Religion, Notre-Dame-la-Grande, Poitiers, Christ en mandorle, art religieux, Marie-Thérèse Camus, Quatre Vivants, tradition iconographique, Majestas Domini, peinture murale, anges, épisode biblique, Ascension
Nous pouvons constater qu'aucun historien ne sait précisément ce que représente ce Christ en mandorle. Le dessein de ce dossier est de mettre en lumière les deux hypothèses les plus probables : la représentation d'une Ascension ou la représentation d'une Majestas Domini. Nous voyons de suite les problèmes que posent ces deux affirmations. L'absence des anges et la présence des Quatre vivants rendent inéligible le Christ en mandorle de Notre-Dame-la-Grande pour la tradition iconographique d'une Ascension. En outre, le fait qu'il soit debout le disqualifie pour celle d'une Majestas Domini.
[...] ] Ce portail d'Angoulême paraît parfaitement clair pourtant, il propose à l'esprit une énigme. Près de l'auréole du Christ sont incrustés quatre bas-reliefs représentant les animaux évangéliques plus bas, à droite et à gauche, des coupables semblent expier leurs crimes dans les tortures de l'Enfer. Enfin, des bienheureux, à ce qu'il semble, sont enfermés dans des médaillons circulaires disposés dans le voisinage du Christ. [ . ] Après avoir observé tous ces détails, il est bien difficile de ne pas penser au jugement dernier. [...]
[...] La troisième face, celle du jeune taureau, préfigure l'évangéliste Luc qui commence son récit au prêtre Zacharie ; la quatrième celle de l'évangéliste Jean qui prend des ailes d'aigle pour s'élancer plus haut encore et traiter du Verbe de Dieu ». Cette interprétation est toujours valable de nos jours. La première phrase est importante, car elle nous prouve que Saint-Jérôme a aussi lu la vision de Saint-Jean dans l'Apocalypse. En outre, il utilise des extraits de chaque évangile pour nous prouver sa théorie. En sachant tout ce qui précède, nous pouvons comparer le tympan de Moissac (ill. datant du 1115-1130 avec le Christ en mandorle de Notre-Dame-la-Grande. [...]
[...] Ascension ; Jugement dernier, sculpture, XII[ème] siècle, Angoulême, cathédrale Saint-Pierre. Cathédrale Saint-Pierre, XII[ème] siècle, Angoulême. [...]
[...] Cependant, nous allons décrire plus en profondeur le Christ dans sa mandorle (ill. 5). Nous allons nous servir du même ouvrage de Camus : « Très grand, debout, auréolé d'un nimbe crucifère [ . il porte dans sa main gauche, un livre fermé [ . Sans nul doute, il bénissait de la droite, mais sa main, placée à la même hauteur que l'autre a disparu. Même si les protestants lui ont brisé la tête, on devine qu'elle était légèrement penchée et qu'il regardait en face de lui, en direction du parvis. [...]
[...] Cette idée est d'ailleurs reprise par Oursel : « sa riche mandorle qu'environne avec discrétion, comme des ondes autour d'un navire de haute mer, une marqueterie d'appareil ». Il considère ce détail comme les ondes de la mer, mais non comme des nuages. Cependant, si nous observons ces deux détails à Moissac et à Notre-Dame-la-Grande, nous remarquons qu'ils semblent identiques. Passons maintenant à leurs différences : la position, les vingt-quatre vieillards et les anges. À Moissac, le Christ est assis sur un trône alors qu'à Notre-Dame-la-Grande il est debout. Le Christ est toujours assis sur un trône dans les représentations de la Majestas Domini. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture