La cathédrale de Chartres est réalisée sur un plan en croix latine classique, et sa façade se compose d'un portail encadré de deux tours avec clocher. L'élévation se répartit sur quatre niveaux.
Au centre, le mur pignon de la nef se compose au 1er niveau du portail dit « Royal ». Le 2nd niveau est composé de trois grandes fenêtres de vitraux du XIIème siècle relatant (de gauche à droite), l'arbre de Jessé, la vie du Christ et la passion. Le 3ème niveau accueille la rose monumentale qui traite du Jugement dernier, le 4ème et dernier niveau est lui composé de la Galerie des rois qui, ainsi que le niveau de la rose, fut ajouté après 1194.
En ce qui concerne les tours Sud et Nord, elles flanquent véritablement le mur central. Les parois sont imposantes et massives, et la verticalité est soulignée par la présence de puissants contreforts qui scandent l'ensemble architecturé aussi bien aux angles que sur les faces, ce qui a pour effet de renforcer l'aspect très roman de la cathédrale.
Pour rappel, lorsque la façade est construite (1134-1145), on se situe encore aux prémices du gothique, d'où son caractère roman très prononcé. Il me semble également utile de préciser que si le reste de la cathédrale est aujourd'hui gothique, c'est qu'un incendie l'a détruite quasi intégralement en 1194 (voir chronologie). A cette date, et surtout dans cette zone géographique, le style gothique se répand de plus en plus, c'est pour cette raison qu'après sa destruction les commanditaires ont certainement voulu reconstruire la cathédrale dans le style en vigueur à l'époque.
C'est par ailleurs pour cette même raison que le clocher de la tour Nord, construit entre 1507 et 1513, fût bâti dans le style gothique flamboyant, style alors pratiqué à ce moment.
[...] Le tympan gauche illustre l'ascension du christ, cette scène symbolise à la fois la promesse du salut, et la garantie de la résurrection pour tous les hommes. Le tympan droit représente la vierge trônant en majesté, encadré d'anges. Marie qui, rappelons-le, est la patronne de la cathédrale, et qui est entourée dans ce tympan par les représentations des arts libéraux enseignés à l'école de Chartres. Il s'agit ici des sciences humaines permettant de mieux aborder la création. Les vitraux La cathédrale de chartres regroupe le plus grand ensemble de vitraux au monde, avec 164 baies et m de vitrail. [...]
[...] L'arbre de Jessé Il fait partie d'une des créations les plus remarquables de l'art du Moyen Age. Le texte de base ayant servi de modèle est un verset d'un poème messianique d'Isaïe : Un rejeton sort de la souche de Jessé, un bourgeon de ses racines ; sur lui repose l'esprit de Yahvé, esprit de Sagesse et d'Intelligence, esprit de Conseil et de force, esprit de Science et de crainte de Yahvé (Isaïe XI, C'est un épisode qui permet de justifier la filiation humaine du christ, à la base l'esprit de Dieu jaillit de la hanche de Jessé et pousse sous la forme d'une tige montant vers la vierge et le christ. [...]
[...] La passion Cette verrière, à l'inverse des deux précédentes, est dotée d'un rythme binaire et de teintes chaudes. Sa structure en miroir permet d'étager ou même d'aligner plus aisément l'organisation d'un jeu entre les scènes avec des effets d'écho, de complémentarité ou d'opposition qu'il est plus difficile à obtenir avec une composition ternaire. Il apparaît quelques traces de restaurations datant essentiellement de la fin du XIIème, début du XIIIème siècle. Mais malgré tout le soin apporté par les artistes de l'époque pour restaurer à l'identique, ces derniers effectuaient déjà des restaurations de restaurations, ce qui ne permettait malheureusement pas une reproduction à l'original. [...]
[...] Il nous est aussi possible de remarquer que la forme de la tige s'apparente à une immense fleur de lys, qui devient l'emblème royal sous les capétiens. On assiste donc ici à une réappropriation des images religieuse par le pouvoir monarchique qui cherche de façon plus large à légitimer son autorité. Mais c'est l'église qui contrôle l'iconographie, et par conséquent, on exalte la dynastie et l'on fait strictement accompagner chaque roi de deux prophètes arborant un phylactère qui figure les prédications sur l'incarnation divine. [...]
[...] A partir de 1145, les trois verrières de la façade sont en place. Leur concepteur, l'évêque Geoffroy de Lèves les destinait à éclairer la nef romane. Il a voulu ici rivaliser avec l'abbé Suger et son abbatiale de Saint Denis, qui avait déjà consacré son chevet en 1144. Au centre, la grande fenêtre de 11 mètres de haut, illustre l'enfance du christ. On retrouve au Nord, l'arbre de Jessé, et au Sud, la passion. Elles suivent un schéma chronologique cohérent, de la même façon que le portail, qui se termine avec la rédemption de l'homme. [...]
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