Après avoir analysé la matérialité du verre et son utilisation dans l'institut du monde arabe en tant qu'outil architectural, j'ai choisi d'orienter ma recherche autour de la thématique de la faille dans l'IMA .En visitant le bâtiment, j'ai été interpellé par cette faille qui en créant une coupure dans la continuité définissait deux corps de bâtiment et structurait l'espace en évoquant la promenade architecturale de Le Corbusier.
Je me suis alors demandé comment Jean Nouvel était parvenu à insérer une coupure dans un bâtiment qui se voulait continu de part sa forme. Pour appuyer ma recherche, j'ai par la suite réalisé une approche à des œuvres d'autres architectes et artistes.
Une rupture dans la continuité
Le terrain étant à la frontière de deux Paris, l'ancien dense et homogène, et le moderne, discontinu et hétérogène, l'IMA ne pouvait être qu'un lieu de dialogue et d'échange qui puisse s'inscrire sans perturber l'atmosphère régnante. C'est l'objectif que Jean Nouvel a donné à son projet et c'est ce qu'exprime en premier l'articulation des volumes. Ainsi, il y a dans la clarté avec laquelle l'édifice est planté sur le site une sorte d'évidence qui fait l'unanimité. La forme minimale du bâtiment de jean nouvel est venue établir une faille afin d'en sortir deux volumes : l'un, légèrement incurvé pour épouser les courbes de la Seine est tourné vers le Paris historique dont il reproduit les lignes des toits, et un autre parallélépipède de l'autre coté de la faille dont la façade est un gigantesque écran.
Cette faille braquée sur l'île de la Cité permet de pressentir un troisième volume, le patio, cœur secret de l'ensemble. L'IMA a donc pour centre un vide d'une géométrie implacable : de l'extérieur on l'aperçoit au fond de la faille sans vraiment l'identifier, à l'intérieur on tourne autour sans y pénétrer. Fonctionnellement, il est le pivot autour duquel tout s'organise, symboliquement, il exprime une des qualités spécifiques de l'architecture arabe, son intériorité.
L'architecture du bâtiment semble alors s'organiser autour des pleins et des vides qui la constituent.
[...] Attiré par la lumière qui vient d'en haut, on monte par une rampe qui invite à la promenade. Son aspect laisse d'abord imaginer un lieu compact, mais une fois rentré, on découvre que l'espace se déforme, grandit et se rétrécit de part l'aménagement des cloisons. Ainsi, elle se donne à être parcourue par la rampe qui distribue toute la maison. L'idée de rupture et de continuité, on la retrouve aussi chez Oscar Niemeyer, architecte brésilien connu notamment pour l'aménagement de la capitale du Brésil, Brasilia. [...]
[...] Pour finir, je citerai une des métaphores que j'ai lues sur l'IMA à propos de la faille. Le volume courbé donnant sur la Seine aurait été selon les inspirations de Nouvel, les pays arabes de l'Atlantique (Maroc et Mauritanie). Et l'autre volume serait les autres pays arabes du moyen orient représentés par le parallélépipède. La faille serait l'espace géographique compressé du territoire séparant ces deux pôles arabes. [...]
[...] Cette faille braquée sur l'île de la Cité permet de pressentir un troisième volume, le patio, cœur secret de l'ensemble. L'IMA a donc pour centre un vide d'une géométrie implacable : de l'extérieur on l'aperçoit au fond de la faille sans vraiment l'identifier, à l'intérieur on tourne autour sans y pénétrer. Fonctionnellement, il est le pivot autour duquel tout s'organise, symboliquement, il exprime une des qualités spécifiques de l'architecture arabe, son intériorité. L'architecture du bâtiment semble alors s'organiser autour des pleins et des vides qui la constituent. [...]
[...] La transparence des murs périphériques permet la continuité complète entre l'intérieur et l'extérieur, L'interruption brutale du sol et du plafond marque notre coupure avec la nature environnante et avec le ciel - d'autre part l'absence de cloisonnement en pièces séparées. Seules des parois courbes ou droites marquent des lieux, mais sans enclore complètement une pièce, sans diviser l'espace général qui garde sa continuité. Par l'absence de clôture des pièces l'espace reste continu, mais les parois qui marquent les lieux séparés font des coupures dans cette espace général. [...]
[...] Cette coupure est venue perturber la continuité du bâtiment en créant différentes formes, sensations et lumières dans le but de définir un parcours visuel autour de celle-ci. Lorsqu'on découvre cette faille, on se sent dans un entre deux univers pourtant assez semblables et homogènes dans leur utilisation du verre. Cette scission permet à Jean Nouvel de séparer les deux bâtiments physiquement tout en les rapprochant visuellement. La faille apparaît comme la porte d'entrée symbolique du bâtiment. C'est cet espace étroit qui nous fait changer de monde. En la traversant, on trouve au centre, un vide mystérieux qu'on n'arrive pas vraiment à cerner. [...]
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