Déjà imaginée au XVIIe siècle, c'est en 1960 que Lucio Costa et Oscar Niemeyer créent Brasília. Il s'agit d'une ville totalement nouvelle, construite à partir d'une parcelle vide. Le but étant de créer la nouvelle capitale du Brésil, une capitale à la hauteur de la modernité actuelle. Brasília s'inscrit dans l'idéal souvent fantasmé par les architectes. Quels sont les aspects qui permettent de définir Brasília comme une utopie et quelles sont les limites de ce modèle utopique ?
[...] Une dernière inclinaison achève ce décor sculptural. La cathédrale n'a absolument pas la forme d'une cathédrale traditionnelle, on se demande même si c'en est réellement une. Oscar Niemeyer déstructure complètement des bâtiments traditionnels pour les transformer en des bâtiments fonctionnels. Les bâtiments ne sont pourvus que d'une fonction. Ils servent les hommes. Il s'agit bien évidemment du même schéma pour les autres bâtiments. Cependant, les architectes s'accordent des extravagances lorsqu'ils réalisent l'esplanade centrale. C'est la seule grande parcelle arborée qui correspond à l'hygiénisme des villes utopiques. [...]
[...] Son emplacement favorise la pluralité des cultures. Même si elles sont tout de même divisées en castes, les cultures cohabitent plutôt harmonieusement pour la plupart d'entre elles. Bernard Mathieu compare la ville à un immense oiseau aux ailes déployées Ainsi, l'œuvre de Lucio Costa semble être emprunt à une inspiration céleste. L'architecte aurait choisi cet aspect afin que la ville semble s'élever vers le ciel grâce au design aérien, léger. En ce qui concerne les transports, Lucio Costa a créé un système d'échangeurs sur voies rapides qui alimente ainsi toute la ville. [...]
[...] Ainsi, la ville de Brasília créée par Lucio Costa et Oscar Niemeyer apparaît par certains points comme une utopie réalisée. On remarque que certains points du projet de Le Corbusier sont présent tels que les notions de machine à habiter, d'hygiénisme ou de fonctionnalité. Cependant, sa construction ayant été très coûteuse, elle entraîne malheureusement la pauvreté et l'insécurité. Quelques problèmes de fonctionnement apparaissent alors qu'ils n'existaient pas à l'état de théorie. Brasília apparaît donc aussi comme une dystopie, c'est à dire une ville en crise à cause d'une économie et d'une politique instables. [...]
[...] Lorsque quelqu'un veut s'en aller, il presse le klaxon à fond. Ainsi, il n'y a aucune cohésion entre les grands axes et les rues de proximité La logique de Lucio Costa ne s'applique qu'aux grands ensembles. Bernard Mathieu fait aussi remarquer que l'influence américaine a conquis la capitale en 15 ans seulement. Elle tente de gommer la culture brésilienne et créer des castes sociales comme les cols blancs ou l'élite. Ce système morcelle la population et ne permet pas une cohésion parfaite. [...]
[...] Pourtant, l'esplanade semble assez symétrique. Même si les formes sont courbes, et rappellent donc le côté végétal, elles se ressemblent toutes beaucoup. Ces aspects utopiques sont nuancés par les limites du modèle de la ville idéale. Brasília s'apparente aussi à la dystopie, à cause notamment de son prix de construction : Même si la construction a été bénéfique pour les ouvriers demandeurs d'emploi, maintenant qu'elle a été réalisée, il subsiste de nombreuses inégalités. En effet, l'Etat manque atrocement de ressource, ayant tout investi dans la construction.de la ville. [...]
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