Sans prétendre à l'exhaustivité, cet article se propose d'étudier l'un des nombreux aspects de l'architecture musulmane ; celui du chantier de construction. Le cadre spatio-temporel concerné englobe la péninsule ibérique (autrefois appelée Al-Andalûs) et le Maghreb entre le VIIIe et le XVIe siècles.
[...] Un autre échafaudage d'angle était en usage dans les espaces étroits tels que les minarets. C'est probablement un procédé semblable à celui-ci qui fut pratiqué dans les deux minarets almohades de Cuatrovitas (Séville) et de la mosquée Hassan (Rabat). A propos de l'utilisation des machines pour le levage des matériaux lourds, les sources textuelles ne corroborent aucune hypothèse. Or, la recherche soutient que dans des grands chantiers du Maroc ou de l'al-Andalus des machines de construction (alat) étaient employées, notamment pour les travaux dans la qasaba de Marrakech en 1184. Y. [...]
[...] C'est peut être sur les bêtes de somme qu'on accomplissait la majorité des transports de matériaux. Les pierres de taille de Madinat al-Zahra auraient été déplacées sur 1000 mules en louage occasionnel et 400 chameaux de la propriété directe du calife. Pour la construction des palais royaux de Séville, on transporta pierres, chaux et briques sur les bêtes même du calife almohade Abû Yaaqûb Yûsuf. Les madriers de cèdre, pin et thuya étaient importées en dehors de la région de Tétouan à dos de chameaux. [...]
[...] Lévi-Provençal, Séville musulmane au début du XIIè siècle, le traité d'Ibn Abdoun sur la vie urbaine et les corps des métiers, Paris, Maisonneuve et Larose p. affirma-t-il. Les pierres, une fois obtenues, subissent deux opérations de taille. La première consiste à épanneler sommairement la pierre afin d'ajuster sa forme défigurée par les outils d'extraction; la seconde est beaucoup plus fine, visant à rapprocher le matériau, en forme et en volume, de sa conception définitive, celle-ci étant achevée sur le chantier même de la construction. [...]
[...] Il diffère du précédent en ce qui se rapporte à la responsabilité civile de l'artisan : dans le cas de l'Ijâra, même tenu par une durée déterminée, le maçon est payé proportionnellement au travail exécuté, même si le chantier est interrompu pour une raison ou une autre. En revanche, l'artisan à forfait est tenu impérativement d'achever sa tâche afin de percevoir le salaire qui lui est dû. La solidarité communautaire faisait que le travail était intrinsèquement lié aux règles d'une économie monétaire. L'échange contre les valeurs matérielles (argent par exemple) n'empêchait la présence d'un autre échange en troc, plus traditionnel, régi par des normes socioculturelles spécifiques. [...]
[...] - Au moment de la reconstruction de la grande mosquée de Kairouan par le gouverneur Hassan Ibn al-Nu‘man, les musulmans s'empressèrent de transporter à la mosquée deux colonnes rouges, tachetées de jaune, que l'empereur byzantin voulait acquérir à prix d'or J.-P. Van Staëvel, Matériaux et techniques de construction dans l'Occident Musulman au Moyen Âge, mémoire de maîtrise, Univ. Lumière-Lyon p.80. - A l'époque Saâdienne (XVIe siècle), le souverain Ahmed al-Mansour importa pour ses chantiers au Maroc des quantités considérables de marbre d'Italie qui était payé en sucre "poids pour poids". [...]
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