Du début du 9e siècle et jusqu'en 875, suites à d'incessants raids normands, les moines de Saint-Philibert-de-Grandlieu, chassés de leur abbaye d'origine, se réfugièrent au terme d'un long exode au monastère de Saint-Valérien. Cette communauté de moines fut fondée au 7e siècle par Saint-Philibert dans l'île de Noirmoutier. L'abbatiale actuelle, conservée dans sa quasi-intégralité, ne relève pas de la reconstruction d'après 937, mais de deux autres programmes datant du 11e et du 12e siècle.
La chronique de Falcon, écrite à la fin du 11e siècle, fait état d'un incendie, en 1007 ou 1008, qui détruisit l'abbaye, sous l'abbé Wago. L'abbé Bernier qui lui succède aurait supervisé la reconstruction de Saint-Philibert, et en premier lieu, la crypte, le déambulatoire et le chevet de l'église haute. Ces espaces sont consacrés le 29 août 1019, par Geoffroy de Chalon et Gauslein de Mâcon. Après une interruption assez longue de dix à quinze années, un second maître d'œuvre fut chargé par l'abbé Ardain de réaliser un programme plus ambitieux concernant la construction de l'avant-nef, qui s'inspire des massifs occidentaux carolingiens, et de la nef. Des remaniements et des travaux, comme l'ajout d'un étage clair au sanctuaire, intervinrent au début du 12e siècle, donnant lieu à une nouvelle consécration en 1120 célébrée par le pape Calixte II.
Le chevet de l'abbatiale de Saint-Philibert est précédé, d'ouest en est, d'une façade composée d'une avant-nef, profonde de trois travées et se développant sur deux étages. Cette avant-nef s'ouvre sur les trois vaisseaux d'une nef composée de cinq travées. S'ensuit un transept muni de croisillons peu profonds et recevant à sa croisée une coupole octogonale. Le transept, le chœur et le chevet sont de proportions réduites en comparaison de la nef du fait de l'absence d'un programme unique de construction.
En quoi le chevet de l'abbatiale de Saint-Philibert de Tournus est-il caractéristique d'une période d'expérimentation et d'innovation des types de chevet à déambulatoire à chapelles rayonnantes ?
[...] Le chevet de l'abbatiale de Saint-Philibert est précédé, d'ouest en est, d'une façade composée d'une avant-nef, profonde de trois travées et se développant sur deux étages. Cette avant-nef s'ouvre sur les trois vaisseaux d'une nef composée de cinq travées. S'ensuit un transept muni de croisillons peu profonds et recevant à sa croisée une coupole octogonale. Le transept, le chœur et le chevet sont de proportions réduites en comparaison de la nef du fait de l'absence d'un programme unique de construction. [...]
[...] Le chevet de Saint-Philibert de Tournus: analyse architecturale Bibliographie BAUDRY BARBIER et DEFORGES Bourgogne romane. La-Pierre-Qui- Vire : (Zodiaque) HEITZ L'architecture religieuse carolingienne. Les formes et les fonctions. Paris HENRIET En coll. avec VERGNOLLE Saint-Philibert de Tournus : L'abbatiale du XIe siècle. Paris : Société française d'archéologie, cop.2008. SAPIN Saint-Philibert et les débuts de l'architecture romane en Bourgogne dans Saint-Philibert de Tournus : histoire, archéologie, art, Actes du colloque du Centre International d'Etudes Romanes, 18-19 juin 1994, Tournus VALLERY-RADOT et LASALLE En coll. [...]
[...] La description du plan du chevet est donc indissociable de celle de la crypte. (Image Cette crypte n'a pas seulement pour fonction d'abriter les nombreuses reliques de l'abbatiale. Elle rattrape le terrain en pente sur lequel fut construit le chevet, servant ainsi de soubassement à l'église haute. La crypte de Tournus, longue d'environ 16 m et large d'un peu moins de 15 présente une confession de type crypte-halle composée de trois vaisseaux de cinq travées séparées par deux files de cinq colonnes. [...]
[...] Les chapelles s'ouvrent comme dans la crypte par des arcades en plein cintre à arêtes vives et rouleau unique dont les piédroits sont surmontés de simples impostes. Nous retrouvons ainsi des correspondances avec la crypte au niveau du voûtement. III L'extérieur du chevet L'élévation extérieure du chevet (Image 12) montre parfaitement l'idée de volumes greffés les uns aux autres. Le chœur et l'abside sur deux étages sont entourés d'un déambulatoire sur lequel se greffent les différentes chapelles rayonnantes et latérales à fond plat. Celles-ci semblent d'ailleurs fortement retranchées du volume principal. [...]
[...] Ces édifices céderont la place de la voûte en berceau à une voûte d'arêtes rythmées ou non par des doubleaux. Conclusion Le chevet de l'abbatiale de Saint-Philibert de Tournus traduit parfaitement l'évolution que connurent ces chevets à déambulatoire et chapelles rayonnantes de l'époque carolingienne à l'époque romane. Ce chevet présente ainsi des archaïsmes, mais également des nouveautés qui seront maîtrisées totalement dans les décennies suivantes. Ces chevets ne varieront ensuite que sur les dimensions ou sur le nombre de chapelles rayonnantes sans changer de plan initial. [...]
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