Portrait de Brasília

Résumé du document

Brasília était une capitale créée ex nihilo. C'est un cas presque unique dans l'histoire. Il a donc fallu imposer la ville comme une capitale, face à Rio de Janeiro et São Paulo. « Le problème de Brasília, c'est qu'il s'agissait d'abord de faire une capitale. Il fallait faire un projet où ce fait devait être évident. N'importe quel président de Rio de Janeiro ou d'ailleurs devait avoir l'impression de se sentir dans la capitale, et non pas dans une ville de province. Il fallait que l'urbaniste soit imbu de la dignité d'intention de faire une capitale et non pas une ville quelconque », rappelle l'urbaniste Lucio Costa. Et pour imposer Brasília, on l'a dotée d'une parure monumentale. De telle sorte que la ville est devenue une ville monument. Ce volontarisme se lit sur deux dimensions : d'abord la morphologie de la ville, avec les fameuses constructions d'Oscar Niemeyer. Et ensuite le plan de la ville, en forme d'avion, imaginé par Lucio Costa. C'est par là que l'on va commencer.

Extraits

[...] D'ailleurs, le premier bâtiment construit a été l'aéroport. Et en même temps, l'avion permet de renouer avec la pratique coloniale de construction d'une ville à partir d'un port. L'influence de Le Corbusier Le plan présenté par Lucio Costa est une application fidèle de la charte d'Athènes. L'architecte s'est en effet largement inspiré de Le Corbusier : découper la ville selon ses différentes fonctions. Pour rappel, la charte d'Athènes regroupe les activités d'une ville en quatre types fondamentaux : production, administration, logement, loisirs. [...]

[...] Portrait de Brasilia Introduction Brasilia était une capitale créée ex nihilo. C'est un cas presque unique dans l'histoire. Il a donc fallu imposer la ville comme une capitale, face à Rio de Janeiro et São Paulo. Le problème de Brasília, c'est qu'il s'agissait d'abord de faire une capitale. Il fallait faire un projet où ce fait devait être évident. N'importe quel président de Rio de Janeiro ou d'ailleurs devait avoir l'impression de se sentir dans la capitale, et non pas dans une ville de province. [...]

[...] Ce sont ses réalisations qui font la marque de Brasilia. Parmi ses réalisations, la résidence nationale, le congrès national, le palais présidentiel, le siège des armées, la cathédrale de Brasilia, le musée de Brasilia, la Cour suprême, un pont et un théâtre. A chaque fois, les réalisations sont porteuses d'une symbolique forte. Toutes ces réalisations signalent de façon presque caricaturale la volonté d'édifier une ville monumentale, parée des atours d'une capitale. On va prendre trois exemples : Le Congrès national (chambre des députés et sénat) : Celui-ci se compose d'un édifice double la partie coiffée d'une coupole convexe abritant le Sénat (à gauche sur cette photographie), la partie coiffée d'une coupole concave accueillant la Chambre des députés (à droite) auquel sont reliés deux gratte-ciel jumeaux abritant les services administratifs du Congrès. [...]

[...] Pour reprendre Lucio Costa : C'est une émotion surgie de ma tête et qui est devenue réalité Par ailleurs, les monuments dessinés par Niemeyer se sont ancrés dans l'imaginaire brésilien, et même l'imaginaire mondial. Ils sont toujours le symbole de la modernité, mais une modernité kitch. En somme, Brasilia résume la formule de Charles de Gaulle : Le Brésil, un pays d'avenir et qui le restera toujours. Cependant, on a vu que ans après sa sortie de terre, la ville ne correspond pas exactement au projet imaginé par les deux architectes. [...]

[...] De l'extérieur, la cathédrale paraît petite, mais ce qu'on voit n'est que la partie émergée. La nef est en réalité en sous-sol. Les vitraux blancs, bleus et verts ainsi que les trois anges suspendus au plafond donnent un spectacle particulier. À signaler que Oscar Niemeyer était un communiste athée. Le palais de l'Alvorada : C'est le palais présidentiel. C'est là que réside Lula. Et c'est aussi le premier édifice inauguré à Brasilia, en juin 1958. C'était important pour montrer que Brasilia devenait la capitale. [...]