L'histoire d'une perspective, c'est à la fois celle d'une relation entre la ville et ses abords et celle de
l'idée que les hommes se font de l'horizon quand ils peuvent, à l'échelle de la cité, le construire tel
qu'ils l'imaginent. C'est dire que, dans le grand mouvement qui porte Paris vers l'ouest, l'histoire de
cette perspective qu'est la Défense est essentielle à la compréhension d'un urbanisme qui voulut
toujours porter son regard au-delà de la ville bâtie.
La Défense est aujourd'hui un quartier d'affaires et ensemble résidentiel situés à l'ouest de Paris et
composant la plus forte concentration de tours en Europe. Le quartier de la Défense, qui s'étend
entre Puteaux et Courbevoie, est placé sur le « grand axe » qui lie Paris à Saint-Germain-en-Laye.
Plus de 100 000 personnes sont concentrées sur son rond-point ; les piétons circulent sur une
esplanade centrale surélevée sous laquelle prend place l'ensemble des systèmes d'accès (noeud
routier avec échangeur à trois niveaux, RER, gare SNCF, autobus) et les parkings.
Mais, l'histoire de la Défense, c'est aussi celle d'un symbole, matérialisé par ce monument auquel
fait écho en plein Paris le lion de bronze de l'héroïsme belfortain. A l'horizon de la cité s'inscrivait
donc l'histoire telle que les hommes l'avaient ressentie.
Les documents qui concourent à l'histoire de la Défense ne nous laissent cependant pas croire que
tout ceci soit oeuvre de la volonté humaine. Il est des surgissements spontanés, et celui du
carrefour qu'est la Défense s'inscrit dans la continuité de cet usage qu'ont les collectivités humaines
de donner un nom aux lieux de leurs rencontres épisodiques, et de développer autour de ces points
de convergence les fonctions nouvelles qui attirent l'habitat. Le lieu-dit naît de la nécessité, et c'est
la conscience des hommes qui enrichit sa raison d'être. Ainsi en est-il de la Défense, où la volonté
délibérée s'est greffée sur le passage coutumier, donnant ainsi naissance à une nouvelle dimension
urbaine, plus communicative que jamais.
[...] Il faudra ensuite attendre deux siècles pour que le grand dessein de développer l'axe ouest de Paris soit repris avec le lancement de l'opération de la Défense. Les concours lancés par le département de la Seine dans les années 1930 préparent l'opinion à une réalisation importante et monumentale. Ce sera là l'une des premières grandes opérations de communication, pionnière parmi tant d'autres, et qui toutes contribueront à la mise en place de la Défense telle que nous la connaissons aujourd'hui. Viendra ensuite la décision prise par un groupe d'industriels de financer la réalisation du C.N.I.T. [...]
[...] Malgré l'appui de plusieurs hommes politiques, dont Henri Sellier, sénateur-maire de Suresnes, le projet échoua une fois de plus en raison de l'absence d'une volonté unique d'aboutissement. B. La voie triomphale et le concours de l'entre-deux-guerres (1911-1931) : Depuis le début de la Troisième République, la physionomie de la région de la Défense avait beaucoup changé : sur les collines champêtres et sur les bords autrefois verdoyants de la Seine, s'élevaient des usines d'automobiles, d'aviation, de produits chimiques et de conserves alimentaires, des ateliers de transformations mécaniques, des dépôts industriels. [...]
[...] Les transformations les plus spectaculaires du site sont sans aucun doute la suppression de l'avenue de la Défense, remplacée par une dalle de béton d'un kilomètre de long, réservée à la circulation piétonne et à l'accès aux immeubles, tandis que la circulation automobile restait au niveau du sol, et les vertigineuses envolées verticales évoquées par les tours, dernier cri de l'architecture contemporaine française, qui poussèrent (l'expression n'est pas exagérée) comme des champignons, à partir de 1967. Une autre particularité de la Défense aura été la constante évolution de la planification, telle que l'évoquent les maquettes des plans-masses. [...]
[...] Plus de personnes sont concentrées sur son rond-point ; les piétons circulent sur une esplanade centrale surélevée sous laquelle prend place l'ensemble des systèmes d'accès (nœud routier avec échangeur à trois niveaux, RER, gare SNCF, autobus) et les parkings. Mais, l'histoire de la Défense, c'est aussi celle d'un symbole, matérialisé par ce monument auquel fait écho en plein Paris le lion de bronze de l'héroïsme belfortain. A l'horizon de la cité s'inscrivait donc l'histoire telle que les hommes l'avaient ressentie. Les documents qui concourent à l'histoire de la Défense ne nous laissent cependant pas croire que tout ceci soit oeuvre de la volonté humaine. [...]
[...] Le concours de 1931 : La voie triomphale, désormais étendue jusqu'à Saint-Germain, devint en 1931 l'objet d'un concours d'idées organisé par la Ville de Paris et le département de la Seine : le cahier des charges, rédigé par l'urbaniste Henri Prost, visait à donner un caractère monumental aux avenues allant du rond point des Champs-Élysées à celui de la Défense, avec comme points de décoration obligés, la Porte Maillot, le pont de Neuilly et le quartier de la Défense. Les participants devaient améliorer la circulation automobile, mais le caractère réaliste des projets ne devait pas nuire à leur aspect esthétique ; enfin, aucune construction supérieure à l'Arc de Triomphe ne serait tolérée le long de la perspective. Le résultat de ce concours est bien connu, par la publication scrupuleuse qui en a été faite, puis par des études postérieures. Il est devenu aujourdhui un classique des années trente. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture