Les premiers lieux distincts des mondes grecs et latins : téménos et templum sont des sites auguraux (portion de territoire, domaine des dieux) qui marquent l'union entre la terre et le ciel et qui suscitent par là même, ordre et hiérarchie.
Le temple dorique connaît son apogée au siècle de Périclès. Maison d'une divinité, il témoigne de ce qui est ineffable, indicible. Dans un temple dorique, tout s'accorde avec tout, dans un sens de l'équilibre et d'un commun accord des parties. Marquées par le refus de la démesure et de l'emphase, sa vision et sa construction sont unies. La proportion y est la manifestation même de la pensée. Tout s'y fonde dans la retenue… A l'image de la tragédie de Sophocle qui ressemble au temple dans sa force mesurée : équilibre et beauté. Le temple marque la victoire sur la confusion générale. Il est une mise en ordre de la passion et de ses excès qui permet de la transcender. Il crée en propre le fait d'être en un lieu.
Quant au mot, « architecture », il donne apparence à l'origine. L'archè est ce qui est humainement originaire ; c'est la pensée incarnée, située.
La compétence architecturale établit un kosmos, crée des distinctions et non des oppositions. En fait, l'ornement en son sens premier d'ordination, est-ce que l'on appelle l'architecture.
[...] Son refus de la clôture médiévale se manifeste dans le cabinet d'étude. Or, cela concerne directement le temple, car la chambre de l'humaniste n'est autre que le naos métamorphosé L'arche abandonnée par la pierre s'est inscrite dans une nouvelle entente privée, individuelle : le paysage idéalisé, enfenestré Dans ce tableau devenu le relais du temple, une fenêtre s'ouvre sur le paysage (animaux, plantes Tout y est dispersé et appelle au rassemblement La pensée se joue dans cet affrontement. Le cabinet de travail est la projection et la description de l'intellect elle est avant tout point de vue sur soi et le monde et le paysage est la représentation de la synthèse, de cette appropriation et de cette intériorisation de l'expérience du monde. [...]
[...] Dans un temple dorique, tout s'accorde avec tout, dans un sens de l'équilibre et d'un commun accord des parties. Marquées par le refus de la démesure et de l'emphase, sa vision et sa construction sont unies. La proportion y est la manifestation même de la pensée. Tout s'y fonde dans la retenue À l'image de la tragédie de Sophocle qui ressemble au temple dans sa force mesurée : équilibre et beauté. Le temple marque la victoire sur la confusion générale. Il est une mise en ordre de la passion et de ses excès qui permet de la transcender. [...]
[...] La perte de l'ordre est l'effet de la sécularisation, philosophie et théologie se sont séparées. L'une des preuves de cet éloignement de l'arche réside dans la dénonciation par Diderot du système de mesures de Vitruve, comme conduisant à la monotonie et étouffant le génie Dans le même sillage, le traité sur l'Architecture d'Yves Marie André, affirme la primauté des Hébreux sur les Grecs dans l'origine de l'architecture, et, ce, sous l'influence notamment de Malebranche et du traité du père Kircher, consacré au temple de Salomon. [...]
[...] La Rotonda est un temple sécularisé, un monument à la vie domestique : l'homme y est pour la première fois, le vrai destinataire du temple C'est dans les œuvres de Loos et de Mies que se manifeste le mieux la perte de l'arche à l'époque contemporaine, attestant qu'au temps où l'architecture se réduit à l'art appliqué, l'œuvre est impossible, l'impuissance manifeste. Si Mies est l'un de ceux qui eurent le plus l'intuition de ce qu'est un temple, il en a présenté le deuil, notamment à travers son dernier bâtiment. [...]
[...] Contrairement aux dires de certains critiques, cette peinture est moins soumise à un dessein personnel qu'aux impératifs de l'architecture (ordre, disposition, arrangement, nombre ) La peinture de paysage dut attendre l'achèvement de l'architecture occidentale pour être unitaire (18e siècle). Or l'unité est le propre du temple, le tableau a donc annexé les valeurs de l'architecture. C'est d'ailleurs la conscience progressive de la fin de la théologie, de la fin de l'ordre antique, qui suscita cette nouvelle conception de la peinture. L'unité est une victoire sur l'espace, elle préserve de la dispersion. Le paysage idéalisé fait paraître l'ordre, l'arrangement, l'industrie, le dessein. [...]
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