Musée d'art contemporain, Kanazawa, Japon, Kazuyo Sejima, Ryue Nishizawa, futurisme, patio
L'agence Sanaa, créée en 1995, a décroché pour ce musée le lion d'or à la biennale de Venise en 2004. Leur architecture sait éviter la massivité et apporter de la légèreté.
Évanescence, dématérialisation, minimalisme, abstraction, transparence, pureté, légèreté, simplicité, silence et liberté sont des notions qui définissent le mieux la production de cette agence.
La ville de Kanazawa est située sur la côte nord du Japon, c'est un des plus significatifs centres historiques du pays.
Le musée, commandé par la ville, est situé en plein coeur de la ville de Kanazawa sur un site présentant une grande diversité de paysage, de vues, mêlant maisons traditionnelles japonaises, bois, immeubles et petit canal.
[...] En cela l'architecture ne s'impose pas. Elle est au service de la population, témoignage d'ouverture et de diversité. Personne ne vient là pour les mêmes raisons (visite du musée, boire un verre, traverser pour aller d'un quartier à l'autre Cette diversité d'usage est bénéfique pour la place du musée dans la ville, il occupe une place centrale. De plus, cette transition est accentuée par la présence de patios dans lesquels peuvent se croiser des visiteurs et des personnes qui n'ont pas de ticket d'entrée (pour la salle piscine, les visiteurs libres peuvent voir les visiteurs de la zone d'exposition à travers la piscine). [...]
[...] Ce n'est pas un volume simple issu de l'association de plusieurs volumes entre eux, chaque entité est individuelle et ne cherche pas à former un tout indissociable. La forme circulaire implique qu'il n'y ait pas de façades et invite à explorer librement. Concernant les usages, les parcours sont multiples et fluides. Cela permet à chacun de prendre conscience du lieu et d'expérimenter l'espace à son gré (ce que ne laissaient pas les modernes avec leur rigidité, leur perfection). L'observateur est maître de ses perceptions. La manière d'occuper les espaces est très flexible. [...]
[...] Aucune flèche n'indique le sens de circulation, l'architecture non plus. Il n'y a pas de sens de circulation, le parcours se fait selon l'envie, selon l'instinct. Rien n'est interdit, rien n'est obligatoire. De prime abord, le musée ressemble à un vrai labyrinthe, on ne sait pas ce qui est du musée de ce qui ne l'est pas. Les nombreux couloirs paraissent ne mener nulle part en particulier. Pour un occidental, cette liberté totale peut être impressionnante et rebutante. On aime être cadré parfois. [...]
[...] Là le musée devient un espace de rencontre, d'échange, de partage. Les gens de l'extérieur peuvent le voir, l'observer, l'embrasser du regard dans sa totalité. Il est simplement ouvert sur l'extérieur et pas auto-centré comme quelque chose d'inaccessible pour lequel un précieux sésame d'entrée est indispensable. La volonté de produire un labyrinthe pour le musée contredit quelque part la volonté de transparence et peut paraître rédhibitoire pour le visiteur. En effet, bien qu'il puisse voir l'intérieur du bâtiment depuis l'extérieur, une fois à l'intérieur, toutes ses positions qu'il croyait claires sont bouleversées. [...]
[...] Le fait de travailler uniformément les espaces extérieurs, à l'exception de l'esplanade où peuvent avoir lieu des évènements, tend également à nier le site environnant. On n'affirme pas les spécificités de chaque partie, on les lisse. Autrement dit, elles n'ont aucune influence sur le musée en lui-même. L'extérieur paraît bien fade par rapport aux espaces intérieurs diversifiés. Les abords du musée auraient mérité un travail sur la forme, les couleurs, la surprise. Au détour d'un chemin on aurait découvert le musée. [...]
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