L'Avenue du Mont-Royal entre les rues Berri et Parc et la Rue Sainte-Catherine entre les rues Crescent et University sont comparées dans ce court exposé.
[...] Elle semble être un bloc uni, homogène et indivisible, tel un atome au sens grec du terme[10]. Serait-elle inébranlable ? Au Nord-Est, des forêts de tours et une côte amorcent l'ascension du Mont-Royal complètement boisé ce qui accentue le sentiment de domination de l'homme sur la nature. La rue est également bordée d'arbres comme sur l'Avenue du Mont-Royal, pour essayer de rendre l'environnement moins minéral et un peu plus végétal. Les boutiques de prêt-à-porter vendent dans le monde entier les mêmes produits standardisés. [...]
[...] Elle est le fruit d'investissements financiers colossaux, soutenus par la classe politique aveuglée par les emplois créés et les taxes rapportées, et cherche à acquérir une visibilité maximale et une rentabilité optimale. Ainsi, le premier quartier que l'on voit de Montréal est généralement downtown. La seconde stratégie joue la carte de la tradition, de la qualité et de l'originalité. L'ouverture d'esprit se ressent dans le paysage, et cette stratégie ne cherche pas à spécialiser l'espace et à le cloisonner, mais bien à le rendre vivant, notamment en le laissant habiter. [...]
[...] De même, on voit le spot tournoyant dans la nuit qui crée un effet de lumière particulier, comme si les tours du centre- ville veillaient sur nous, un peu à l'image des lumières qui nous rassurent la nuit lorsque l'on est petit. Il y a là encore des valeurs symboliques fortes, dans la mesure où un faisceau de lumière est visible des kilomètres à la ronde, formant un bouclier pour ceux qui le voient. Ne veut-il pas distiller dans les esprits que la sécurité, la modernité et la prospérité passent nécessairement par le système économique actuel soit la globalisation et son modèle centre / périphérie ? Voilà encore un symbole fort insoupçonné que nous livre le paysage. [...]
[...] C'est assez frappant pour un étranger, dans la mesure où on sent qu'il y a peu de réglementations contraignantes sur le paysage. Mais tout ceci a quelque chose de beau, et peut-être même d'harmonieux. Cette mise en scène de la rue si particulière, où la visibilité est la clef de la réussite, donne l'impression d'un paysage idéalisé, qui se rapproche du rêve. Vous savez, ce paysage mental intériorisé du début. Ne serait-ce pas aussi un intérêt que de contrôler, de canaliser et de commander nos désirs et nos rêves ? [...]
[...] J'insiste sur ce point, car c'est pratiquement le seul point de cohérence architectural entre les différentes époques que j'ai relevé, si l'on exclut le croisement Peel et Sainte- Catherine qui est absolument grandiose du point de vue de la qualité du bâti, de la perspective et de la recherche artistique[11]. Tout ceci pour dire que cette cathédrale prouve que modernité et patrimoine peuvent s'accorder, et que l'on peut concilier les deux sans pour autant faire la tabla rasa, d'autant que cette cathédrale reste témoin des aménagements futurs, tabla rasa qui a dû pourtant avoir lieu Lorsque l'on débute la visite de l'Avenue, le premier symbole qui ponctue l'espace, outre son marché sur la place publique, est un ancien bâtiment religieux au 455 Avenue du Mont-Royal Est, actuellement occupé par une bibliothèque. [...]
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