L'Andalousie, la plus vaste des communautés autonomes espagnoles, est située à l'extrême sud de la péninsule ibérique. Territoire aux paysages magnifiques surplombés d'un climat agréable, son histoire est le fruit de rencontres et de contacts entre cultures différentes.
En effet, deux grandes communautés, les Chrétiens et les Musulmans, se sont disputées durant près de sept siècles les terres andalouses en y ancrant progressivement leur religion et culture.
Avant tout propos, un bref rappel de quelques événements historiques semble indispensable afin de situer le sujet de notre réflexion dans un cadre spatio-temporel délimité.
Après l'invasion musulmane en 711, presque toute l'Espagne tombe sous la domination maure en moins de cinq ans. Seule la frange nord du pays, correspondant aux actuels Pays Basque et Asturies, reste sous domination chrétienne. Mais ce n'est que plusieurs siècles plus tard que les Chrétiens envisageront leur conquêtes pour y restaurer leur royaume. Ainsi, après l'effondrement du califat Omeyyade de Cordoue au Xième siècle, les divisions au sein de l'espace musulman deviennet également importantes. Les Chrétiens parviennent de ce fait à rétablir au fil de victoires et de reconquêtes leur domination sur la péninsule : il s'agit de la Reconquista. Leur élan ne sera freiné que par l'intervention des Almohades qui, en 1147, dominent Al-Andalus, nom qui fut autrefois attribué par les Maures à l'actuelle Andalousie. C'est seulement le 2 janvier 1492 que les Rois Catholiques achèveront la reconquête de leur territoire en s'emparant du royaume de Grenade où règne Boabdil, le dernier souverain maure.
De nos jours, la culture de l'Espagne musulmane est encore très perceptible en Andalousie et notamment au travers d'un riche héritage patrimonial et architectural. A ce titre, nous pouvons citer des constructions somptueuses telles que la Grande Mosquée de Cordoue, la Giralda et l'Alcazar de Séville ou encore l'Alhambra de Grenade et les jardins du Generalife.
Ce mémoire, ayant pour objet de mettre en place une réflexion sur les contacts entre cultures différentes, pourrait porter sur divers aspects culturels, tels que les coutumes et les savoir-faire andalous, l'étude de la population et de sa langue, la musique andalouse, ... etc., mais il n'en resterait que trop sommaire.
[...] On est en présence d'un édifice historique révélateur de contacts entre les deux cultures puisque chacune d'entre elles est présente dans l'ensemble de la construction. Vue de la façade principale du palais de l'Alcazar de Séville Ce palais matérialise parfaitement la domination, parfois tyrannique, de la communauté maure sur les Chrétiens. En effet, cet édifice est une ancienne forteresse arabe qui a été transformée en palais royal par un roi chrétien. Cette construction imposante est révélatrice de contacts violents entre les deux communautés. [...]
[...] La victoire des armées chrétienne sur les Musulmans est perceptible au travers de certaines parties du palais de l'Alhambra. En effet, tout comme le palais de l'Alcazar de Séville, des édifices d'origine orientale ont été transformés et d'autres ont été rapportés par les Chrétiens. Cela témoigne d'un renouveau de la culture chrétienne, d'un réveil de sa puissance et de son pouvoir sur ses terres, mais surtout d'une volonté de faire valoir sa supériorité sur l'autre culture. H. et A. Stierlin évoquent à cet égard les constructions suivantes : la salle du Conseil transformée au XVIIe siècle en chapelle des Castillans ainsi que le palais de Charles Quint construit en pur style Renaissance. [...]
[...] Bednorz par l'expression : affirmation orgueilleuse du pouvoir D'autre part, elle ne manque pas de matérialiser les reconquêtes victorieuses remportées par les Chrétiens. Ainsi, le haut de la tour transformé en clocher et son assimilation au culte catholique par le biais de la construction d'une cathédrale témoignent du triomphe chrétien sur la communauté musulmane Une genèse culturelle Le palais de l'Alcazar Reales Alcazares, en espagnol est un trésor de l'architecture sévillane. Fondé par les Almohades et transformé par les premiers monarques chrétiens, il illustre aujourd'hui à merveille la genèse architecturale entre ces deux communautés. [...]
[...] On peut ainsi estimer que cette assimilation se caractérise par la diffusion au sein de la communauté chrétienne d'éléments culturels, tels que la langue ou la religion, qui lui sont étrangères. Pierre Guichard fait allusion à une authentique orientalisation de la société comme étant un phénomène général [ . ] Quelle douleur ! Les chrétiens ont oublié jusqu'à leur langue, et sur mille d'entre nous, vous en trouverez à peine un seul qui sache écrire convenablement une lettre latine à un ami. [...]
[...] Champdor décrit le Generalife comme étant l'endroit qui illustrerait le mieux ce qui est écrit dans les livres sacrés sur le paradis de l'Islam promis aux vrais croyants : c'est le jardin du Coran Les Musulmans ont donc toujours voulu témoigner du prestige de leur culture et ils n'ont pas hésité à mettre en valeur des conceptions émanant de leur religion afin de prouver tout le pouvoir qu'ils pouvaient encore exercer sur des terres qui avaient été les leurs depuis près de sept siècles et qui, désormais, ne cessaient de leur échapper au profit des Chrétiens. D'autre part, toute la reproduction de ce paradis coranique est également associée à une volonté de faire entrer la lumière. [...]
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