Le portail Sud de la Cathédrale de Strasbourg

Résumé du document

Les premières fondations de la cathédrale de Strasbourg datent de l'époque carolingienne, mais aucun édifice antérieur au XIème siècle n'a été retrouvé dans le sous-sol de la cathédrale actuelle.
A cause d'une série de catastrophes au XIIème siècle, on commence de grands travaux en 1176. De là on reconstruit successivement la cathédrale selon le modèle gothique.
C'est de 1210 à 1223 que l'on fait le portail sud, la façade occidentale est achevée dans le dernier quart du XIIIème siècle, mais la cathédrale ne cessera de subir des restaurations, marquée par beaucoup de catastrophes.
Le portail sud a été modifié après l'achèvement du transept sud : c'est là qu'il y a eu intervention probable d'une équipe de Chartres. Il a été modifié après la Révolution.

Extraits

[...] Le portail méridional met la Vierge au rang de reine, en témoigne le programme sculpté qui lui est consacré. Le contexte liturgique de l'époque est favorable à ce type de représentation. L'iconographie mariale se développe, elle montre la Vierge telle une reine auprès de son fils. D'après Marie-Louise Thérel, Marie a été désignée reine avant que l'Eglise ne le décide. Elle est appelée mère du Seigneur dans l'évangile de Saint Luc, ce qui la rapproche du statut royal. Des écrivains et des hymnologues écrivent des textes témoignant de cette royauté (Chrysippe de Jérusalem, st Pierre Chrysologue, Ambroise Autpert) Ce statut lui est dû d'après sa mise au monde du Seigneur, il y a donc un caractère royal et divin dans ces textes. [...]

[...] Le portail sud de la cathédrale de Strasbourg INTRODUCTION Problématique : Quelles sont les singularités du traitement des thèmes présents dans le portail ? Quelles sont les caractéristiques stylistiques du portail ? I. UN PORTAIL MARIAL COMPLEXE Un double tympan et deux linteaux consacrés à la Vierge Les statues d'ébrasement : l'Eglise et la Synagogue Les statues du pilier central : le roi Salomon et le Christ II. UN CONTEXTE LITURGIQUE QUI CONSACRE LA VIERGE Tradition textuelle : La dormition de la Vierge selon le Pseudo- Jean Le statut de reine d'après des écrivains avant la reconnaissance de l'Eglise (Marie-Louise Thérel) Le Cantique des Cantiques Le roi Salomon en souverain juste Tradition iconographique : Un thème utilisé dans la sculpture religieuse depuis le XIIème siècle : les exemples de Senlis et Chartres Une variante de la dormition et une particularité germanique du Couronnement : la servante de la dormition et la Vierge à la gauche du Christ III . [...]

[...] Le vecteur commun de ces statues est le réalisme qui les caractérise. Notamment dans les traits du visage, on peut parler d'une recherche idéale de beauté. Mais c'est le traitement des plis des vêtements qui témoigne du réalisme, ces plis sont aléatoires, rentrés, resserrés à la ceinture puis retombent en courbe aux pieds, de façon qui semble spontanée. Il faut noter aussi l'extrême finesse du bandeau qui couvre les yeux de la Synagogue, traité comme un drapé mouillé, puisque l'on devine les paupières du personnage à travers le tissu. [...]

[...] Si elle est assise, ce serait une analogie à la Réception du Christ par Lazare et ses sœurs de Béthanie. L'une, Marthe, se soucie de bien recevoir le Christ alors que sa sœur Marie-Madeleine est assise aux pieds du dernier afin de mieux se nourrir de sa parole. L'autre thème qui est traité également de la même façon à Dijon, c'est le Couronnement de la Vierge. Celle-ci se trouve à la gauche du Christ alors que la représentation traditionnelle la met à sa droite. [...]

[...] Il a été modifié après la Révolution. UN PORTAIL QUI CONSACRE LA VIERGE EGLISE 1. Un double tympan et deux linteaux consacrés à la Vierge : C'est un portail jumelé, deux portes sont séparées par un pilier central. A chaque porte, un tympan est soutenu par un linteau. Les voussures ne sont pas sculptées. Deux statues flanquent le portail, à l'origine, il y avait les statues d'ébrasements des douze apôtres. Le double tympan représente deux scènes de la Vierge : la dormition et le couronnement. [...]