L'architecture, au début du XXe siècle, a vu naître son lot de grands architectes, chacun avançant dans ses réalisations avec ses idées, ses programmes architecturaux, enrichissant d'autant plus le vocabulaire architectural.
L'un d'entre eux, Robert Mallet-Stevens, s'illustre notamment avec un ensemble de trois villas commandées par des particuliers. Cet ensemble est composé de la villa Noailles à Hyères, de la villa Poiret (qui ne fut jamais achevé) à Mézy-sur-Seine, et enfin de la villa Cavrois à Croix. Bien qu'il ne reste aujourd'hui que la Villa Noailles qui soit encore en état, c'est sur le cas de la villa Cavrois que nous allons nous pencher. Une villa, tout d'abord, se définit par un bâtiment vaste, destiné à l'habitation et à la réception, possédant un vaste jardin, dont les origines remontent à Venise.
Destinée à un capitaine de l'industrie textile, la villa Cavrois exprime la différence entre l'art et l'industrie, tout en étant une expérience significative dans l'histoire de la villa et de l'espace domestique. A sa commande en 1929, Robert Mallet-Stevens a 43 ans, et est déjà un architecte aguerri, dont la notoriété est acquise. Ces principes peuvent se résumer à quelques mots : confort, hygiène, modernité et esthétisme.
Mais de quelle façon s'expriment ces éléments dans la villa de Mallet-Stevens ? Comment s'exprime ce souci à la fois de modernité et d'esthétisme dans cette villa ?
[...] L'un d'entre eux, Robert Mallet-Stevens, s'illustre notamment avec un ensemble de trois villas commandées par des particuliers. Cet ensemble est composé de la villa Noailles à Hyères, de la villa Poiret (qui ne fut jamais achevé) à Mézy-sur-Seine, et enfin de la villa Cavrois à Croix. Dix ans se sont écoulés entre la commande de la première en 1923 et l'inauguration de la dernière en 1932. On peut parler d'un ensemble architectural puisque, malgré les différents desideratas des différents commanditaires, les trois villas présentent des points communs dans leur vocabulaire. [...]
[...] Un espace domestique, qu'il soit pour le personnel ou pour la vie de ses habitants, important dans son agencement dans un souci à la fois d'espace et d'un esprit pratique. Cependant, il est important de savoir que cette villa, comme la villa Noailles, lui a permis d'exprimer pleinement sa façon d'envisager l'architecture, à savoir comme une véritable œuvre d'art. III/ La villa Cavrois comme une véritable œuvre d'art L'architecture est un art essentiellement géométrique Telle est la façon dont Mallet-Stevens envisage l'architecture. [...]
[...] La villa Cavrois n'échappe pas à la règle. La multiplication de bureau et autres salles de travail au sein du bâtiment le définit clairement comme un espace de calme et de travail. La présence d'eau chaude dans toutes les pièces en fait, en plus, une villa de confort. On remarque bien à travers les plans de la villa, que les espaces servis, chambres, bureaux, halls ou autres pièces à vivre, sont desservis par des dégagements (comme les appelle Mallet-Stevens sur les plans du bâtiment), des couloirs et autres vestibules se trouvant à chaque étage du côté de la façade d'entrée. [...]
[...] On doit une partie de cette vision de l'architecture au fait que Mallet- Stevens, au sein de sa précédente construction, la villa Noailles à Hyères, vit s'y tourner un film de Man Ray, Le mystère du château du Dé, et qu'il a lui-même conçu les décors de nombreux autres films muets. On peut donc en venir à penser que cela joue un rôle dans sa conception artistique de la villa. Les volumes de la villa sont essentiellement géométriques, imbriqués les uns dans les autres de façon à les agencer au mieux, tout en conservant cet aspect géométrique. Selon la conception de Mallet-Stevens. Le choix des couleurs et même le choix du revêtement des murs n'est pas anodin, tout est calculé pour donner un effet d'unité et d'ensemble. [...]
[...] De même qu'il est intéressant de replacer la villa dans son temps, dans un courant et à travers d'autres architectes. Il est vrai que l'on peut sentir, à travers la villa Cavrois, plusieurs influences de Mallet-Stevens, par exemple l'architecte autrichien Joseph Hoffman, dont Mallet-Stevens a visité les constructions pendant leur réalisation. Ou encore l'Hôtel de ville par l'architecte Dubok, à Hilversum en Belgique, dont Mallet-Stevens connaissait le projet par l'intermédiaire, pense-t-on, de sa publication dans la revue Wendingen (Évolution, 1924). [...]
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