Les marges semblent cristalliser les difficultés de la société au point de focaliser l'attention de l'opinion, des chercheurs et des hommes politiques, au point de confondre la question urbaine avec la question sociale.
Chronologiquement, la banlieue est née de la nécessité d'accueillir des populations nouvelles. Elle s'est construite dans le temps et dans la diversité. C'est d'abord l'histoire d'une banlieue résidentielle, maraîchère et pavillonnaire, c'est ensuite celle d'une banlieue ouvrière hébergeant des ateliers et de grandes manufactures ; après la Seconde Guerre mondiale, c'est l'histoire des grands ensembles auxquels répondent bientôt les villes nouvelles et les nouveaux lotissements en périphérie plus lointaine. D'une manière générale, cet intérêt soudain porté aux banlieues souligne le passage d'une vision quantitative fondée sur la croissance rapide des agglomérations à une approche plus qualitative déterminée par la recherche du mieux-être.
N'est-il pas absurde de considérer la banlieue en tant que telle, alors qu'elle ne saurait exister sans le centre ?
[...] Nos contemporains commettent un contresens lorsqu'ils assimilent la banlieue au lieu des bannis ; la banlieue de cette époque est au contraire un territoire protégé par les autorités urbaines puisqu'elle est soumise aux règles féodales, et d'abord à la fiscalité urbaine. La banlieue parisienne est un espace qui agglomère une très grande diversité de lieux et de population. Selon Paul Meuriot, en 1909, c'est la ville qui croit dans la banlieue. En soi, la banlieue n'est pas une catégorie statistique pour l'INSEE. [...]
[...] Elle s'est construite dans le temps et dans la diversité. C'est d'abord l'histoire d'une banlieue résidentielle, maraîchère et pavillonnaire, c'est ensuite celle d'une banlieue ouvrière hébergeant des ateliers et de grandes manufactures ; après la Seconde Guerre mondiale, c'est l'histoire des grands ensembles auxquels répondent bientôt les villes nouvelles et les nouveaux lotissements en périphérie plus lointaine. D'une manière générale, cet intérêt soudain porté aux banlieues souligne le passage d'une vision quantitative fondée sur la croissance rapide des agglomérations à une approche plus qualitative déterminée par la recherche du mieux-être. [...]
[...] Ce faisant, tout se passe comme si l'intégration des individus en marge de la société n'avait plus d'autres solutions que celle de la dépendance proposée par les professionnels du social les cartouches de l'ancien régime, les escarpes de Louis Philippe, les sauvageons en 1881 et les apaches autour de 1900 Les enjeux techniques, sociaux et urbanistiques des démolitions sont essentiels. La démolition peut être un moyen d'apporter au quartier un supplément d'âme urbaine, de lui donner pignon sur ville, comme l'a fait La Courneuve en 1986 en démolissant la barre Debussy et en juin 2000, la barre Renoir. Des objectifs sociaux se conjuguent à des motivations politiques. [...]
[...] Même si la notion de ségrégation est régulièrement avancée dans les études sur les banlieues à partir des années 70-80, elle reste assez floue pour nombre de géographes. Du faubourg à la banlieue industrielle Le terme de grand ensemble serait apparu pour la première fois en 1935 sous la plume de Maurice Rotival, dans un article de la revue L'architecture aujourd'hui Mais aussi étonnant que cela puisse paraître, le grand ensemble n'a pas de définition juridique. Il désigne plus un paysage caractérisé par un regroupement de barres et de tours sur un espace limité. [...]
[...] Depuis un siècle on a l'habitude de définir la banlieue comme le territoire urbanisé qui entoure la ville. Cette approche renvoie immédiatement aux définitions de la campagne, de la ville et de sa périphérie, qui sont elles- mêmes loin d'être évidentes. Si la ville dépend en France d'un seuil de population agglomérée fixé à 2000 habitants depuis 1846, le territoire réellement urbanisé est plus difficile à définir. Au Moyen Âge, la banlieue est définie juridiquement comme la couronne d'une lieue de large sur laquelle s'exerce le ban, c'est-à-dire l'autorité du seigneur ou des bourgeois qui dirigent la ville. [...]
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