Jusque dans les années 90, les avocats et magistrats se contentaient du palais de justice néo-classique de l'architecte Adolphe Thiac (de 1846) face
à l'hôpital Saint-André. Sa permanence historique et son architecture stricte correspondaient pleinement à l'idée d'une justice froide et sévère que se
faisait la population. La modernité de la fin du XXe siècle va tout balayer.
En 1992, le concours pour l'agrandissement du palais est remporté par l'équipe Richard Rogers partnership. En plus de la construction de ce Tribunal de Grande Instance, le projet comprend la restructuration de l'école de la magistrature par l'architecte bordelais Emmanuel Lajus et la réhabilitation des anciennes tours médiévales par l'architecte des bâtiments de France Jean-Pierre Errath.
C'est en partie grâce à la réalisation de ce tribunal que le baron Rogers of Riverside (né à Florence en 1933) se voit décerner le prix Pritzker en 2007, haute distinction pour un architecte. Ce jeune britannique étudia à l'Architectural Association School à Londres avant de finir son parcours à l'Université de Yale. Il acquiert alors un savoir-faire complet et commence à développer son style qui deviendra rapidement sa signature à travers le monde. Le palais de justice de Bordeaux se définit, parmi tant d'autres, comme un parfait exemple de sa longue production internationale.
Cette “cité judiciaire” se déploie au coeur de la ville, derrière la cathédrale Saint-André et à côté du palais Rohan. Chaque activité possède son espace:
l'ancien palais de justice au sud, l'école de la magistrature à l'est accompagnée d'un nouveau restaurant inter administratif au nord-est et le récent palais à l'ouest. Afin de préserver l'enceinte médiévale et l'unification de la fonction judiciaire de cette vaste parcelle, la construction du tribunal s'est pensée en lien avec les douves et vestiges des trois tours dont celle du fort du Hâ.
[...] L'EXTENSION DU PALAIS DE JUSTICE DE BORDEAUX UNE CITE JUDICIAIRE AU COEUR DU SITE Jusque dans les années 90, les avocats et magistrats se contentaient du palais de justice néo-classique de l'architecte Adolphe Thiac (de 1846) face à l'hôpital Saint-André. Sa permanence historique et son architecture stricte correspondaient pleinement à l'idée d'une justice froide et sévère que se faisait la population. La modernité de la fin du XXe siècle va tout balayer. En 1992, le concours pour l'agrandissement du palais est remporté par l'équipe Richard Rogers partnership. [...]
[...] Le palais de justice de Bordeaux se définit, parmi tant d'autres, comme un parfait exemple de sa longue production internationale. Cette “cité judiciaire” se déploie au coeur de la ville, derrière la cathédrale Saint-André et à côté du palais Rohan. Chaque activité possède son espace: l'ancien palais de justice au sud, l'école de la magistrature à l'est accompagnée d'un nouveau restaurant inter administratif au nord-est et le récent palais à l'ouest. Afin de préserver l'enceinte médiévale et l'unification de la fonction judiciaire de cette vaste parcelle, la construction du tribunal s'est pensée en lien avec les douves et vestiges des trois tours dont celle du fort du Hâ. [...]
[...] Les réalisations de Christian de Portzamparc à Grasse ou Jean Nouvel à Nantes précèdent la construction bordelaise. Comme sous la monarchie de Juillet la colonnade dorique s'imposa, à l'aube du XXIe siècle la lisibilité et visibilité moderne sont de mise. Cependant, et comme le rappelle Richard Rogers dans un entretien avec Michèle Champenois, ne suffit pas de jouer la carte du contemporain pour réussir”. Il est vrai, de par sa formation et ses influences stylistiques, Richard Rogers fut largement inspiré des mouvements architecturaux de son époque tel le Bauhaus, le style international ou encore le mouvement high-tech (dont le Centre Pompidou en est le manifeste). [...]
[...] Cependant, n'oublions pas que ce dernier ne travaille jamais seul. La pluridisciplinarité de ses équipes (notion qui le suit depuis ses débuts) reste sans doute la première caractéristique de ses oeuvres. La réalisation de ce palais se fonde sur des principes chers à l'architecte, largement développés à travers l'exposition “Richard Rogers + architectes” de 2007-2008 au Centre Pompidou à Paris, sur laquelle cette courte étude s'appuie. La TRANSPARENCE L'idée première était de symboliser une justice transparente. La lisibilité des affaires se traduit directement par la transparence des espaces. [...]
[...] Telle est la façon dont Richard Rogers relie le palais de justice aux activités sociales et au milieu urbain préexistant. A l'image du Centre Pompidou et sa fameuse un large parvis en pierre bordé de tilleuls entoure deux côtés du bâtiment, reliant visuellement le tribunal à la cathédrale. De même, le long bâtiment côté cours d'Albret dans le prolongement de l'ancien palais de justice reprend la linéarité des échoppes bordelaise de la rue descendante. De plus, la présence du bassin à l'entrée contribue, comme un clin d'oeil, à symboliser le rôle de l'ancienne ville portuaire. [...]
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