La croissance urbaine de la société industrielle a produit des villes à lʼimage des mutations économiques et sociales de lʼère moderne, organisées en un tissu urbain monocéphale qui peut expliquer lʼimportance quʼont prise les discours déterministes dans la mouvance de la fracture sociale chiraquienne.
Aussi, lʼexclusion sociale est davantage vécue de façon spatiale, à travers un phénomène de désertification qui a contribué à raviver un ruralisme résiduel. Pourtant, le mal-être des banlieues semble moins sʼinscrire dans une problématique de concentration que dans lʼéchec dʼun projet de vie. En effet, la densité des cités est souvent inférieure à celle des grandes agglomérations.
On constate donc bien que la ville jusquʼici a adopté une conception trop étroite de lʼurbanisme sous lʼimpulsion dʼune triple dynamique. La modernisation sʼest faite par la combinaison dʼun mouvement dʼindividualisation, dʼune logique de différenciation sociale et dʼune rationalisation du monde. Cependant, ce processus sʼest réalisé de manière discontinue, de telle sorte que Paris semble avoir modelé son apparence actuelle par une sédimentation historique de couches successives que lʼon pourrait assimiler à trois révolutions urbaines.
[...] Le risque envahit donc toutes les pratiques sociales pour ériger une réelle «société du risque». Un paradoxe subsiste néanmoins : lʼinfiltration de plus en plus profonde des réseaux de communication participe certes à informer les foules de tous les risques auxquels elles sont confrontées, mais elles créent par conséquent des vagues de panique qui nʼauraient pas eu lieu dʼexister auparavant Le risque écologique pensé par la ville : un problème global traité par chacun ? Le risque écologique se nourrit de cette tendance alarmiste. [...]
[...] BIBLIOGRAPHIE - ASCHER François, Métapolis, ou l'avenir des villes, Paris, Odile Jacob / Les nouveaux principes de l'urbanisme, Paris, L'aube - GOASGUEN Claude, Allô Paris bobo : circulation, logements, sécurité, culture : aux petits maux des Parisiens, les grands remèdes, Paris, Ramsay - LÉVY Jacques, La ville, concept géographique, objet politique, Le Débat, novembre/décembre 1996 - MERLIN Pierre, L'urbanisme, Paris, Presses universitaires de France - Collectif, Vers un nouvel urbanisme : faire la ville, comment ? [...]
[...] De nouveaux territoires urbains vont apparaître, la ville se modifier pour se faire à lʼimage de la société mondialisée, par le dépassement du cadre fixe qui prévalait alors. Les villes deviennent alors des mégapoles, qui refondent lʼidée même de lʼurbain. Interroger les mécanismes qui réalisent cette ville de la troisième modernité se fait donc par des prismes multiples qui mobilisent lʼensemble des sciences sociales. Son façonnement est le résultat de mouvements contradictoires : fragmentation, relocalisation et extension. «Urbanisme : comment se fait la ville I. LA FRAGMENTATION URBAINE : LA CONCEPTION CHRISTALLÉRIENNE EN QUESTION A. [...]
[...] Aussi, les politiques dʼurbanisme ont longtemps cherché à rapprocher les hommes pour faciliter les échanges et renforcer le lien social. Le fonctionnalisme a donc été prégnant, on lʼa vu, avec des politiques de zoning et de containment. Or, les sociétés modernes possèdent les moyens techniques de sʼaffranchir des contraintes spatiales et temporelles qui furent à lʼorigine de l'émergence de ces concepts grâce aux nouveaux moyens de transports et de transmission des informations. Cʼest par le changement technologique que la ville de la troisième modernité va bouleverser les perceptions de la distance et connaître une expansion précédemment circonscrite et redoutée. [...]
[...] Le grand Paris ou la ville à géométrie variable «Urbanisme : comment se fait la ville URBANISME : COMMENT SE FAIT LA VILLE ? LE GRAND PARIS OU LA VILLE À GÉOMÉTRIE VARIABLE PROBLÉMATIQUE : Par quels mécanismes la ville de la troisième modernité se réalise-t-elle ? INTRODUCTION À la croisée de la sédimentation historique et des bouleversements de la société contemporaine A. La société à lʼheure du tout-urbain : un déterminisme spatial La croissance urbaine de la société industrielle a produit des villes à lʼimage des mutations économiques et sociales de lʼère moderne, organisées en un tissu urbain monocéphale qui peut expliquer lʼimportance quʼont prise les discours déterministes dans la mouvance de la fracture sociale chiraquienne. [...]
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