« Brest : ville très déprimante, triste et grise, qui a au moins le mérite de s'accorder parfaitement avec le temps pourri qui sévit au-dessus de nos têtes.». Voici le commentaire d'un certain Guillaume, posté sur l'internaute.com. Pour le visiteur qui pose les pieds dans cette ville pour la première fois, Brest se montre assez particulière. Son hyper-centre apparaît tel un matériau brut, aux angles rectilignes, sans maquillage. L'architecture de la reconstruction d'après-guerre n'est pas des plus répandues en France, n'est pas appréhendée et appréciée par tous de la même façon. Après la reconstruction, elle est appelée « Brest la Blanche » puis « Brest la grise ». En effet, l'achromatisme est assez présent dans la cité du ponant. Mais nous ne devons pas rester sur un simple constat, ni tomber dans les stéréotypes. La question de la couleur dans la ville s'est posée à nous peu après notre arrivée, et peut-être que nous n'aurions pas songé à cette thématique en restant dans une ville au patrimoine plus ancien, comme beaucoup en France.
Le premier obstacle se posant devant nous est l'impression d'une documentation peu abondante sur le sujet, même si nous trouverons assez aisément l'information par la suite. Mais justement, la thématique de la couleur nous a semblé peu présente dans les sciences urbaines, et nous voulons par ce mémoire, tenter d'apporter des réponses à nos interrogations, notamment sur l'impression de rareté de la couleur dans la ville de Brest.
La deuxième difficulté réside en le fait que cette analyse se révèle plutôt délicate : elle demande une certaine objectivité dans nos perceptions afin que nous ne jugions pas selon des critères personnels. Pourtant il sera aussi nécessaire de faire appel à notre subjectivité puisque le sujet renvoie quelque peu à l'esthétique de l'architecture, celle-ci ne pouvant être que subjective, singulière.
[...] Des couleurs légèrement ternes peuvent ainsi suffire. Pourtant les pays du nord de l'Europe, ou bien l'Irlande, bénéficiant de conditions lumineuses semblables, n'hésitent pas à utiliser des enduits aux couleurs très saturées. A la suite de ces entretiens, nous avons bien cerné cette nécessité de réguler les mouvements d'entraînement de coloration, et le rôle des nuanciers. Cependant, il nous a semblé que certains arguments nécessitent davantage de réflexion ; notamment sur la géographie de la couleur, associant soleil et dégradation de l'enduit, ou effets lumineux sur saturation des couleurs. [...]
[...] Le centreville est moins cher que certaines périphéries, cela signifie qu'il est en déclin d'attractivité. Pour y remédier, beaucoup de propriétaires aménagent leur bien, en rénovant l'intérieur des appartements. Cependant, ces efforts ne sont pas assez liés à une volonté d'améliorer également l'extérieur des bâtiments. Ce ne sont pas tout le temps les mêmes acteurs (copropriétés ou propriétaires d'immeubles entiers) mais tous ont intérêt à valoriser leur bien pour le louer, or la couleur a le pouvoir d'attirer, de séduire, notamment les étudiants, peut-être plus attentifs aux détails esthétiques. [...]
[...] A La Rochelle, le ravalement des façades peut être aidé par la mairie, sous la forme de subventions. Il faut néanmoins qu'il s'agisse de travaux d'embellissement et que la façade soit visible du domaine public. A Lyon, la mesure prise n'est pas incitative, mais obligatoire. Voici le texte en question : Le Code de la Construction et de l'Habitation impose le ravalement des façades des bâtiments Publics et Privés au moins tous les 10 ans. Un plan de ravalement pluriannuel, délimitant précisément les rues concernées par année, est arrêté par la Ville. [...]
[...] I Histoire et intérêt de la couleur sur le bâti. Histoire de la couleur en ville Introduction sur la colorisation du bâti, de l'Antiquité au XIXe siècle ou l'influence de la distinction sociale dans la polychromie urbaine : Le but recherché ici n'est pas de retracer l'histoire de la couleur dans la ville à l'échelle du globe. D'une part, il paraît essentiel de se consacrer à l'étude d'une seule aire culturelle. Selon Michel Pastoureau1, le travail de l'historien doit tenter de retracer l'histoire des couleurs en se limitant à une aire culturelle donnée pour étudier les mutations, les disparitions, les innovations qui affectent tous les domaines de la couleur historiquement observables [ . [...]
[...] Ces témoignages n'ont bien sûr pas pour objet de rendre la couleur de 35 la ville responsable d'un manque à gagner touristique, néanmoins, ils nous permettent de constater une réalité : le patrimoine brestois ne souffrirait pas d'une mise en valeur, bien au contraire, il est sous-estimé. Et ces témoignages informels ne sont pas les seuls à soulever cette problématique. En effet, l'office du tourisme de Brest propose un dépliant Centre-Siam, Balades urbaines Il y a donc une volonté d'inciter le touriste à se balader en centre-ville, pour qu'il découvre les particularités de l'architecture brestoise. [...]
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