Le centre national d'art et de culture Georges-Pompidou (Beaubourg), à Paris, c'est lui. Le centre commercial Bercy 2, c'est lui. L'aéroport d'Osaka au Japon ou la Cité internationale de Lyon, c'est lui également.
Ce ne sont que quelques exemples parmi beaucoup d'autres de ses réalisations à travers le monde.
"Le métier d'architecte est aventureux, un métier de frontière en équilibre entre l'art et la science, aux confins de l'invention et de la mémoire, en suspens entre le courage de la modernité et la prudence de la tradition. L'architecte est obligé de vivre dangereusement : il utilise, pour son travail, toutes sortes de matériaux, et je n'entends pas seulement par là le béton, le bois, le métal. Je parle de l'histoire et de la géographie, des mathématiques et des sciences naturelles, de l'anthropologie et de l'écologie, de l'esthétique et de la technologie, du climat et de la société. Jour après jour c'est avec tout cela qu'il doit se mesurer", pense Renzo Piano.
Il s'agit d'une démarche raisonnée et ambitieuse qui fait de lui certainement l'un des plus grands architectes vivants de notre temps.
Issu d'une famille d'entrepreneurs, il garde de son enfance la passion de la construction. Le style l'intéresse moins que le domaine du "faire", c'est-à-dire tous les savoirs faire qui peuvent l'aider à réaliser un projet. Les chantiers, les recherches de matériaux, la connaissance des techniques de construction, "qu'elles soient conventionnelles ou non" sont essentiels pour lui. Architecte de renommée internationale, Renzo Piano est passionné par le problème de la réhabilitation des périphéries urbaines et des banlieues.
"Je me souviens de mes premières expériences sur les chantiers, quand j'accompagnais mon père... Un jour, il devait avoir plus de 80 ans, je l'ai emmené à mon tour sur un chantier... Je lui ai demandé ce qu'il en pensait. Il a répondu 'bof' et a ajouté 'je me demande si ça tiendra debout'. On voyait qu'il le pensait", raconte Renzo Piano.
[...] Avec, en toile de fond, des conditions politiques et financières. L'architecture ne doit se réfugier ni dans la pure forme ni dans la seule technologie. Si elle est menacée, c'est par l'irresponsabilité, la prétention, le manque d'amour, dont font preuve certains membres de notre profession. En fait, l'architecte doit combiner la rigueur avec son désir de changer le monde ; la raison avec l'utopie, qui est son moteur puisque tous les jours, il défie la force de gravité. Justement, quels sont les rapports entre la politique et l'architecture ? [...]
[...] Le centre est entièrement consacré à la culture kanak, entourée d'eau. Onze cases fabriquées la forme traditionnelle des huttes kanaks avec des hauteurs variants entre vingt et vingt-huit mètres, sont le noyau du projet. Organisées en groupes de villages selon des thématiques, les cases sont immergées dans la végétation, exprimant le millénaire kanak et sa relation avec la nature. On peut ainsi parler d'une architecture organique. Ces cases, fabriquées en bois d'iroko, associé au métal et au verre, sont construites en respectant les méthodes de construction traditionnelle, en lien avec les études d'ingénierie les plus sophistiquées. [...]
[...] Pensez-vous qu'il faudrait en construire à Paris ? -J'ai construit des tours, mais souvent je m'en méfie. J'ai dit que les bâtiments racontent des histoires, et trop souvent les histoires des tours sont sans intérêt. Des histoires de puissance, de consommation, de pouvoir ou d'arrogance. Alors, c'est un moyen de gagner de l'argent ou une manière assez bête de montrer qu'on en a gagné. Et l'argent n'a jamais été très photogénique ! Trop de tours sont hermétiques, fermées derrière du verre sombre ou des miroirs, comme ces lunettes qui cachent le regard et empêchent de comprendre ce que les gens ressentent. [...]
[...] C'est très peu, et personne n'exige davantage. Pourtant, en 2004, un peu plus de visiteurs sont venus au CCT. Parmi eux pour le site et les expositions, près de scolaires, et pour les concerts. Structurellement, le CCT n'a été conçu ni pour le spectacle vivant ni pour être un musée. Sa petite salle Sisia n'a que 400 places. Une seule case (la case Bwénaado m2) est réservée aux objets du passé océanien, prêtés par des musées métropolitains pour trois ans. [...]
[...] Entièrement dédié à la culture kanak, il propose des spectacles, des expositions ainsi qu'une vaste richesse documentaire. Hommage à Jean-Marie Tjibaou Le centre porte le nom de l'un de ses instigateurs, Jean-Marie Tjibaou, l'homme de l'indépendance du peuple originel de Nouvelle-Calédonie : le peuple kanak. Ce prêtre, devenu homme politique et leader charismatique du Front indépendantiste à l'Assemblée Territoriale, fut assassiné le 04 mai 1989 par un indépendantiste contestant les accords de Matignon. Suite à ces accords, signés avec l'arbitrage de l'Etat français en 1988, les deux parties en conflit, le FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste) et le RPCR (Rassemblement pour la Calédonie dans la République) donnent leur aval à la création du site sur un terrain nommé Magenta. [...]
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