L'architecture de Paul Andreu montre la logique d'une structure construite élément par élément et introduit une dimension fictionnelle dans la construction. De nombreux thèmes sont abordés : l'ambivalence et la contradiction, la continuité et l'ambiguïté des limites, l'inversion entre l'intérieur et l'extérieur, la forme et le fond. Des thèmes qui ne sont pas d'essence post-moderne, mais qui caractérisent la nouvelle modernité d'architectes comme Richard Meier, Peter Eisenman, Oswald Mathias Ungers ou Fumihiko Maki. Les préférences d'Andreu au XXe siècle vont à Aalto, Tange ou encore Kahn.
Andreu considère l'architecture comme un art et refuse l'idée selon laquelle la forme résulte de la fonction (« Form follows function », Sullivan), idée associée au mouvement moderniste. En effet, Paul Andreu considère le sens organique de l'architecture. Son œuvre, constituée uniquement de grands bâtiments à forte portée territoriale et symbolique, rejoint la triple formule de la Renaissance : commoditas (programme : l'utile), firmitas (structure : le solide), voluptas (joie : le beau).
Paul Andreu doit son surnom « l'architecte des aéroports », à son titre de directeur de l'Architecture et de l'Ingénierie d'Aéroports de Paris, ainsi qu'au grand nombreux d'aéroports qu'il a conçus (plus de 20). Dans ses œuvres principales, Andreu développe donc le thème du passage et de la transformation d'un état dans un autre et donnera à son architecture un mouvement insistant autour d'archétypes éveillant en nous des résonances oubliées.
[...] La rupture qui s'opère entre deux espaces qui s'opposent fait surgir un nouvel élément qui amènera de la cohérence. L'architecte prend exemple de l'opposition qui se fait, à Roissy entre l'intérieur du bâtiment, bâti et organisé, et le vide de l'extérieur. Cette opposition, fait rugis un élément différent de ceux qui se confrontent ici, un élément naturel : l'eau. En effet la fontaine, n'est pas un élément de décoration, mais la résolution de l'opposition dialectique du vide et du plein dans le bâtiment Logique et métaphore Selon Andreu, le projet se développe selon sa logique propre. [...]
[...] Ainsi, et dans le but de concilier les nécessités du programme et de la construction, l'architecte a décidé de décomposer ce cercle en rectangles et triangles juxtaposés, les rectangles recevant l'essentiel de l'équipement, et les triangles, éléments tournant du bâtiment, assurant sa rotation. Cette géométrie se retrouve dans Roissy II Les faisceaux de cercles Les règles de la versification sont, selon Andreu, des règles abstraites qui doivent être prises en considération lors de la construction sans toutefois se poser à aucun moment comme des limites. Dans la construction, ces règles sont primordiales et s'opposent aux émotions et aux significations qui, selon l'architecte, pervertissent tout. [...]
[...] D'autre part, Andreu joue sur le double caractère linéaire et circulaire de Roissy 2 en y introduisant des symétries, qui sont le résultat d'un long travail de dessin, notamment sur l'élaboration de la forme du toit, ainsi que sur les formes données au bâtiment. Enfin, l'architecte ouvre son bâtiment sur l'extérieur. En effet, Roissy 2 possède des façades vitrées permettant le passage à la fois de la lumière et de la vue, rendant les avions visibles aux passagers. [...]
[...] Il met en place un cratère au centre de l'ouvrage, un rond dans un carré, dans lequel on retrouve des éléments de l'architecture d'Andreu, notamment la circularité, la verticalité et la progression liée à la lumière. Le rapport à la lumière est renforcé par les efforts de l'architecte pour rendre le cratère plus lumineux et transparent, par l'utilisation, notamment de verre coupe-feu plus transparent que ceux utilisés généralement. On retrouve cette idée dans le puits de lumière de Roissy I Géométrie classique et géométrie fractale Dans l'ouvrage d'Andreu, on observe une opposition entre les formes pures platoniciennes (cube, sphère, pyramide) et les formes complexes. [...]
[...] Sa première idée fut de placer les pistes en suspension, entre terre et ciel, de façon à donner l'impression au spectateur que le skieur est en suspension dès son départ. Cependant, pour des raisons techniques (vent, hauteur . cette idée est abandonnée. Cependant, Andreu conserve le parti et essaie de comprendre le déroulement du saut du skieur afin de concevoir un bâtiment en adéquation avec sa fonction. Ainsi, l'architecte décide pour la première piste, la plus longue, de l'isoler de l'extérieur par deux murs parallèles, tandis qu'il creuse la seconde dans la montagne. [...]
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