Le terme de « bastide », qui serait originaire du Piémont, a causé beaucoup de souci aux historiens cherchant à définir les résidences seigneuriales du Midi. Au Moyen-Âge, une bastide est une demeure seigneuriale fortifiée, bâtie hors d'une agglomération. Elle est flanquée d'une tour pour abriter la population en cas de danger. Elle perd peu à peu sa fonction de défense, de protection. A partir du XVe siècle, le terme désigne toute demeure rurale. Marseille reste longtemps une petite cité.
Au XVIIe siècle, Louis XIV et Colbert dotent la ville de l'arsenal des galères et favorisent le développement économique de la ville. En voulant lui imposer son premier urbanisme, ils rencontrent l'hostilité des grandes familles locales. Cette lutte entre Marseille et le pouvoir central sera incessante. Comme tous les Provençaux, les Marseillais partagent le goût de la villégiature. Ils vont construire leurs propres monuments : les bastides, considérées comme les plus beaux monuments de Marseille.
[...] II) Architecture et jardin de la bastide de Saint-Joseph Une architecture caractéristique de l'architecture des bastides ? Au XVIII° siècle, un type original de construction provençale se développe : la bastide marseillaise. Contrairement à la bastide aixoise, elle est plus variée, car elle touche plusieurs couches de la société. Les bastides peuvent s'apparenter à trois autres types de construction : les cabanons, les mas et les châteaux. Celle de Saint-Joseph est clairement plus proche du château. Elle est implantée dans une vallée riche et fraîche. Elle est un exemple caractéristique de l'art, de l'architecture des bastides. [...]
[...] Le salon de réception de la bastide Saint-Joseph ouvre sur la terrasse, le jardin. Nous pouvons citer à titre d'exception la façade en brique rose du Château Pastré à Marseille, ancienne bastide aujourd'hui reconvertie en musée. Face à la déficience naturelle de l'eau en été, l'homme a élaboré une réelle science de l'hydraulique où l'héritage antique demeure fondamental. Étant rare et donc précieuse, l'eau génère un savoir et un patrimoine considérable, à l'origine de ce paysage caractéristique de canaux d'irrigation, de bassins superposés où l'arrosage est réalisé par gravitation sur des cultures en terrasses. [...]
[...] N'oublions pas de remarquer que les radiateurs de la salle d'accueil se confondent avec des piliers adossés au fût cannelé peut-être dans un souci de respect de ce patrimoine, de continuité du décor intérieur (pour ne pas occasionner de rupture dans le décor architectural). En effet, ces radiateurs de forme allongée et placés verticalement rappellent les piliers adossés au fût lisse qui rythment les murs de la salle. De nos jours, la mairie est administrée par Monsieur Garo Hovsepian et s'appelle la Bastide Saint-Joseph renouant ainsi avec son histoire. L'atelier Saint-Joseph accueille les ateliers publics de l'ESBAM. [...]
[...] La variété des chiffres correspond aux différents critères de sélection. Ces évaluations comprennent la totalité du système bastidaire c'est-à-dire le bâtiment et son environnement agreste et ludique. Récemment, on a dressé un constat alarmant : au rythme des destructions il ne resterait aucune bastide d'ici une soixantaine d'années. En 1991, le Plan d'Occupation des sols a été révisé pour intégrer deux cent douze bastides dans le cadre de l'article treize et pour éviter ainsi à ce patrimoine une extinction progressive qui semblait inéluctable. [...]
[...] De mai à décembre 2005, a eu lieu la réfection des menuiseries extérieures (c'est-à-dire la remise en état des volets) qui a tout de même coûté 834000 euros/TTC et qui est une action en faveur de la conservation, de l'entretien de la patrimonialité de la bastide. L'accès à la mairie est particulièrement réglementé ce qui permet la protection de la bastide (entrée par la porte principale, montée à l'étage enregistrée, etc.). Conclusion L'action culturelle menée par l'actuelle mairie est très importante, mais la politique patrimoniale n'est pas suffisante. Depuis sa réhabilitation en 1983, la bastide Saint-Joseph n'a pas connu de véritables démarches de patrimonialisation. Il est dommage qu'un passé historique si riche soit méconnu et tende à le rester. [...]
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