La ville dans le cinéma de science-fiction, dans la bande dessinée ou plutôt dans
les arts en général offre ; une description fournie qui résume l'état social et économique.
Les auteurs peignent l'organisation du territoire, la morphologie urbaine, la vie citadine,
l'individu, la volonté politique du pouvoir en place, l'esthétisme d'une époque. De la
plupart des images apparaissent des sentiments, entre peur et fascination, où l'homme
perd le contrôle sur son environnement face à une ville tentaculaire qui le dépasse,
l'aliène puis souvent l'écrase. Les exemples de Métropolis de Fritz Lang, Brazil de
Terry Gilliam, 1984 de Georges Orwell ou le Meilleur des mondes sont autant de
manifestations des craintes face aux phénomènes urbains et à ses pendants.
Paradoxalement, c'est justement parce qu'on peut en dire tant par les images de sciencefiction
que ces villes futuristes ne sont pas vraiment des villes. Elles sont la
représentation sous forme de ville d'une certaine idée de la société. Il ne faut pas y
voir une vision objective de la ville du futur. Les images de science-fiction urbaine
traite du présent, de notre monde, de notre société avec des peurs et des angoisses. Elles
sont les caricatures des villes. La ville imaginaire est à la fois un univers fascinant, et
très souvent asphyxiée, paralysée.
Dans le même temps, les architectes et urbanistes sont à la quête de la ville
du futur et de la ville qui soignera les maux d'aujourd'hui. Les idéologies
deviennent alors des projets.
A quoi ressemblent les villes futuristes ? C'est autour de trois archétypes que la
réflexion s'organise. La ville instantanée, la ville amorale, la ville hétérogène sont
les trois archétypes.
1. « la ville instantanée » : une approche mêlant société de consommation,
production, besoins de croissance, mixité des fonctions. Le procès production /
consommation est latent, la pollution est mise en exergue, la société est désireuse de
satisfaire dans l'immédiat ses besoins. La vitesse et la confiance sans bornes dans les
technologies fabriquent cette « ville-mode ».
2. « la ville amorale » définit un monde urbain contrôlé par un système
hégémonique, où, contrairement à la ville instantanée, rien n'est laissé au hasard. Une
domination sans partage sur une société dépendante. Les sciences, les mathématiques
fournissent la matière à un monde qui veut faire trop bien et fait trop mal.
3. « la ville hétérogène» : la nouveauté en soi n'est plus un objectif premier. Le
monde urbain devient temporellement incertain. C'est une théorie positive sur la
dimension hétérogène de la ville (on ne tend plus vers l'homogénéisation de la ville).
Les approches sont très contrastées.
L'objet de l'étude est de comparer et d'interroger les images urbaines des
auteurs de sciences-fiction en lien à celle des urbanistes, des architectes et
théoriciens. On identifiera différents thèmes qui dessinent la ville souhaitable : la
mobilité, le concept de ville durable, la morphologie urbaine, la gouvernance. Il faut
identifier, comprendre et analyser les idéaux sociaux, culturels, politiques, urbains,
architecturaux qui influent sur le développement des villes. Ces idéaux sont mis en
lumière par l'imaginaire issu du cinéma, de la littérature et des arts.
Je propose pour la bonne lecture et la bonne compréhension de l'étude de
fonctionner par un classement selon des critères. Ces critères sont mes dispositifs de
décision. Mes critères sont : premièrement « la logique » (comprenez le
fonctionnement), deuxièmement « la structure urbaine » et troisièmement « le
temps » (rapport au temps). Les critères classifient les villes et justifient l'appartenance
de tel monde à tel archétype. Ils sont repris dans le tableau de la page14.
Le critère « fonctionnement », le critère « structure urbaine » et le critère
« temps » déterminent donc « la ville instantanée », « la ville amorale », « la ville
hétérogène ».
La ville instantanée :
logique instantanée,
structure urbaine flexible,
rapport au temps direct.
La ville amorale :
logique rationaliste,
structure urbaine neutre,
projection dans le temps.
La ville hétérogène :
logique affective,
structure urbaine typique,
rapport au temps figé.
L'étude est constituée de trois parties. Premièrement, nous traiterons de
l'idéologie par les images empruntées aux films et aux littératures de science-fiction.
Deuxièmement, nous traiterons de l'idéologie par les projets des architectes et
urbanistes. Troisièmement, nous explorerons le réel, lorsque la réalité rattrape la fiction.
Les critères vont donc nous permettent de « traverser l'écran », tout en visitant
quelques projets d'architectes !
[...] L'ignorance, c'est la force est un monde partagé entre trois grandes puissances en guerre se divisant la planète : l'Eurasia l'Estasia et «l'Oceania dont Londres est la capitale. Londres est en ruines, ravagé par la révolution qui installa le despotisme d'un certain Big Brother Le bon fonctionnement et la bonne gestion du pays repose sur quatre ministères : le ministère de la Paix, le ministère de l'Amour, le ministère de l'Abondance, le ministère de la Vérité. Le héros, Winston Smith, est fonctionnaire au ministère de la Vérité. [...]
[...] Il parle d'architecture par les notions de fait urbain d'histoire de la ville, des monuments, des typologies. Ainsi, c'est la philosophie autant que les Arts qui sont mis en rapport car nous ne vivons pas à l'intérieur d'un vide, nous vivons à l'intérieur d'un ensemble de relations qui définissent des emplacements irréductibles les uns aux autres et absolument non superposables »36.Et Foucault annonçait : L'espace dans lequel nous vivons, par lequel nous sommes attirés, hors de nous-mêmes, dans lequel se déroule précisément l'érosion de notre vie, de notre temps et de notre histoire, cet espace qui nous ronge et nous ravine, est en lui-même aussi un espace ! [...]
[...] L'autorité centrale pourrait aussi siéger dans une autre ville, une autre planète, un autre temps (les quelques voix que l'on entend par les hauts-parleurs étant le fait d'hommes morts depuis longtemps). La bureaucratie dans Brazil [FIG.9], THX 1138, Brave New World et 1984 autoadministre la vie de la ville; les ministères semblent se cantonner à des taches d'exécution; la machine sociale a été programmée une fois pour toutes et toute révolte est à peu près impossible. Les villes amorales peuvent aussi être considérées comme des cités-prisons. [...]
[...] Toutes ses réalisations que ce soit une école, un cimetière, un centre commercial, un théâtre flottant manifestent toutes l'attachement à la définition d'un type, le travail sur des formes simples, et le renvoi à des images historiques. La recherche du type élémentaire, l'analyse scientifique de l'histoire du lieu et de la maîtrise d'oeuvre, la synthétisation de la forme architecturale à partir de multiples référents imprègnent les oeuvres de Rossi jusqu'à sa mort en 1997. L'Architettura della Città est paru la même année que Complexity and Contradiction in Architecture de Robert Venturi. [...]
[...] L'œuf est divisé en 5 ou 8 de manière à former des jumeaux et accroître la rentabilité de l'opération. Tout est rendu efficace, rationnel, organisé, opérationnel. Et tous sont heureux car tous sont conditionnés à apprécier leur statut, leurs tâches, leurs loisirs, leur servitude par le biais de procédés hypnotique et chimique. Le bourrage de crâne s'exerce avant même leur naissance, des hauts parleurs diffusent les émissions de conditionnement des individus dans les usines d'incubation. Communauté, Identité, Stabilité est la devise du meilleur des mondes, un monde contre nature mais stable. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture