Le Carré d’Art de Norman Foster - les relations entre la maison carrée et la ville antique de Nîmes

Résumé du document

Après l'incendie du théâtre de Nîmes situé en face de la maison Carrée le 27 octobre 1952, la ville de Nîmes s'interrogea sur la réutilisation de l'espace laissé disponible. Alors que l'édifice avait été détruit, la colonnade du théâtre demeurait en place. En 1981, le président de la république, François Mitterrand, décida d'engager un ensemble de chantiers à caractère culturel que l'usage allait consacrer sous l'appellation de «grands travaux».

L'idée d'édifier à la place de l'ancien théâtre un «Beaubourg nîmois» comprenant un musée d'Art contemporain et une bibliothèque fut lancée par la municipalité Jean Bousquet, élue en 1983 et Norman Foster fut finalement choisi par un jury d'une vingtaine de membres, le 17 octobre 1984. Les travaux commencèrent en 1985 et furent très longs à cause de difficultés techniques imprévues et des inondations de 1988.

Le devis initial fut très largement dépassé mais l'inauguration du bâtiment eut finalement lieu en mai 1993. L'architecture du bâtiment qui ne faisait pas l'unanimité au départ, finit par être acceptée par la population de Nîmes, et le « Carré d'Art », objet d'une fréquentation intense de la part des Nîmois et des touristes, a pris place désormais parmi les édifices majeurs de la ville, au même titre, que les monuments romains qui faisaient jusqu'ici la renommée de la cité.

Extraits

[...] Comparaison entre la maison carrée et l'ancien théâtre. Pour la petite histoire Une après-midi, Une choriste du nom d'Eva Closser, vient plaider auprès du directeur du théâtre, la cause de son beau fils, celui-ci est choriste également, mais a peu de talent et a été renvoyé la semaine dernière. Hélas cette dernière tentative est veine ; elle va donc récupérer les affaires du jeune homme, mais au moment d'arriver en loge, l'employé qui est chargé de la reconduire est appelé ailleurs. [...]

[...] Enfin, le Carré d'Art consomme énormément d'énergie, la climatisation étant souvent utilisée. Les brise-soleil sur les parois vitrées ne permettent pas une protection optimale, puisque ces derniers sont fixes. De plus, le bâtiment est complètement vitré ce qui soulève un problème d'exposition. A ce sujet la remarque qui m'a été faite le plus souvent par les employés et utilisateurs du Carré d'Art, lors de ma visite, était que le Carré d'Art a été conçu par un architecte anglais ne connaissant pas le climat méditerranéen Pour conclure, j'ajouterais cette œuvre architecturale doit plus à l'harmonie des volumes qu'à la perfection du détail. [...]

[...] Enfin, à mi-chemin, se situe le projet de Norman Foster. Celui-ci ne renonce pas à élever un bâtiment face à la maison carrée. Mais il le recule au maximum afin de laisser entre lui et elle un vaste forum. Pour que jamais on ne l'oublie, il crée comme une grande faille transparente au milieu de sa construction, immense voie de passage : passage du public ; passage du regard sur cette maison que l'on pourra voir toujours, et sous un autre angle ; passage de la lumière enfin. [...]

[...] Il a très bien traité l'espace public avec un dallage de pierre uniforme qui réunifie les deux bâtiments. Tous les jours, des adolescents sont assis sur le podium du Carré d'Art, faisant face ainsi à la maison carrée ou bien certain font du skate, preuve que les nîmois se sont approprié le bâtiment. D'autre part, j'aurai été emballé par le projet de Jean Nouvel, cela aurait été superbe de placer le bâtiment sous terre et qu'il soit fini par une plaque de verre. Mais est-ce que cela aurait été adapté au site ? [...]

[...] L'atrium se présente comme un puit de lumière naturelle se déversant des salles d'exposition jusqu'au niveau de la bibliothèque en sous-sol. Les façades translucides, calmes, à l'exemple de la maison de verre à Paris construite dans les années 1930, (ou encore de l'architecture traditionnelle japonaise) apportent elles aussi beaucoup de lumière au bâtiment. Ces dernières sont protégées par des lames brise-soleil selon leur orientation et ainsi les façades Sud et Ouest bénéficient d'une certaine lumière. L'éclairage vertical et latéral coexiste, jouant des ombres et des transparences selon l'heure et l'endroit, grâce aux matériaux utilisés (principalement le verre, l'acier, l'aluminium). [...]