De l'autre, le « modèle dynamique de l'acte » envisage le délit comme la rencontre entre « un auteur déterminé, une cible vulnérable et un gardien défaillant » selon les mots du criminologue américain Marcus Felson. On s'intéresse donc ici plus particulièrement aux situations qui permettent aux délinquants de passer à l'acte. Il faudra alors exercer une prévention dite situationnelle. C'est à partir de ce modèle que l'on va prendre en compte la sécurité dans l'urbanisme et l'architecture afin de prévenir les situations dangereuses à la source. Cette responsabilité des maîtres d'ouvrage, aménageurs ou architectes est d'ailleurs croissante et ils sont de plus en plus considérés comme des coproducteurs de la sécurité.
L'étude que je vais vous présenter va donc appréhender d'abord ce concept de prévention situationnelle né aux Etats-Unis et importé récemment en France puis va s'arrêter sur les techniques locales que l'urbanisme intègre désormais pour agencer l'espace public dans une perspective sécuritaire, ce qui nécessite aussi un renouveau de la présence de l'humain dans l'urbain. A l'aune de ce bilan de connaissances, je vous présenterai plus particulièrement les solutions retenues en termes de prévention de la malveillance par le projet d'aménagement Seine-Arche à Nanterre qui s'étend de la Défense jusqu'aux rive de la Seine derrière l'université Paris X.
[...] De même, il faut proscrire les coursives, condamner les accès aux toits, équiper les portes des appartements de blocs portes Une attention particulière doit être portée aux parkings souterrains et caves qui véhiculent le plus souvent un sentiment d'insécurité. Ils ne doivent être accessibles qu'aux personnes munies de badges, être reliés impérativement à un système de vidéosurveillance, être peint dans des couleurs claires, disposer de dispositifs de dissuasion (alarme) Une présence humaine sur les lieux doit être privilégiée par les fonctions de gardiennage et de conciergerie. [...]
[...] La prise en compte de la sécurité par l'urbanisme : prévention situationnelle et agencement urbain L'air de la ville rend libre disait Hegel. D'abord, facteur d'émancipation, d'accroissement des libertés et du commerce, la cité souffre depuis une vingtaine d'années de maux qui perturbent son équilibre : le désagrégement de la condition salariale, les déficits de socialisation et d'intégration ont engendrés de nouvelles situations anomiques. Celles-ci se caractérisent principalement par la montée continue de l'insécurité civile dans les zones urbaines, bousculant la tranquillité publique nécessaire au bon fonctionnement de la démocratie. [...]
[...] - D'abord, à la périphérie des bâtiments : des conseils inspirés de la prévention situationnelle sont appliqués pour rendre l'acte délinquant plus difficile, décourager l'auteur de l'acte et rassurer les utilisateurs des lieux. Dans les parkings extérieurs, des normes strictes d'éclairage sont établies et des marquages aux sols délimitent les zones réservées. L'accès doit être vidéo surveillé. Dans les immeubles de bureaux, les rez-de-chaussée doivent disposer de grandes surfaces vitrées pour exercer une surveillance naturelle sur l'extérieur. Les accès aux immeubles doivent être contrôlés électroniquement par un dispositif d'interphone ou de visiophone et éventuellement un système identifiant de carte à puce ou de clef électronique. [...]
[...] On va alors favoriser les clôtures végétales, intégrer un jardin à chaque résidence, fleurir les allées, adoucir les angles et augmenter les espaces qualifiés (square, jeux, parkings bien distincts Il va aussi être très important de travailler sur les espaces de médiation (entre privé et public) pour réduire leurs usages (halls d'immeubles), en signifiant le caractère intime de certains d'entre eux par l'instauration de barrières symboliques tout en les rendant plus accueillant. On va essayer de rappeler les règles d'usage de la vie en communauté par le marquage au sol des places de parkings, l'indication des entrées et sorties ou le marquage des cheminements piétons. [...]
[...] Sécuriser et améliorer le cadre de vie Charles Pasqua, alors ministre de l'intérieur, déclara lors d'une intervention à l'Institut des Hautes Etudes sur la Sécurité Intérieure (I.H.E.S.I) le 15 septembre 1993 : Un domaine me parait encore nettement sous-estimé en comparaison avec ce que l'on observe dans les pays voisins. Il faudrait davantage sensibiliser les publics et les entreprises de façon à ce qu'ils contribuent à l'effort de sécurité. C'est ce que l'on appelle la prévention situationnelle, en particulier en se protégeant mieux contre les vols de véhicules et les cambriolages, ce que permettent aujourd'hui les nouvelles technologies. [...]
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