Ce dossier retrace les grandes étapes de la construction de l'opéra de Sydney par Jorn Utzon afin d'en expliquer la structure actuelle, originale et très complexe. Il s'appuie sur une recherche approfondie et précise des techniques architecturales adoptées par Utzon avec, en parallèle, les difficultés rencontrées notamment du point de vue politique.
[...] Sur la plate-forme, les spectateurs reçoivent l'œuvre d'art et sous la plate-forme a lieu chaque préparation pour elle. L'approximation avec laquelle Utzon débuta son projet, avec l'aide de l'ingénieur britannique Ova Arup, posa ici de sérieux problèmes, notamment par le fait qu'elle amena une estimation des fondations du bâtiment avant même que le poids du toit n'ait été connu, ce qui entraîna de continuelles modifications, le poids en question s'étant finalement avéré beaucoup plus grand qu'originellement. Le chaos dans lequel la construction se vit projetée ne cessa pas, allant jusqu'à faire reposer sur un système de bouche à oreille les modifications des dessins et leur communication à l'entrepreneur présent sur le chantier ! [...]
[...] La majeure partie des concurrents d'Utzon avaient proposé quant à eux de résoudre ce problème en plaçant les deux salles de l'opéra dos à dos, de sorte que les cintres des deux salles se touchent. Cependant, l'esthétique d'ensemble s'en trouva affaibli, car cette solution plaçait les deux entrées de l'opéra aux extrémités de la péninsule, ce qui imposait au bâtiment une lourdeur et une monotonie que ne possédait pas le projet d'Utzon. L'idée d'Utzon se révéla de beaucoup plus originale. [...]
[...] La conception des coquilles a inspiré beaucoup plus de controverse au sein du public que celle de la plate-forme. Une fois de plus, Utzon y apporta une explication pleine d'une forte sensibilité et d'esprit poétique : Au lieu de faire une forme carrée, j'ai fait une sculpture, j'ai voulu que cette forme soit un peu une chose vivante, que quand vous passez devant, il se passe toujours quelques chose, vous n'êtes jamais fatigués de la regarder se détachant sur les nuages, jouant avec le soleil, la lumière Ici transparaît la forte admiration de l'architecte pour Franck Lloyd Wright (admiration soutenue par l'enseignement d'Alvar Aalto dont Utzon était l'élève), et pour l'architecture organique dont il appréciait l'idée selon laquelle l'œuvre bâtie doit procéder d'un rapprochement avec son environnement naturel. [...]
[...] D'autre part, le projet initial se révéla bien vite si hardi (et imprécis, Utzon ayant remporté le concours sans même posséder un schéma correct qu'il était structurellement impossible à construire, ce qui engendra de nouvelles complications quand le gouvernement exigea en fin de comptes (et malgré le début des travaux) non pas deux théâtres mais trois. Le projet fut divisé en trois parties, l'étape I comportant les fondations et la plate-forme, la seconde le toit, et la troisième les intérieurs, le revêtement, le pavage et les murs en verre. La conception des cintres est l'un des problèmes caractéristiques dans la réalisation des théâtres. [...]
[...] Ainsi, la dernière phase de la construction s'accomplit à l'aide de matériaux non-approuvés par Utzon, afin d'en diminuer le coût. A cet extérieur colossal correspond un intérieur labyrinthique. Les trois salles qu'abritent les coquilles n'ont, concernant leur capacité, pas exactement répondu aux exigences du concours : la salle de concert située sous la plus grande coquille, peut asseoir personnes. Son plafond s'élève jusqu'à 25 mètres au-dessus de la plate-forme, et la chambre située au-dessus de ce-dernier représente le point culminant de l'opéra, soit 67 mètres au-dessus du niveau de la mer (document 11). [...]
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