Dans quelle mesure l'arrivée de l'Université du Québec à Montréal a-t-elle contribué à une avancée majeure dans le développement et le rayonnement du quartier latin à la fin des années 1970? Comment le pavillon Judith-Jasmin s'est-il inscrit dans cette lignée? À partir de l'étude de ce bâtiment, par son identification complète et par le lien avec le développement urbain, il s'agira de conclure si le bâtiment revêt une valeur patrimoniale importante pour le Quartier latin et pour Montréal.
Premièrement, il s'agit de bien identifier le bâtiment en question; le pavillon Judith-Jasmin est situé au 405 de la rue Sainte-Catherine Est; il a été construit entre 1976 et 1979 par deux firmes d'architectes, soit principalement Dimitri Dimakopoulos et Associés ainsi que Jodoin, Lamarre, Pratte et Associés. Le site de ce pavillon est plein d'histoire et certaines de ces caractéristiques historiques ont été bien conservées; il en sera question plus tard. Cet édifice a toujours été destiné à recevoir une université, l'Uqam.
[...] Un tel bouillonnement de la société, une si profonde et rapide refonte du système scolaire amènent bien des tiraillements qui nécessiteront des ajustements.»[5] Au début des années 50, des ouvriers et immigrants relativement pauvres habitaient le quartier et un nombre de robineux y avait également élu domicile. Avec le changement de vocation du quartier, il y eut l'arrivée massive d'étudiants, ce qui a changé la dynamique dans le Quartier latin. «C'est le jour et la nuit. C'était un coin très actif. Maintenant, il n'y a plus de résidents. [...]
[...] Jean Drapeau a particulièrement participé à sa manière à la revitalisation du quartier. L'influence des syndicats dans le Quartier latin était significative. Beaucoup d'intellectuels et de syndicalistes fréquentaient les bars et les restaurants, et on dit même que certaines conventions collectives se sont négociées sur les bancs de ces établissements. La présence de l'esprit du syndicalisme universitaire transparaît bien en ces murs. L'Uqam n'est cependant pas la première université à venir s'établir dans le Quartier Latin; vers la fin du XIXe siècle, l'Université Laval à Montréal avait été construite pour la clientèle francophone de Montréal et après cela, la Polytechnique s'y est installée également; son bâtiment fut construit par Émile Vanier entre les années 1902 et 1905. [...]
[...] Ville de Montréal- Arrondissement Ville-Marie, Évaluation du patrimoine urbain, division du patrimoine et de la typonimie mai pages. Ville de Montréal, Montréal Clic ; Bulletin du Centre d'histoire de Montréal, fiche 31, le Quartier Latin, http://www2.ville.montreal.qc.ca/chm/clic/clic31.htm, page consultée pour la dernière fois le 30 juin 2005. Francine Vanlaethem est directrice des études supérieures en connaissance et sauvegarde de l'architecture moderne à l'UQAM. Montréal Campus-UQAM, Le passé et le futur architectural de l'Uqam, volume XXIV, numéro 22, Entrevue avec Dinu Bumbaru, Nicolas Reeves et Francine Vanlaethem. [...]
[...] Le matériau utilisé pour la construction moderne est la brique rouge, mur à mur. Il est construit en respectant les dimensions des bâtiments du quartier et de l'ancienne église; cependant, sa fenestration est timide, et presque qu'inexistante, rendant le pavillon austère et froid. En 1980, le prix d'excellence de l'Ordre des architectes du Québec est décerné aux architectes de ce pavillon. Doté d'une place centrale ceinturée d'espaces socioculturels, communautaires et académiques, ce pavillon constitue, en quelque sorte, le centre névralgique du campus. [...]
[...] Selon Francine Vanlaethem[1] , ces bâtiments (Judith-Jasmin et Hubert- Aquin) tiennent bien le temps, autant au point de vue esthétique que technique. Les universités sont des éléments majeurs du centre-ville de Montréal et contribuent à son identité.[2] Ce bâtiment, avec les éléments de l'église Saint-Jacques, est témoin du travail de John Ostell, célèbre architecte de la ville de Montréal. L'église Saint-Jacques le Majeur, première cathédrale de Montréal, est détruite par le feu en 1852; la cathédrale se déplace donc plus à l'Ouest au Square Dominion mais Mgr Bourget décide d'y reconstruire une église; cette nouvelle église Saint-Jacques est reconstruite par l'architecte John Ostell et est bénie en 1857. [...]
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