Le château de Grosbois est situé dans le Val-de-Marne, dans la commune de Boissy-Saint-Léger. Les travaux de construction, dirigés par Florent Fournier commencent en 1597 pour Nicolas de Harlay, surintendant des finances d'Henri IV. Fournier meurt en 1599 et les travaux s'interrompent, le domaine est alors vendu à Charles de Valois, futur duc d'Angoulême. Les travaux reprennent alors sous la direction de l'architecte Jacques Thiriot jusqu'en 1640 environ. Il ajoute deux ailes et deux pavillons au château, lui donnant ainsi son aspect actuel. Le château connait ensuite plusieurs propriétaires, dont le maréchal Berthier de Wagram en 1805, qui transforme le décor intérieur et imprègne le château de la présence napoléonienne, et il fait construire les pavillons d'entrée et la grille d'entrée. Le château de Grosbois se présente sous une forme plutôt classique, trois corps de logis délimitent une cour carrée, dont le quatrième côté donne sur des jardins. Son plan symétrique est inspiré du sixième projet présenté par Jacques Androuet du Cerceau dans son dernier livre de 1582. Il est donc caractéristique du style de château français de moyenne importance du début du XVIIe comme on peut le voir dans l'emploi conjugué de la brique et la pierre en façade, jeu polychromique utilisé également à Wideville (1580) ou à Sully (1599), par l'absence d'ordre et les pavillons avancés ainsi que par la concavité médiane du bâtiment principal. Au-delà de l'architecture et l'aspect extérieur typiques de cette époque, la distribution intérieure, qui est un domaine d'étude assez récent, est aussi révélatrice des évolutions architecturales et des pratiques sociales de la première moitié du XVIIe.
[...] On délaisse la suite à l'italienne, qui est un alignement de pièces ayant la même fonction, le même plan et des dimensions semblables au profit de ce qu'on appelle l'appartement c'est-à-dire un groupement de pièces de fonctions complémentaires, de dimensions variables et parfois de plans différents. On voit alors l'apparition de garde-robe, de pièces plus intimes comme les boudoirs ou de cabinets de toilette. Cette succession de pièces contribue également à rendre moins accessible le propriétaire, et donc le représentant de l'autorité. Alors qu'auparavant il se trouvait dans la grande salle, accessible par tous, il faut dorénavant passer par de multiples antichambres et salons grandioses avant de le rencontrer. Cette succession de pièces, d'antichambres permet donc aussi d'afficher sa supériorité financière et intellectuelle. [...]
[...] On trouve également un petit musée et une ce qui semblait être une bibliothèque, au bout de la galerie. Chacun de ses salons a une décoration originale, ce qui contribue à la richesse de l'ensemble. La distribution intérieure du château de Grosbois est typiquement française, se déployant en une série de pièces et de salons. On s'éloigne des modèles de distribution à l'italienne, qui se distinguent par leur manque de praticité, les pièces ne sont pas organisées de façon logique ou fonctionnelle. [...]
[...] Les salles restent cela dit polyvalentes, les repas sont suivis de danses, de jeux ou de théâtre. Chaque pièce doit faire désirer la suivante, jusqu'à l'entrée dans la plus grande salle ou salon, pièce principale et point d'orgue de la distribution d'un édifice, car lieu de réception (on ne parlera de salle à manger qu'à partir de la seconde moitié du XVIIe). C'est autour de ce salon que gravitent les autres pièces. Petit à petit les Français deviennent les spécialistes de cette question, préférant la commodité du dedans à la décoration du dehors (Palladio). [...]
[...] Les architectes français attacheront donc beaucoup d'importance à ces questions de distribution, et leur ambition est de donner des modèles qui soient diffusés partout en Europe. Serlio notamment, revient souvent sur cette commodittà di Franza qu'il trouve bonne. La commodité des dedans à la française, apporte un renouveau dans l'histoire de l'architecture, et des éléments comme les pièces en enfilade ou l'apparition de petits espaces privés que l'on retrouvera ensuite dans la plupart des châteaux du XVIIe. [...]
[...] Le château de Grosbois durant la première moitié du XVIe siècle Le château de Grosbois est situé dans le Val-de-Marne, dans la commune de Boissy-Saint-Léger. Les travaux de construction, dirigés par Florent Fournier, commencent, en 1597 pour Nicolas de Harlay, surintendant des finances d'Henri IV. Fournier meurt en 1599 et les travaux s'interrompent, le domaine est alors vendu à Charles de Valois, futur duc d'Angoulême. Les travaux reprennent alors sous la direction de l'architecte Jacques Thiriot jusqu'en 1640 environ. Il ajoute deux ailes et deux pavillons au château, lui donnant ainsi son aspect actuel. [...]
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