, architecture contemporaine, Valerio Olgiati, non-référenciation, corps architectural organique, art infini, courants structuralistes, Picture Generation, oeuvre architecturale, Roland Barthes, Foucault, créativité, architecture de l'absolu
Dans cette partie, nous tâcherons de comprendre les enjeux intellectuels d'une architecture autonome : une des tendances de la théorie architecturale contemporaine. Par le terme « autonome », nous comprenons le fait d'une existence propre et indépendante de toute conception pensée préalablement. L'architecture, libre dans sa forme, ne prétend pas agir sûr autrui grâce à une méthode, par l'usage d'instruments comme le signe. Aussi, une telle architecture se dispense-t-elle d'une codification des sens et ne se veut d'être comprise, mais ressentie. Elle ne se doit plus d'être l'écriture d'un auteur, mais la parole pluralisée de chacune de ses réceptions. Un tel langage architectural prend ainsi en compte le public dans sa diversité, dans son individualité, en ne considérant plus la sémantique (c'est-à-dire l'analyse structurelle de la signification du langage architectural) mais la parole réceptive- touchant davantage à l'interprétation sensible et sensorielle du public et non à la communication par la forme).
[...] Lors des guerres, la destruction partielle ou total des édifices empêche le deuil, car le visuel de l'absence témoigne de l'horreur au quotidien. L'architecture se voit ainsi l'art de la réception par excellence, c'est-à-dire que ce lien dépasse toutes celles manifestées à partir des autres formes d'expression. Elle est variée et relative, elle est neutre et propre grâce à l'étroitesse de son rapport avec l'autre. Lorsque l'architecture cherche à tendre vers un rien, vers une non-architecture, vers le non-référenciel quand celui-ci est dépourvu de signifié, elle renforce davantage l'idée d'union forte avec la réception. Elle s'approche d'une relation de l'ordre de l'Absolu. [...]
[...] Si l'art d'Olgiati témoigne d'une constance dans la démarche conceptuelle de ses projets, aucune méthode concrète n'est véritablement proposée pour neutraliser un bâtiment. Cependant, l'effet semble le même : celui d'un objet visuel sensible, mais silencieux. Le choix d'Olgiati de neutraliser son architecture était bien d'ouvrir sur le silence. L'architecture ne dit rien et n'évoque rien par elle-même, par ses sources et ne doit se faire la transmission de son auteur. Elle est tout et rien en même temps. Elle est unique, singulière et plurielle en permettant l'expérience sensible propre à chaque individu de la réception. [...]
[...] Les enjeux intellectuels d'une architecture autonome : une des tendances de la théorie architecturale contemporaine Dans cette partie, nous tâcherons de comprendre les enjeux intellectuels d'une architecture autonome : une des tendances de la théorie architecturale contemporaine. Par le terme « autonome », nous comprenons le fait d'une existence propre et indépendante de toute conception pensée préalablement. L'architecture, libre dans sa forme, ne prétend pas agir sur autrui grâce à une méthode, par l'usage d'instruments comme le signe. Aussi, une telle architecture se dispense-t-elle d'une codification des sens et ne se veut d'être comprise, mais ressentie. [...]
[...] Le centre originel y serait absent et, grâce à la résistance de ses éléments tissés, la toile ne pourrait se dérouler, mais s'étendre. Une image qui rappelle celle du corps architectural organique d'Olgiati. A travers notre analyse, nous avons pu démontrer une certaine rupture avec les principes d'abordage d'une œuvre ; une approche défendue par plusieurs intellectuels dont la figure de Roland Barthes se détache. Neutralité, universalité, pérennité, suspension, tels sont ainsi les fondements de cette conception disciplinaire de l'univers créatif mis en évidence au long de notre enquête. [...]
[...] La réalisation apparaît alors comme une manifestation visuelle de la discipline linguistique qui, en partant d'une étude de langage par l'auteur, arrive surtout à développer les langues variées de la réception. Dans ce processus évolutif, le souhait réel de l'auteur est d'abord décisif, mais finit par devenir moindre. En évoquant à plusieurs reprises la neutralité, nous avons suggéré l'idée d'une persistance de langages. En effet, la neutralité est communicante car est une attitude. Elle n'est ni l'un, ni l'autre, tout en étant un peu de tout. Elle est médiane dans sa volonté première, mais avec un objectif de convenir à chacune des réceptions. [...]
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