Deux grandes tendances architecturales structurent l'Europe de l'entre-deux-guerres. Tout d'abord, la nouveauté essentielle est représentée par les courants fonctionnaliste, constructiviste, rationnaliste qui sont réquisitionnés dans le cadre de la reconstruction urbaine et sociale et se trouvent au cœur de la réflexion sur de nouveaux modes de vie et sur le progrès. Mais ce sont les totalitarismes qui révèlent, spécialement avec les années trente, toute l'ampleur du "manifeste idéologique architectural", dans la mesure où ils mettent en place une architecture aux prérogatives clairement définies, et dont la finalité se situe toujours autour d'une valorisation du régime, de son allégorie
[...] L'art des années 1930. Editions du Regard (1987) - MONNIER, Gérard. L'architecture du 20e siècle. PUF (1997) - TIETZ, Jürgen. Histoire de l'architecture au 20e siècle. Könemann (1999) Encyclopédies - Encyclopédie Universalis. Entrées : architecture, idéologie Ouvrages spécialisés sur l'idéologie - DUBY, Georges. L'art cistercien. [...]
[...] Il s'agit donc d'une véritable vitrine de rationalisation qui devient un des mots d'ordre de la culture architecturale pendant l'entre-deux-guerres. Il s'agit également pour les architectes de tenter d'améliorer la vie quotidienne, de donner aux habitants des taudis industriels des conditions de vie décentes exprimées aussi bien par la forme générale des cités que par leurs formes proprement architecturales, par les plantations et les aménagements paysagés. A la différence des grands architectes qui, jusqu'à la fin du XIXème siècle, ne construisaient des logements que pour les classes aisées, les fonctionnalistes s'intéressent aux classes laborieuses et se consacrent à améliorer leur vie quotidienne. [...]
[...] Dès lors, l'architecture devient biais de l'unité politique. Cette fonction de propagande de l'architecture est d'autant plus intéressantes que ces sociétés au-delà de leurs différences sont caractérisées par une peur du morcellement et vivent dans un constant souci de totaliser, de refaire corps, pour vaincre l'angoisse, pour vaincre l'inquiétante étrangeté. La division sociale n'est pensée que comme une plaie insupportable qui spolie la communauté nationale. Le chef charismatique est donc le sauveur de cette communauté fusionnelle, menacée par le paradigme de la fissure, de la béance, de la castration symbolique. [...]
[...] Il s'agit bien sûr également de redonner confiance et rappeler sa valeur au peuple allemand, humilié par le Traité de Versailles. - Mais c'est l'aptitude ontologique de l'architecture à la formation d'une liturgie politique qui est la plus investie par les totalitarismes. Elle est sollicitée pour créer des espaces pour se réunir, pour les grandes manifestations du régime qui sont de véritables mises en scène et qui constituent des rouages essentiels de l'idéologie totalitaire. Le monument accueille donc les foules, et devient une partie intégrante de la cérémonie. [...]
[...] Presses Universitaires du Septentrion (1997) Ouvrages spécialisés sur le rapport entre les masses et l'architecture - BIDDIS, Michael. Histoire de la pensée européenne. L'ère des masses. Seuil (1980) - Sous la direction de ROBIN, Régine. Masses et culture de masse dans les années 30. [...]
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