Le Louvre de Charles V était un château carré à tours d'angle qui occupait le quart sud-ouest de l'actuelle cour carrée, avec le vieux donjon rond de Philippe Auguste au milieu. François 1er, qui avait annoncé en 1525 son intention de se fixer à Paris, résolut de le moderniser et fit aussitôt détruire le donjon. Mais la fin du Moyen-Age ne fut pas faste pour le Louvre, abandonné au profit des châteaux de la vallée de la Loire. C'est seulement en 1546, à l'extrême fin de son règne, que François 1er se décide à commander à son architecte Pierre Lescot un changement radical du palais. Sur l'emplacement du logis de l'ouest, on édifie un nouveau corps de logis, en l'inscrivant de façon bien symbolique dans les limites étroites du bâtiment primitif. Henri II mène à bien l'entreprise de son père, avec un minime changement de parti : l'escalier conçu au centre du logis est déplacé vers le nord, afin de ménager une immense salle. Lescot édifie la voûte sculptée. Tout le rez-de-chaussée est occupé par la grande salle, avec d'un côté, un « tribunal » où se tient le roi, et de l'autre une tribune des musiciens, soutenue par quatre grandes figures de caryatides en pierre. Ainsi, le premier vrai édifice Renaissance est le Louvre : l'architecture s'engage dans une voie nouvelle, qui aura pour caractère une harmonie plus abstraite, une régularité plus classique.
[...] Mais les avant-corps de colonnes jumelées sont un trait caractéristique de cette époque, qu'on retrouvait à Anet ou à Ecouen. Au-dessus de ces trois avant-corps, trois frontons coupent encore cette horizontale ornée. La Guerre, La Paix, et deux esclaves enchaînés soutiennent le fronton central ou deux Renommées ailées tiennent au-dessus des armes royales la couronne impériale fermée symbolisant le pouvoir absolu. En effet, la sculpture joue un rôle essentiel dans cette architecture. Confiées à Jean Goujon, les sculptures sont nombreuses : allégories encadrant les œils-de-bœuf au-dessus des portes, linteaux et frontons des fenêtres, frontons et trophées ornant l'attique. [...]
[...] Eclairé par une double rangée de fenêtres ayant vue sur la cour Carrée au levant, sur le square du Carrousel au couchant, elle fait donc partie du premier bâtiment construit au Louvre dans le style de la Renaissance. A l'origine, et par opposition avec la Salle Haute située au-dessus, elle était dénommée Salle Basse ou Salle du Bal. Edifiée par Lescot entre 1546 et 1550, et destinée à l'origine à servir de salle des Gardes et, à l'occasion de salle de cérémonie, elle communiquait avec une pièce plus élevée de cinq degrés qui porte le nom de tribunal. [...]
[...] Avec Lescot, l'architecture de la Renaissance française semblait avoir quelque chose lui appartenant en propre, car en dépit de l'utilisation d'éléments classiques de par leur origine et italiens dans le contexte moderne de leur usage, le Louvre de Lescot ne pouvait être confondu avec un édifice italien. Ici, Goujon et Lescot vont mettre en place les principes du classicisme français. En détruisant une partie de l'ancien palais, leur contribution comprend des éléments aussi remarquables que le Grand Degré, la salle des Caryatides et déterminera en grande partie le style des constructions ultérieures, notamment autour de la cour Carrée. On remarquera, par exemple, le principe de l'avant-corps à colonnes superposées, qui devient alors un trait caractéristique du style national. [...]
[...] Les lignes droites de la tribune devaient être plus harmonieuses encore avec le plafond à poutres rectilignes pour lequel elles avaient été conçues, les statues juchées sur un fut tronqué leur servant de piédestal, évoquant des la base la colonne dont elles tiennent lieu, l'absence de bras symétriques leur donnant une silhouette stylisée, enfin la draperie, nouée sous l'abdomen, sont des caractéristiques originales de la statuaire du XVIe siècle. Il ne faut pas oublier non plus que leur fonction exigeait une robustesse peu commune. Dans l'œuvre de Goujon, ces caryatides d'esprit classique sont les seules sculptures en ronde bosse que l'on peut lui attribuer. Ainsi, cette salle, assez originale fut la première salle d'apparat conçue par Lescot pour les fêtes du Louvre, à l'époque de la Renaissance française. [...]
[...] Sur l'emplacement du logis de l'ouest, on édifie un nouveau corps de logis, en l'inscrivant de façon bien symbolique dans les limites étroites du bâtiment primitif. Henri II mène à bien l'entreprise de son père, avec un minime changement de parti : l'escalier conçu au centre du logis est déplacé vers le nord, afin de ménager une immense salle. Lescot édifie la voûte sculptée. Tout le rez-de-chaussée est occupé par la grande salle, avec d'un côté, un tribunal où se tient le roi, et de l'autre une tribune des musiciens, soutenue par quatre grandes figures de caryatides en pierre. [...]
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