Robert Ier, comte de Dreux et fils cadet de Louis VI, fait construire au début du XIIème siècle le château de Brie-Comte-Robert, ville qui porte alors le nom de Braia. De plan carré, le château se distingue par la présence de deux entrées opposées, configuration rare, au centre des courtines nord-est et sud-ouest. Desservie chacune par un pont levis franchissant des douves enserrées entre murs d'escarpe et de contrescarpe, ces portes sont matérialisées par des tours carrées : La tour de Brie et la Tour maîtresse, dite tour Saint-Jean, de trente mètres de haut. Les points cardinaux, le château étant orienté, sont marqués de tours d'angles circulaires. Deux autres tours circulaires sont engagées dans la muraille des courtines nord-ouest et sud-est. Le château présente ainsi une géométrie très symétrique dont le plan général annonce les caractéristiques de la construction castrale qui sera en essor au début du XIIIème siècle.
De mariages en successions l'édifice change de mains et passe par celles de Jehanne d'Evreux, femme de Charles le Bel, qui effectue de nombreux aménagements, notamment au niveau des toitures et des ouvertures sur l'extérieur (Voir les reconstitutions des deux aspects, annexe I). Ses comptes attestent de l'aménagement d'un hôtel seigneurial et une chapelle dédiée à Saint-Louis (que les fouilles n'ont pas encore mise au jour) est bâtie contre la tour-porte Saint Jean. La maçonnerie du logis seigneurial est de calcaire : moellons de brie appareillés horizontalement et pierres d'angles taillées dans du calcaire de Champigny
Si le château passe l'épreuve de la Guerre de Cent Ans, il est néanmoins pris quatre fois et un remaniement de la répartition des espaces se fait à la faveur de la reconstruction des bâtiments intérieurs. Il est ensuite démantelé lors de la Fronde, en 1649, par cinq heures de canonnage. En 1750 le roi autorise que les tours et murailles soient rasées à hauteur du premier étage. De 1793 à 1922 le château est privé (hormis une phase de dix ans correspondant au premier rachat par la municipalité) et occupe diverses fonctions, notamment celle de verger. En 1879 le propriétaire fait raser les derniers vestiges en élévation de la tour Saint Jean. Une maison est bâtie en 1880 entre la tour Saint Jean et la tour est, le long de la courtine. Elle s'appuie sur les vestiges du massif est de la-dite porte.
Ainsi les tours n'ont-elles laissé de témoignages que pour leurs rez-de-chaussée et pour trois d'entre elles leur premier étage (tours nord-ouest, ouest et est). Avant restauration la tour sud-est n'était représentée que par un bassin inclus dans sa fondation et la tour Saint-Jean (nord-est) n'était plus visible. L'état sanitaire des douves a fortement influé l'histoire moderne du château : un conflit sur leur entretien entre propriétaire et municipalité n'est pas étranger au rachat du château par cette dernière en 1923. C'est également par la réhabilitation des douves et des lices que commencera celle de l'édifice, en 1982.
[...] Deux reconstitutions, des XII° et XIV° siècle, sont utilisées pour les propositions de restitutions (annexe I). Elles ont été élaborées par croisement des données archéologiques et des archives (gravures, dessins et descriptions faisant état du château à différentes périodes). Objectifs : Il s'agit au départ de rendre une plus grande lisibilité au château, mais les objectifs sont pluriels : L'étude et les interventions proposées portent tant sur le château que sur son environnement, sa présentation et ses abords directs Les douves, dont l'entretien est un fil conducteur de l'histoire moderne du château, importent pour des questions d'assainissement, mais aussi d'esthétique. [...]
[...] Les restaurations sont effectuées dans un esprit de respect des techniques anciennes. Les pierres d'angle ou de harpage à remplacer sont dès lors taillées sur place. La Charte internationale pour la gestion du patrimoine archéologique précise bien que celui-ci ne doit être abandonné en l'état après la fouille (1990, art.6) mais la Charte d'Athènes va plus loin en conseillant le ré-enfouissement des sites archéologiques dont la protection n'est pas possible. Aurait-il fallu ré-enfouir les structures et ne garder que les objets ? [...]
[...] En 1750 le roi autorise que les tours et murailles soient rasées à hauteur du premier étage. De 1793 à 1922 le château est privé (hormis une phase de dix ans correspondant au premier rachat par la municipalité) et occupe diverses fonctions, notamment celle de verger. En 1879 le propriétaire fait raser les derniers vestiges en élévation de la tour Saint-Jean. Une maison est bâtie en 1880 entre la tour Saint-Jean et la tour est, le long de la courtine. [...]
[...] Cependant, s'agit-il vraiment, dans ces proportions, de restauration et non pas de reconstitution ? (Voir le croquis de l'état actuel tracé sur le plan de 2002, annexe IV) Dans le texte, la tour Saint-Jean devait accueillir une nouvelle porte et pour ce faire les piédroits devaient être remontés, cela afin d'assurer la lisibilité et la clôture de l'édifice. Cette opération a été effectuée, mais l'étude préalable allait beaucoup plus loin, en proposant une tour remontée sur deux étages de laquelle partirait en direction de la tour de Brie une passerelle fixée sur des consoles métalliques. [...]
[...] Tous ont reçu l'aval de l'architecte des Monuments Historiques Opérations menées : mise à jour des structures puis premières restaurations d'urgence En 1982 commencent les travaux de mise en valeur du château, axés sur l'entretien des douves et des lices qui l'entourent. La même année est accordée à l'association des Amis du Vieux Château la première autorisation de fouille. Un à deux mètres de boue sont retirés, découvrant le pied de murs qui parfois affleuraient seulement à la surface du terrain vague. [...]
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