Il s'agit d'une analyse sur le texte Trace, forme ou message ? de Regis Debray.
Après avoir synthétisé les ou la thèse de l'auteur, vous formulerez votre avis sur cette thèse défendue. Votre posture doit être argumentée et structurée et mise en lien avec la pratique architecturale (projet d'architecture ou exemples de réalisations).
[...] On passe ici du monument-message au monument-trace. Pour Debray, le monument-message pourrait cependant connaître un renouveau, ou de nouveaux types de monuments pourraient être inventés puisque nous aurions toujours besoin d'une certaine forme de stabilité et de pouvoir de mémoire. Dans ce texte, Régis Debray semble avoir justement caractérisé certains processus à l'œuvre dans l'architecture récente. En effet, la tendance actuelle en architecture muséale montre bien cet essor du monumental et du spectaculaire rapporté par Debray dans son texte : de plus en plus de musées sont visités autant pour leur architecture hors du commun et l'expérience qu'elle fait vivre que pour leur contenu. [...]
[...] Il peut s'agir selon lui d'un monument commémoratif érigé spécifiquement dans ce but, d'un édifice valorisé pour son esthétique ou encore d'un objet constituant un témoignage de l'histoire. Debray fait également état d'un certain déclin du monument commémoratif, au profit de la monumentalité et de l'éphémère. Il s'agit selon lui d'une conséquence des transformations de notre société actuelle, et donc plus largement de la manière dont nous concevons l'idée de mémoire : l'idée de monument doit désormais être réinvestie ou réinventée. [...]
[...] Aujourd'hui, on protège en effet aussi des biens immatériels (pratiques, traditions, rites) que des édifices relativement récents voire contemporains. Pour tenter de répondre à ce problème, Debray distingue trois concepts : « le monument-trace » (qui n'a pas d'intérêt artistique ou mémoriel mais qui renvoie à un certain quotidien), « le monument-forme » (conservé pour son intérêt architectural et qui ne réfère qu'à lui-même) et enfin le « monument-message » (qui se rapporte à un événement passé historique ou mythique afin de le commémorer). [...]
[...] Debray qualifie cette situation de « découragement monumental » et lui trouve quatre causes principales. La première réside dans l'invisibilité croissante du pouvoir politique, alors même que « le geste de célébrer a toujours été un acte d'autorité et de volonté ». Selon Debray, l'Etat se repose aujourd'hui sur des monuments-formes dont la signification est soit inexistante soit peu évidente, il ne cherche plus à transmettre des valeurs parce qu'il ne s'en sent plus la légitimité. Ensuite, le monument est lié au temps long, alors qu'aujourd'hui, dans notre société contemporaine, la rapidité et l'éphémère priment. [...]
[...] C'est le cas notamment du musée Guggenheim de Bilbao, ou encore de la Fondation Louis Vuitton à Paris. Pour reprendre la terminologie adoptée par Régis Debray dans son texte, de tels édifices sont devenus des monuments-formes, admirés pour leur esthétique, et qui recherchent la monumentalité avant tout. Cependant, et l'on trouve cette idée déjà dans le texte de Debray, ce registre de monument-forme pourrait n'être qu'une étape, la première, de la vie de ce type d'édifice : dans quelques décennies, ils deviendront probablement aussi des monuments-traces qui témoignent d'un certain style architectural, celui des nouveaux musées de notre époque. [...]
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