L'art et l'architecture, deux domaines où la perception, les sensations, l'impact visuel sont primordiaux. Même si nos goûts et nos visions diffèrent nous percevons globalement les mêmes choses. Cependant, certaines transformations peuvent influer sur notre perception des objets, des masses telles que la lumière, la matérialité, la forme, etc.
Nous allons nous intéresser, dans ce développement, aux sentiments que nous procurent un bâtiment ou une œuvre et plus particulièrement à l'effet de masse et à la représentation de la légèreté ou de la gravité. L'effet de masse, tout d'abord, est dans le cas présent le sentiment que dégage une œuvre ou une construction massive, la sensation qu'elle est volumineuse et continue tel un solide, elle semble lourde visuellement, la masse physique de l'œuvre nous importe peu dans ce développement.
L'impression de légèreté, au contraire, est la sensation que le bâtiment est aérien, léger. Ces deux définitions sont en contradiction et pourtant elles coexistent en architecture et dans la sculpture où l'on est partagé entre effet de masse ou représentation de la légèreté. Où se trouve l'ambiguïté entre le lourd et le léger ?
Comment une « masse », un « solide » peuvent-ils nous paraître lourds ou légers et selon quels facteurs ? Ni la légèreté, ni la transparence ne suffisent à qualifier une œuvre architecturale, de même, ces attributs ne sont pas indispensables à la qualité elle-même. Une œuvre peut être massive et opaque et délivrer une charge émotionnelle forte par exemple les thermes de Vals de Zumthor ou l'église de Ronchamp de Le Corbusier. Néanmoins, certaines architectures recherchent à l'évidence à être perçues comme « légères ». Nous allons nous intéresser aux procédés permettant de donner une sensation de légèreté dans une œuvre massive.
Plusieurs architectes et artistes se sont penchés sur cette question, tels que Richard Serra, Rem Koolhaas, Souto de Moura, Le Corbusier dans sa période brutaliste, Gordon Bunshaft ou encore Heinrich Wölfflin dans ses Prolégomènes à une psychologie de l'architecture explique que « ce sont les rapports de pesanteur, d'équilibre, de dureté, etc., des relations fortes qui possèdent pour nous une valeur d'expression. »
[...] L'effet de masse du cube devrait nous paraitre identique, cependant, il nous parait immédiatement plus léger. Les contraintes de poids, les propriétés physiques et les matériaux ne sont pas des produits de l'imagination cependant la sensibilité est globale et elle précède la conscience analytique (Citation Anonyme dans Prolégomènes à une psychologie de l'architecture). Ainsi dans la perception d'une œuvre architecturale ou sculpturale, la masse réelle et les contraintes physiques n'entre pas en compte dans la sensation qu'elle nous procure. Dans la maison près de Bordeaux dessinée par Rem Koolhaas, un volume rectangulaire très longitudinal semble flotter dans l'air. [...]
[...] La Casa de musica de Rem Koolhaas à Porto est un volume aux formes irrégulières apparaissant comme une masse monolithique sculptée Elle se distingue et se démarque par sa taille monumentale, comme une sculpture exposée aux yeux de tous. C'est un objet autonome et isolé sur sa place. Rem Koolhaas a pris le parti de lui donner cette forme d'ovni atterris ici par hasard, telle une météorite tombée du ciel. C'est une figure très présente dans l'imagerie populaire, en conséquence un moyen d'attirer la foule. [...]
[...] Le pilotis, très utilisés par Le Corbusier dans ses constructions, en est un exemple. La cité radieuse à Marseille (10)applique ce procédé On retrouve un pavé, plein et très massif aux proportions sont impressionnantes, ce bâtiment possède un effet de masse important. Cependant il est posé sur une série de pilotis , ainsi il libère le sol pour la circulation et la lumière, le bâtiment qui semble très lourd s'élève et donne une sensation de légèreté malgré sa massivité. Opposé à ces pilotis cyclopéens, on retrouve dans la villa Savoie un volume avec un fort effet de masse qui repose sur plusieurs petits pilotis blancs et ronds. [...]
[...] Une œuvre massive perd de sa consistance, visuellement, si elle nous semble en déséquilibre. En effet chacun de nous fait l'expérience de la gravité tous les jours, ainsi un objet quelque soit sa masse physique nous apparait plus léger si il semble en déséquilibre, si il est en porte à faux ou sur un pilotis par exemple. La nature des percements influe à apporter une représentation de la légèreté dans une œuvre massive. Le solide n'est plus unitaire, plus continu. L'effet de masse est diminué. [...]
[...] L'effet de masse, tout d'abord, est dans le cas présent le sentiment que dégage une œuvre ou une construction massive, la sensation qu'elle est volumineuse et continue tel un solide, elle semble lourde visuellement, la masse physique de l'œuvre nous importe peu dans ce développement. L'impression de légèreté, au contraire, est la sensation que le bâtiment est aérien, léger. Ces deux définitions sont en contradiction et pourtant elles coexistent en architecture et dans la sculpture où l'on est partagé entre effet de masse ou représentation de la légèreté. Où se trouve l'ambiguïté entre le lourd et le léger ? Comment une masse un solide peut nous paraître lourd ou léger et selon quels facteurs. [...]
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